Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
est alea {79} , Glenvarlochides est devenu buveur et joueur ! – Lord Dalgarno prit votre défense ; mais sa voix fut étouffée par celle des courtisans, qui parlaient de vous comme d’un homme n’ayant de goût que pour la société de la Cité, et risquant sa couronne de baron au milieu des bonnets plats des apprentis.
    – Et l’on parla ainsi de moi publiquement, en présence du roi ?
    – Si l’on en parla publiquement ? Oui, sur ma parole ; c’est-à-dire chacun le chuchotait, et c’est parler aussi publiquement qu’il est possible ; car la cour n’est pas un endroit où tout le monde soit de pair à compagnon, et où l’on puisse crier comme à l’Ordinaire.
    – Au diable la cour et l’Ordinaire ! s’écria Nigel avec impatience.
    – De tout mon cœur, reprit le vieux cynique. Je n’ai pas gagné grand’chose à la cour en y remplissant le devoir de chevalier, et la dernière fois que j’ai été à l’Ordinaire j’y ai perdu quatre angelots.
    – Puis-je vous prier, sir Mungo, de me faire connaître les noms de ceux qui prennent de telles libertés avec la réputation d’un homme qu’ils ne peuvent guère connaître, et qui ne les a jamais offensés ?
    – Ne vous ai-je pas déjà dit que le roi avait dit quelque chose à ce sujet ? – Le prince en a fait autant ; et, d’après cela, vous devez bien juger que tous ceux qui ne gardaient pas le silence ont chanté la même chanson.
    – Mais vous venez de me dire que lord Dalgarno a pris ma défense.
    – Oh ! bien certainement ! dit sir Mungo d’un ton ironique ; mais le jeune lord ne se fit pas long-temps écouter : il avait un gros catarrhe, et il parlait comme un corbeau enroué. S’il avait eu sa voix ordinaire, il aurait plaidé votre cause comme il plaide la sienne au besoin, et c’est toujours très-intelligiblement. – Et permettez-moi de vous demander en passant si lord Dalgarno vous a jamais présenté au duc de Buckingham ou au prince ; car l’un ou l’autre aurait pu terminer votre affaire.
    – Je n’ai aucun droit aux faveurs du prince ni du duc de Buckingham, répondit lord Glenvarloch. – Comme vous semblez avoir fait une étude particulière de mes affaires, sir Mungo, quoique cela ne fût peut-être pas bien nécessaire, vous pouvez avoir appris que j’ai présenté au roi une pétition pour obtenir le paiement d’une somme due à ma famille. Je ne puis douter du désir qu’a Sa Majesté de me rendre justice, et je ne puis décemment avoir recours aux sollicitations du prince ou du duc de Buckingham pour obtenir d’elle ce qui doit m’être accordé comme un droit, ou m’être tout-à-fait refusé.
    Sir Mungo se mit à ricaner ; et en donnant aux traits de son visage une expression des plus grotesques :
    – C’est, répliqua-t-il, exposer l’affaire de la manière la plus claire et la plus précise, milord ; et, en comptant là-dessus, vous montrez une connaissance parfaite et intime du roi, de la cour et des hommes. – Mais qui nous arrive ici ? – Par ici, milord, par ici ! il faut faire place. Sur ma parole d’honneur ! ce sont ceux dont nous parlions. – Parlez du diable, dit le proverbe, et vous en verrez… hum !
    Il est bon de dire ici que, pendant cette conversation, lord Glenvarloch, peut-être dans l’espoir de se débarrasser de sir Mungo, avait dirigé leur promenade vers une des allées les plus fréquentées du parc, tandis que son persécuteur se tenait toujours accroché à son bras, s’inquiétant peu où ils porteraient leurs pas, pourvu qu’il eût toujours la griffe sur son compagnon. Ils étaient pourtant encore à quelque distance de l’endroit où la foule était le plus serrée, quand l’œil expérimenté de sir Mungo aperçut ce qui le fit changer tout à coup de conversation.
    Un murmure respectueux s’éleva parmi les groupes nombreux de ce côté. D’abord ils se serrèrent, chacun tournant la tête du côté de Whitehall ; puis ils se séparèrent de droite et de gauche pour faire place à une compagnie brillante qui arrivait du palais et qui s’avançait dans le parc, tandis que la foule se partageait en deux rangs à mesure qu’elle approchait, et que chacun, la tête découverte, se disposait à la voir passer.
    Plusieurs de ces élégans courtisans portaient le costume que le pinceau de Vandick nous a rendu familier, même après un intervalle de près de deux siècles, et qui précisément à cette époque commençait à

Weitere Kostenlose Bücher