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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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décharnées.
    – Je voudrais que vous pussiez m’entendre, dit-elle, mon père ; – je voudrais que vous pussiez m’entendre jurer que si je sauve maintenant ce que vous aviez de plus cher au monde, c’est seulement pour m’aider à tirer vengeance de votre mort. Alors elle replaça le drap qui le couvrait, et sans verser une seule larme, sans pousser un soupir ou prononcer un seul mot, elle réitéra ses efforts jusqu’à ce que Nigel et elle eussent porté le coffre dans la chambre à coucher du jeune lord. – Ce coffre passera, dit Marthe, pour faire partie de votre bagage. Je serai prête aussitôt que le batelier viendra vous appeler.
    Elle se retira, et lord Glenvarloch, qui vit l’heure de leur départ approcher, déchira un morceau de la vieille tapisserie pour en faire une couverture, qu’il attacha autour de la caisse, de peur que sa forme singulière, et le soin avec lequel elle était garnie de lames d’acier, ne fissent soupçonner le trésor qu’elle contenait. Après cette précaution, il quitta le déguisement qu’il avait adopté en entrant à Whitefriars pour prendre un costume plus convenable à son rang ; et se trouvant hors d’état de dormir, quoiqu’il fût épuisé par les événemens de la nuit, il se jeta sur son lit pour attendre que le batelier vînt l’appeler.

CHAPITRE XXVI.
    « Noble fleuve, sois-nous propice :
    « Sur ton sein notre barque glisse
    « Sans interrompre tes échos :
    « Nous ne demandons à tes flots
    « Que de protéger notre fuite. »
    La double noce.
     
    Une lumière blanchâtre, ou plutôt jaunâtre, commençait à percer les brouillards de Whitefriars, quand un léger coup frappé à la porte de l’avare assassiné annonça à lord Glenvarloch l’arrivée du batelier. Il trouva à la porte l’homme qu’il avait vu la nuit précédente, avec un compagnon.
    – Allons, allons, monsieur, embarquons-nous sans différer, dit l’un des deux bateliers d’une voix basse, mais rude et énergique ; le temps et la marée n’attendent jamais personne.
    – Je ne me ferai pas attendre, dit lord Glenvarloch ; mais j’ai quelques effets à porter avec moi.
    – Sans doute, sans doute. Il n’y a personne aujourd’hui, Jack, qui prenne une barque sans la charger comme un chariot à six colliers, et si l’on n’a pas de quoi faire le chargement bien complet, on ne prend qu’un batelet. Allons, voyons, où sont vos effets ?
    Un des hommes fut bientôt chargé suffisamment, du moins selon lui, de la malle de lord Glenvarloch avec tous ses accessoires, et, ce fardeau sur les épaules, il s’acheminait vers les escaliers du Temple. Son camarade, qui paraissait le chef, commença à manier la caisse qui contenait le trésor de l’avare, mais il la replaça par terre au même instant, déclarant avec un grand serment qu’il serait aussi raisonnable d’attendre qu’un homme portât Saint-Paul de Londres sur son dos. La fille Trapbois, qui pendant ce temps les avait joints, enveloppée dans un capuchon et dans un long manteau, dit à Glenvarloch :
    – Qu’ils la laissent s’ils le veulent, qu’ils laissent tout, pourvu que nous nous sauvions de cet horrible lieu.
    Nous avons dit quelque part que Nigel était un jeune homme robuste ; excité par un sentiment énergique d’indignation et de pitié, il fit preuve dans cette occasion de son étonnante vigueur, en saisissant le coffre-fort et en le plaçant sur ses épaules au moyen de la corde qu’il avait passée autour ; après quoi il s’avança d’un pas ferme sous un fardeau qui aurait fait plier trois hommes au moins de notre siècle dégénéré. Le batelier le suivit frappé d’étonnement, en criant : – Monsieur, monsieur, vous auriez pu vous faire aider par moi ; et au même instant il lui offrit de soutenir le coffre par derrière, ce qu’après une minute ou deux Nigel fut contraint d’accepter. Ses forces étaient presque épuisées lorsqu’il atteignit le bateau, que le poids du coffre fit presque enfoncer.
    – On croirait, dit le batelier à son compagnon, que nous transportons un honnête banqueroutier avec toutes ses richesses. – Oh ! oh ! bonne femme, que venez-vous faire ici ? – Notre bateau n’est déjà que trop chargé.
    – Cette femme vient avec moi, dit lord Glenvarloch ; elle est pour le moment sous ma protection.
    – Non pas, non pas, monsieur, répondit le batelier, cela dépasse mes ordres. – Vous ne m’imposerez pas double

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