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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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adultes appellent leurs jeux des occupations, et les jeux
des enfants ont beau ne pas être très différents, ils sont pourtant punis
par les adultes. Pourtant personne ne plaint ni les enfants ni les adultes,
ni les uns et les autres. Comment un juge pourrait approuver que l’on
m’ait battu, enfant, pour avoir joué à la balle pour la simple raison que
jouer retardait mon apprentissage de la lecture qui, à l’âge adulte, me
permettrait des jeux plus avilissants encore ? Et que faisait d’autre celui
qui me battait ? Quand il n’avait pas le dessus dans une petite discussion avec un de ses collègues, plein de rancœur, il éprouvait plus de
haine que moi si, dans une partie de balle, un de mes compagnons de
jeu l’emportait.
    16.
    Mais je me trompais, Seigneur Dieu, qui ordonnes et crées toutes les
choses de la nature – à part les fautes que tu ne fais que corriger.
    Seigneur mon Dieu, je me trompais en agissant contre les ordres de
mes parents et de mes enseignants. Plus tard, indépendamment de leur
intention première, je pourrais tirer personnellement profit d’avoir
appris à lire, selon leurs vœux. Mais à l’époque, je ne désobéissais pas
pour faire mieux mais par amour du jeu. J’aimais l’orgueil communiqué
par la victoire dans les compétitions. Le plaisir d’entendre des récits
invraisemblables me démangeait et me chatouillait les oreilles. Mes
yeux brillaient d’envie aux spectacles du cirque, les jeux des adultes.
    Ceux qui donnent ces jeux sont d’ailleurs si bien considérés que
presque tous en viennent à souhaiter la même chose pour leurs enfants,
tout en endurant de bon cœur qu’ils soient battus si de tels spectacles
les écartent des études dont ils désirent pourtant qu’elles les conduisent
à donner de semblables spectacles…
    Seigneur.
    Regarde cela avec pitié.
    Libère-nous qui déjà t’appelons.
    Libère aussi ceux qui ne t’appellent pas encore pour qu’ils t’appellent
et que tu les libères.
    17.
    J’étais encore un enfant et j’avais déjà entendu parler de la vie sans
fin que nous promettait l’humilité du Seigneur notre Dieu qui s’est
abaissé jusqu’à notre suffisance. J’étais déjà signé du signe de sa croix
et salé de son sel, à peine sorti de l’utérus de ma mère – elle qui mettait
tant d’espoir en toi.
    Seigneur. Tu as vu, j’étais encore un enfant. Un jour, mon estomac
devint lourd. J’étais dévoré d’une fièvre mortelle.
    Mon Dieu. Tu as vu, tu étais déjà mon gardien, avec quelle émotion
et quelle ferveur j’ai réclamé alors au fidèle amour de ma mère, et de
notre mère à tous, ton assemblée  5 , l’immersion dans ton christ, Dieu et
mon Seigneur. La chair de ma mère, bouleversée, cherchait de son cœur
pur et confiant en toi à enfanter mon salut éternel avec plus d’amour
encore qu’elle ne m’avait enfanté. Elle faisait déjà tout pour m’initier
aux mystères du salut, et pour me laver en se confiant à toi, Seigneur
Jésus, pour enlever mes fautes.
    Et soudain, j’ai repris vie.
    On différa alors ma purification comme s’il était inéluctable que je
me souille davantage si je vivais. Parce qu’il allait de soi qu’après ce
bain, si je me retrouvais dans d’ignobles délits, l’accusation serait plus
grave et plus lourde.
    J’étais déjà croyant, comme ma mère et toute la maison à l’exception
de mon père qui, pourtant, ne m’a pas interdit d’accéder au désir
maternel de croire au Christ alors que lui-même n’y croyait pas encore.
Elle faisait tout pour que tu sois mon père, toi mon Dieu, plutôt que lui.
Tu l’aidais sur cette voie à l’emporter sur l’homme dont elle était la servante tout en étant supérieure à lui. Parce qu’à son service, c’est vraiment toi, tes ordres, qu’elle servait.
    18.
    Je te demande, mon Dieu, je voudrais savoir, si toi aussi tu le veux
bien, si ce dessein de différer alors mon baptême a pour mon bien lâché
les rênes du crime ou ne les a pas lâchés.
    Aujourd’hui encore, j’entends résonner à nos oreilles les conseils des
uns et des autres : laisse-le faire, il n’est pas encore baptisé. Pourtant,
quand le corps souffre, nous ne disons pas : laisse-le souffrir davantage,
il n’est pas encore guéri !
    Il aurait mieux valu être rapidement guéri, et faire vite, moi et les
miens, pour que tu protèges mon âme, une fois reçu le salut que toi, tu
m’aurais donné. Oui, beaucoup mieux. Mais

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