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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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leshommes désirent absolument connaître. C’est aussi ce désir pervers
de connaissance qui est à l’œuvre dans la magie. Et c’est lui également
qui, dans la religion, va jusqu’à tenter Dieu en lui réclamant des signes
et des prodiges, non pour être sauvé mais uniquement pour faire une
expérience.
    56.
    Dans cette immense forêt pleine de pièges et de dangers, oh regarde,
j’ai taillé et éclairci mon cœur comme tu me l’as demandé.
    Dieu de mon salut.
    Non. Comment oser dire, quand tout nous agresse dans notre vie
quotidienne, comment oser dire que rien ne provoque mon regard, et
que je ne suis pas accroché à ces absurdités ? C’est vrai, je n’ai plus la
passion du théâtre et je ne m’intéresse plus au cours des astres. Je n’ai
jamais cherché à interroger les esprits des ombres. Je déteste toutes ces
superstitions rituelles. Mais l’ennemi ourdit en moi de nombreuses
machinations pour me suggérer de te demander un signe de toi, Seigneur mon Dieu que je dois servir comme un esclave obéissant et
humble.
    Je t’en prie, par notre roi et par Jérusalem, patrie des simples et des
purs, même si je suis loin d’accepter ça, fais que j’en sois de plus en plus
loin.
    Et quand je te demande quelque chose pour sauver quelqu’un, mon
intention est tout autre.
    Oh. Tu fais ce que tu veux. Tu me permets et me permettras encore
     de te suivre avec plaisir.
    57.
    Mais qui pourrait tenir le compte des nombreuses petites choses
méprisables qui provoquent chaque jour notre curiosité, et qui nous
font si souvent vaciller ? Que de fois au récit de quelques bêtises nous
faisons semblant au début de les tolérer pour ne pas choquer les imbéciles et nous finissons peu à peu par nous y intéresser ! Je ne vais plus
au cirque voir un chien chasser un lièvre. Mais si j’en surprends un dans
les champs, il détourne mon attention, et peut-être même de hautes
pensées, et le spectacle de la chasse va m’accaparer. Je ne vais pas physiquement me lancer à sa poursuite mais je suis de tout cœur avec. Et je
reste hébété comme un idiot si, devant cette preuve flagrante de ma faiblesse, tu ne m’avertis pas très vite de tirer de ce spectacle quelque
considération qui m’élève vers toi, ou de tout mépriser et de passer
outre. Même assis chez moi, je suis facilement hypnotisé par un lézard
qui gobe des mouches ou une araignée qui cherche à les prendre dans
sa toile. Il s’agit de tout petits animaux. Et alors ? Je m’en sers pour te
louer, étonnant créateur, maître de toutes choses. Mais je n’ai pas commencé par là ! Avoir le réflexe de se relever après une chute est une
chose, ne jamais tomber en est une autre.
    Des occasions comme ça, ma vie en est pleine. Mon unique espoir,
c’est alors l’extrême profondeur de ta pitié. Mon cœur se fait la poubelle de toutes ces ordures, de ces impressionnantes cohortes de bêtises
qui interrompent et troublent si souvent nos prières. Et quand sous ton
regard notre cœur parle à tes oreilles, des pensées idiotes, surgies je ne
sais d’où, viennent couper court à une si haute activité.
    58.
    Est-ce qu’on doit s’en moquer ? Et pour retrouver l’espoir, est-ce
qu’il y a autre chose que ta pitié ? Oh je la connais bien. Tu as commencé à me transformer. Tu sais où en est cette transformation.
D’abord, tu m’as guéri du désir de me venger. Bienveillant pour toutes
mes autres fautes. Tu m’as guéri de toutes mes maladies, et tu as affranchi ma vie de la putréfaction. Ta compassion et ta pitié m’ont couronné.
Tu as comblé mon désir. Oui, toi qui as étouffé ma prétention dans la
peur, et qui as fait ma nuque à ton joug. Maintenant je le porte. Douceur que tu avais promise et que tu as réalisée. Douceur que je ne soupçonnais même pas quand j’avais peur de m’y soumettre.
    59.
    Est-ce que j’en aurais aussi fini de cette troisième forme de provocation ? fini pour la vie ?
    Oh Seigneur qui seul domines sans arrogance parce que tu es
l’unique vrai Seigneur, qui n’as pas de seigneur.
    Vouloir être aimé ou craint des autres pour le seul plaisir de l’être,
qui est un non-plaisir. Misérable vie et prétention criminelle. C’est ce
qui explique qu’on ne t’aime pas et qu’on n’éprouve pas pour toi unamour et une crainte pur. C’est pourquoi tu résistes aux prétentieux et
aux humbles tu accordes ta faveur.
    Tonnerre contre les ambitions du monde
    tremble le fond des

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