Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
dépens ?
    – Milord, aussi vrai que je vis de pain, aussi vrai que je vous suis fidèle, – et je pense que Votre Seigneurie n’a jamais entendu que la vérité sortir de la bouche de Richie, à moins qu’il n’y allât de l’honneur de Votre Seigneurie ou de celui de mon pays, ou que quelque petite raison d’intérêt particulière ne m’obligeât à la déguiser ; – je vous dis donc, avec toute vérité, que, quand je vis cette pauvre créature traverser le vestibule, à cet Ordinaire qui (Dieu me pardonne de jurer) est maudit de Dieu et des hommes, quand je la vis passer grinçant les dents, les poings serrés, et son chapeau enfoncé sur ses sourcils comme un homme au désespoir, Lutin me dit : – Voilà un poulet de basse-cour que votre maître a joliment plumé ; mais il se passera du temps avant qu’il arrache une plume à un coq de combat. – Ainsi donc, milord, pour tout vous dire, les laquais et les maîtres, et surtout votre ami intime, lord Dalgarno, vous appellent l’épervier aux moineaux. J’avais quelque idée de frotter les épaules à Lutin pour un tel discours ; mais, après tout, cela ne valait pas une dispute.
    – Se sont-ils servis de pareils termes ? s’écria lord Nigel. – Mort et diable !
    – Et diablesse aussi, milord ; car tous trois sont affairés à Londres ; et d’ailleurs Lutin et son maître se moquent de vous, en disant que vous avez voulu faire croire que vous étiez au mieux avec la femme du brave et honnête homme dont vous avez quitté la maison parce qu’elle n’était pas digne de votre nouvelle élégance ; tandis qu’ils disaient, les maudits menteurs, que, tout en prétendant à ses bonnes grâces, vous n’aviez pas eu le courage de soutenir une querelle pour elle, et que l’épervier avait été trop lâche pour fondre sur la femme d’un marchand de fromage.
    Il se tut un moment, et regarda en face son maître, qui rougissait jusqu’au blanc des yeux, de honte et de colère. – Milord, continua-t-il ensuite, je vous ai rendu justice en moi-même, et je me la suis rendue aussi ; car, pensai-je, il se serait plongé dans cette sorte de dérèglement comme dans les autres, sans les bons soins de Richie.
    – De quelles nouvelles sottises avez-vous encore à me tourmenter ? dit lord Glenvarloch ; mais continuez, puisque c’est la dernière fois que je dois être ennuyé de vos impertinences ; voyons, profitez du peu d’instans qui vous restent.
    – En conscience, c’est bien ce que j’ai envie de faire ; et, puisque le ciel m’a donné une langue pour parler et donner des avis…
    – Don du ciel qu’on ne peut vous accuser de ne pas mettre à profit, dit lord Nigel en l’interrompant.
    – C’est la vérité, milord, répondit Richie en faisant un signe de la main comme pour demander à son maître silence et attention ; et j’espère que vous y penserez encore quelquefois par la suite. Comme je vais quitter votre service, il est à propos que vous sachiez la vérité, afin que vous considériez les pièges auxquels votre innocence et votre jeunesse peuvent être exposées quand vous n’aurez plus près de vous des têtes plus vieilles et plus sages. Il faut que vous sachiez, milord, qu’il est venu une commère de bonne mine, d’une quarantaine d’années ou environ, qui m’a fait bien des questions sur vous.
    – Hé bien ! que me voulait-elle ?
    – D’abord, milord, je vous dirai que, comme elle paraissait une femme de bonnes manières, et qui prenait plaisir à une conversation sensée, je n’ai pas fait difficulté de m’entretenir avec elle.
    – J’en suis certain, – ni de lui conter toutes mes affaires.
    – Qui ? moi ! milord, non vraiment ! quoiqu’elle m’ait fait bien des questions sur votre réputation, votre fortune, l’affaire qui vous avait amené ici, et beaucoup d’autres encore, je n’ai pas jugé à propos de lui dire tout-à-fait la vérité sur tout cela.
    – Je ne vois pas quel besoin vous aviez de mentir ou de dire la vérité à cette femme sur des choses qui ne la regardaient pas.
    – C’est ce que j’ai pensé aussi, milord ; et partant je ne lui ai dit ni vérité ni mensonge.
    – Et que lui avez-vous dit, bavard éternel ? s’écria son maître impatienté et curieux pourtant de savoir à quoi tout cela aboutirait.
    – Je lui ai dit sur votre fortune et sur tout le reste quelque chose qui n’est pas exactement la vérité en ce moment, mais qui fut

Weitere Kostenlose Bücher