Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
Vom Netzwerk:
quelconque. » Mais il faut également avoir à l’esprit que le travail de nuit chamboulait le sommeil, mais également le goût.
    Nombre de pensionnaires de Bletchley Park étaient frappés par sa mixité égalitaire. Diana Plowman le fait remarquer : « Il y avait une grande cafétéria où nous pouvions prendre le petit déjeuner (épuisés), entourés d’un amiral et d’un colonel américain. »
    Le manoir disposait d’un salon où tout le monde pouvait venir prendre ses pauses-thé ou café. L’authenticité des produits ne faisait l’objet d’aucune plainte. Un ancien précise : « Nous avions du vrai café, qui arrivait dans des récipients plombés. Du Lyons, je crois. » Par contre, le thé et les pauses-thé, ce rituel éternel britannique, étaient un sujet de controverse au Park. Très tôt, une note assez sèche fut diffusée à tout le personnel : « Nous avons le regret de vous annoncer qu’en raison de disparitions, il n’est plus possible de mettre à disposition la vaisselle pour les pauses-thé du matin et de l’après-midi… Prière de rapporter les tasses, soucoupes et cuillères à la cuisine pour le mardi 13 février. »
    Parmi ses nombreuses excentricités, Alan Turing était connu pour attacher solidement son mug à un radiateur. Selon Andrew Hodges, certains crochetaient la serrure et lui volaient son mug pour le taquiner. Hodges affirme que la logique de Turing était implacable. Pendant la guerre, on avait du mal à trouver ce genre de mug. Alors pourquoi ne pas prendre soin du seul dont vous disposiez ? Cette note éclaire la possessivité de Turing. Il avait manifestement peur que son mug soit victime d’un enlèvement bureaucratique.
    Mais l’affaire de la vaisselle ne s’arrêta pas là. Le capitaine Ridley rédigea une autre note dans laquelle son indignation était à son paroxysme. « La casse et la disparition de tasses, verres, couteaux et fourchettes atteignent des sommets. Le taux de perte est cinq fois supérieur au taux normal constaté dans un bâtiment de guerre. On a retrouvé, ajoutait-il avec humeur, des verres, des tasses et des assiettes balancés dans les arbustes, abandonnés dans les bureaux et souvent cassés. » Seules des mesures extrêmes pouvaient remédier à la situation : « Les gardiens ont l’ordre d’arrêter quiconque sortant de la salle à manger de la vaisselle du gouvernement. » Malgré cela, Mimi Gallilee se souvient de Josh Cooper : « Lorsqu’il prenait son café, il avait l’habitude de marcher d’un pas tranquille, dans son vieux costume gris sans tenue, se passant les mains dans les cheveux. Il terminait son café en faisant le tour du lac, puis jetait la tasse dans l’eau. »
    Le gaspillage de la vaisselle n’était pas le seul problème. Les pauses-thé étaient également sur la sellette, au point qu’Alistair Denniston rédigea une note sur le sujet. « Tous les matins et après-midi, on perd beaucoup de temps à prendre le thé en groupe dans la salle à manger, écrit-il. Les chefs de section doivent faire en sorte que l’on envoie un assistant chercher des pots de thé, lait, etc. »
    Ses critiques attirèrent peut-être l’attention pendant un temps, mais un an plus tard les responsables du Park furent contraints de remettre le sujet sur le tapis. « En raison du temps nécessaire pour récupérer les tasses des pauses de l’après-midi, précisait une note, nous allons nous procurer un certain nombre de fontaines à thé qui seront remises aux chefs des grandes sections… » La note poursuivait, en guise d’incitation : « Ces fontaines ont une capacité d’environ 70 tasses. »
    Une adolescente comme Mimi Gallilee avait d’autres priorités alimentaires que la guerre rendait extrêmement difficiles à respecter. Elle se souvient : « Tout était rationné et il était inutile d’entrer dans une confiserie si vous n’aviez pas de tickets pour les bonbons. Et moi, j’épuisais ma ration mensuelle dès la première semaine ! »
    Un couple d’anciens de Bletchley raconte que, plus tard pendant la guerre, un camion NAAFI 26 s’arrêtait aux abords du Park (ceux qui se trouvaient à l’intérieur du manoir le voyaient arriver), accueilli avec l’enthousiasme de gamins de 6 ans se pressant autour du marchand de glaces. Mais celui-ci vendait des trésors tels que du chocolat et des cigarettes, produits très rares à l’époque.
    Les cigarettes étaient particulièrement

Weitere Kostenlose Bücher