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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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tâche ; – elle ira par terre. – Quant à une protection, sa figure lui en servirait depuis Berwick jusqu’au bout du monde.
    – Vous ne vous opposerez pas à ce que je double la charge si je double aussi le prix du passage, dit Nigel déterminé à ne pas abandonner, sous quelque prétexte que ce fût, cette malheureuse, pour laquelle il avait déjà formé une espèce de plan que la rudesse caractéristique des bateliers de la Tamise était près de renverser.
    – Je vous dis, de par tous les diables, que je persiste dans mon refus, répondit le drôle à la jaquette verte ; je ne veux surcharger ma barque ni par complaisance, ni pour de l’argent. – J’aime mon bateau autant que ma femme, et peut-être mieux.
    – Allons, allons, camarade, dit l’autre, ce n’est pas là parler en vrai batelier ; pour un double prix nous conduirions une sorcière dans sa coquille d’œuf, si elle nous l’ordonnait ; ainsi donc en avant, et épargne-nous ton bavardage.
    En conséquence ils s’embarquèrent aussitôt ; et quoique pesamment chargés, ils commencèrent à descendre la rivière assez rapidement.
    Les barques plus légères qui passaient devant eux ou qui croisaient leur chemin ne manquaient jamais de les assaillir d’une bordée de ces plaisanteries grossières que l’on appelait alors de l’ esprit de rivière ; l’extrême austérité des traits de mistress Marthe, comparée à la jeunesse, à la taille et à la belle figure de Nigel, en formait le principal sujet. La charge extraordinaire imposée au petit bateau n’échappait pas non plus aux remarques. On les saluait tantôt comme si c’eût été la femme d’un épicier qui allait en partie de plaisir avec son apprenti ; – tantôt comme une vieille grand’mère conduisant son petit-fils à l’école, – et une fois aussi comme un Irlandais conduisant une vieille fille au docteur Rigmarole à Redriffe, qui mariait les pauvres pour une pièce de douze sous et un verre d’eau-de-vie. Tous ces quolibets étaient relevés à peu près dans le même style par la jaquette verte et son compagnon, qui soutenaient cet assaut d’esprit avec autant de vivacité qu’on en mettait à les attaquer.
    Cependant lord Glenvarloch demanda à sa compagne désolée si elle avait pensé à quelque lieu où elle pourrait demeurer en sûreté avec ses richesses. Elle avoua, avec plus de détails qu’auparavant, que le caractère de son père ne leur avait laissé aucun ami, et que depuis le temps qu’il s’était réfugié à Whitefriars pour éviter certaines poursuites judiciaires que lui avait attirées sa cupidité, elle avait vécu dans une réclusion complète, privée de toute compagnie, autant par le fait de leur résidence en Alsace que par l’avarice de son père. Ce qu’elle désirait maintenant était de trouver dans le premier endroit venu un asile décent, et la société de quelques gens honnêtes, quelque humble que fût leur condition, jusqu’à ce qu’elle eût pu prendre conseil de quelque légiste sur la manière d’obtenir justice du meurtre de son père. Elle n’hésita pas à jeter ce crime sur la tête de Colepepper (communément appelé Peppercull), qu’elle connaissait aussi capable d’un trait semblable de barbarie qu’il était lâche pour affronter le péril : il avait été déjà fortement soupçonné de deux vols, l’un desquels avait été commis avec la circonstance d’un meurtre atroce ; de plus, Peppercull avait, disait-elle, manifesté quelques prétentions à sa main, comme le chemin le plus sûr et le plus facile pour s’emparer des biens de son père ; et sur le refus que ses hommages, si toutefois on peut leur donner ce nom, avaient essuyé en termes positifs, il avait manifesté des projets de vengeance qui, joints à quelques tentatives inutiles dirigées contre leur maison, lui avaient inspiré de fréquentes alarmes tant pour son père que pour elle.
    Nigel, si ses sentimens de respect pour cette femme malheureuse ne l’eussent pas retenu, lui aurait fait part d’une circonstance propre à confirmer ses soupçons, et qui déjà s’était présentée à son esprit. Il se rappela ce qu’avait dit le vieil Hildebrod le jour précédent, que quelques communications qui avaient eu lieu entre lui et Colepepper pourraient bien avoir hâté la catastrophe. Comme ces communications étaient relatives au plan qu’Hildebrod s’était plu à former de marier Nigel lui-même à la riche

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