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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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ne connaissent pas cette voie. Ils se croient très haut avec les
astres. Et lumineux. Voici. Ils s’écroulent à terre. Leur cœur fou s’est
obscurci.
    Ils disent beaucoup de choses vraies sur la création et la vérité,
l’ouvrière de la création, mais ils ne la cherchent pas fidèlement et donc
ne font pas sa découverte. Et s’ils la découvrent, même en connaissant
Dieu, ils n’honorent pas Dieu ni ne le remercient, mais se dispersent
dans leurs pensées et disent être des sages en s’attribuant ce qui est àtoi. Ils s’appliquent même dans l’aveuglement de leur extrême perversité à t’attribuer ce qui est à eux. C’est-à-dire à concentrer des mensonges sur toi qui es vérité, et à échanger la gloire du Dieu incorruptible
contre un semblant d’image d’homme voué à la corruption, ou
d’oiseaux, de quadrupèdes, de reptiles. Ils convertissent ta vérité en
mensonge. Vénèrent et servent la créature en lieu et place du créateur.
    6.
    Sur la création elle-même, les philosophes ont dit beaucoup de vérités que j’ai conservées gravées dans ma mémoire. J’ai découvert avec
eux une explication rationnelle par les nombres, l’ordre des temps, les
observations des astres. J’ai comparé avec ce que disait Mani  2 qui a
beaucoup écrit sur ces choses, et tant déliré. Mais je n’ai trouvé la raison ni des solstices ni des équinoxes ni des éclipses des luminaires ni de
tout ce que j’avais appris de semblable dans les livres de l’intelligence
contemporaine. En réalité, Mani nous demande de le croire sur parole.
Mais en l’ayant confronté aux raisons mathématiques et à mes propres
observations, je n’ai pas trouvé d’accord possible. C’était même très différent.
    7.
    Seigneur Dieu de vérité, il suffirait alors d’avoir ces connaissances
philosophiques pour te plaire…
    Malheureux qui connaissant tout cela ne te connaît pas.
    Heureux qui te connaît même en ne connaissant rien.
    Et qui te connaît et connaît aussi cela n’en est pas plus heureux. Il est
heureux à cause de toi seul, si en te connaissant il te glorifie tel que tu
es, et te remercie, et ne se disperse pas dans ses propres pensées.
    Mieux vaut se savoir propriétaire d’un arbre et te remercier de son
utilité, même sans connaître ni sa hauteur à la coudée près ni l’étendue
de sa largeur, que le mesurer et compter toutes ses branches sans le posséder ni sans connaître ni aimer son créateur. Même chose pourl’homme fidèle à qui appartiennent les richesses du monde entier : il n’a
rien et pourtant il possède tout, inséparable de toi à qui tout est soumis.
Il ne connaît peut-être pas l’orbite du Septentrion mais cela vaut mieux
que de savoir mesurer le ciel et compter les astres, peser les éléments, et
te négliger toi qui as réglé la mensuration, le nombre et le poids de tout.
    8.
    Mais qui a bien pu demander à cet obscur Mani d’écrire aussi sur ces
questions ?
    Il n’est pas besoin d’être aussi savant pour apprendre l’amour fidèle.
Oui, tu as dit à l’homme : Voici. L’amour fidèle c’est la sagesse. Mani
aurait pu l’ignorer tout en connaissant parfaitement le reste. Mais sans
connaissance aucune, il a eu l’audace de prétendre tout enseigner,
s’interdisant alors de connaître la sagesse.
    Il est vain de connaître les choses du monde et de prétendre les enseigner. L’amour vrai c’est d’avouer ce qu’on sait.
    Mani s’est égaré et a beaucoup parlé. Les vrais savants l’ont
confondu, montrant ainsi ce que pouvaient valoir ses idées sur d’autres
questions plus obscures.
    Mani n’a pas voulu qu’on le sous-estime. Il s’est efforcé de faire croire
que le Souffle saint qui console, enrichit tes fidèles, était personnellement en lui, dans la plénitude de son autorité. En conséquence, chaque
fois qu’il était pris en flagrant délit d’erreur, dans ses discours sur le ciel
et les étoiles, sur les mouvements du soleil et de la lune, ses audaces,
même si elles ne portaient pas sur des points de doctrine religieuse,
apparaissaient comme des sacrilèges. Car en tenant des propos d’ignorant et de menteur, d’une prétention et d’une vanité extravagantes, il
s’efforçait de les mettre en lui sur le compte d’une personne divine.
    9.
    Quand j’entends un chrétien, un frère, ignorer ou confondre ces
choses, je fais preuve de patience. Ce n’est que l’avis d’un homme, après
tout. Je ne vois pas

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