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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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héritière de Trapbois, la crainte de perdre une occasion qui ne se retrouverait plus, jointe à la méchanceté naturelle du lâche coquin trompé dans un de ses projets favoris, l’avait vraisemblablement poussé à cet acte de violence. La réflexion que son nom était en quelque sorte mêlé aux motifs de cette nouvelle tragédie doubla l’intérêt que lord Glenvarloch portait à la victime qu’il avait délivrée, tandis qu’en même temps il formait la résolution secrète de contribuer de tout son pouvoir à découvrir les auteurs de cet horrible attentat, aussitôt qu’il aurait pourvu à ses propres affaires.
    Après s’être assuré que sa compagne ne pouvait former un meilleur projet, il lui recommanda de prendre son logement pour le moment dans la maison de son ancien hôte Christie, sur le quai Saint-Paul, lui vantant l’honnêteté du mari et de la femme, et lui exprimant son espoir qu’ils la recevraient dans leur maison, ou la recommanderaient du moins à quelque personne dont ils seraient sûrs, jusqu’à ce qu’elle eût eu le temps de prendre d’autres arrangemens par elle-même.
    La pauvre femme reçut un avis si agréable pour elle, dans sa triste situation, avec une reconnaissance qu’elle exprima en peu de mots, mais avec plus d’énergie qu’on n’aurait pu en attendre de son caractère froid.
    Lord Glenvarloch informa alors Marthe que certaines raisons qui importaient à sa sûreté personnelle l’appelaient immédiatement à Greenwich, et qu’en conséquence il ne pouvait l’accompagner jusqu’à la maison de Christie, ce que sans cela il eût fait avec plaisir. Mais déchirant une feuille de ses tablettes, il y écrivit quelques lignes pour recommander la pauvre fille à la protection momentanée de son ancien hôte, et aux bons avis que sa position la mettait à même de payer généreusement, il priait en conséquence John Christie, comme son vieil et bon ami, de lui donner pour quelque temps asile dans sa maison, ou, si cet arrangement ne pouvait lui convenir, de lui indiquer quelque logement convenable.
    Enfin il ajouta la commission, plus difficile peut-être, de la recommander à quelque honnête ou du moins habile procureur, pour la poursuite de quelques affaires importantes qu’elle avait à régler ; il signa ce billet de son vrai nom, et le remit à sa protégée, qui le reçut avec une émotion profonde qui attestait sa vive reconnaissance beaucoup mieux que n’aurait pu le faire aucune phrase banale. Cela fait, Nigel ordonna au batelier de se diriger vers le quai de Saint-Paul, dont ils approchaient.
    – Nous n’en avons pas le temps, dit la jaquette verte ; nous ne pouvons nous arrêter à chaque instant.
    Mais Nigel ayant insisté, ajouta que c’était pour mettre la dame à terre ; le batelier déclara qu’il aimerait mieux avoir sa place que sa compagnie, et dirigea son bateau le long du quai. Deux des porteurs qui sont toujours stationnés en ce lieu se chargèrent sans difficulté de la lourde caisse, et en même temps conduisirent celle à qui elle appartenait à la maison bien connue de John Christie, que tous ceux qui vivaient dans le voisinage connaissaient parfaitement.
    Le bateau allégé de son plus lourd fardeau, descendit la Tamise avec un surcroît de vitesse progressive. Mais nous devons cesser ici de l’accompagner pendant quelques minutes pour rappeler quelle fut l’issue de la recommandation de lord Glenvarloch.
    Mistress Marthe Trapbois arriva près de la boutique, et elle se disposait à y entrer quand le sentiment accablant de l’incertitude de sa situation et de la tâche singulièrement pénible de raconter son histoire, se présenta à son esprit avec tant de force, qu’elle s’arrêta un moment sur le seuil du logis qui devait être son asile, occupée à penser de quelle manière elle pourrait le mieux seconder les recommandations de l’ami que la Providence lui avait suscité. Si elle avait eu l’usage du monde, dont sa manière de vivre l’avait entièrement séparée, elle aurait compris que la somme d’argent qu’elle portait avec elle était un passeport suffisant pour entrer dans les demeures des nobles et les palais des princes. Mais quoiqu’elle connût en général la puissance de l’or, cependant elle avait assez peu d’expérience pour craindre que les moyens par lesquels ces richesses avaient été acquises ne fissent repousser de la maison d’un humble marchand celle qui venait d’en

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