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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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ai assez d’entendre parler du Prix trop bas que j’ai payé. J’ai payé ce
que tu m’as demandé, quand personne ne voulait accepter.
    — Personne ne voulait accepter ? Que dis-tu là ?
Tu m’as suppliée de te la donner. Tu m’as promis de prendre soin d’elle et de
ses enfants. Tu m’as dit que tu m’accueillerais à ton foyer...
    — Et n’ai-je pas fait tout ça ? cria Frébec.
    — Tu appelles ça m’accueillir ? Quand m’as-tu témoigné
ton respect ? Quand m’as-tu honoré comme une mère ?
    — Quand m’as-tu témoigné du respect ? Dès que je
parle, tu discutes.
    — S’il t’arrivait de dire quelque chose d’intelligent,
personne n’aurait envie de discuter. Fralie mérite mieux. Regarde-la, grosse de
la bénédiction de la Mère...
    — Mère, Frébec, arrêtez, je vous en prie, intervint Fralie.
J’ai seulement envie de me reposer...
    Elle était très pâle, elle avait le visage tiré, et elle
inquiétait Ayla. La querelle continuait à faire rage, et la guérisseuse en elle
voyait à quel point cela éprouvait la jeune femme enceinte. Elle se leva, se
dirigea vers le Foyer de la Grue.
    — Ne voyez pas Fralie bouleversée ? demanda-t-elle
quand la vieille femme et l’homme eurent repris haleine assez longtemps pour
lui permettre de parler. Elle besoin d’aide. Vous pas aider. Vous rendez
malade. Pas bon, disputes, pour femme enceinte. Fait perdre enfant.
    Crozie et Frébec la regardaient avec la même surprise. Crozie
fut la première à se remettre.
    — Tu vois bien, que te disais-je ? Tu ne te soucies
pas de Fralie. Tu ne la laisses même pas parler à cette femme qui sait ce qu’elle
dit. Si elle perd l’enfant, ce sera par ta faute.
    — Et que sait-elle donc, celle-là ? dit Frébec d’un
ton méprisant. Elle a été élevée par une bande d’animaux crasseux. Que
peut-elle savoir des soins à donner ? Et elle amène des animaux ici. Elle
est elle-même un animal. Tu as raison, je ne vais pas laisser Fralie approcher
ce monstre. Qui sait quels mauvais esprits elle a introduits chez nous ?
Si Fralie perd l’enfant, ce sera sa faute à elle ! Elle et ces Têtes
Plates maudites par la Mère !
    Ayla recula en titubant, comme si elle avait été frappée. Cette
attaque en règle lui coupait le souffle et laissait sans voix le reste du Camp.
Dans le silence abasourdi, elle laissa échapper un cri étranglé, sanglotant,
fit volte-face et s’élança à toutes jambes vers la sortie de l’abri. Jondalar
saisit leurs deux pelisses et se mit à sa poursuite.
    Ayla repoussa la pesante tenture de l’entrée, se retrouva en
proie au vent hurlant. La tempête qui avait menacé toute la journée n’apportait
ni pluie ni neige mais se déchaînait avec une féroce intensité au-dehors. Ses
assauts sauvages n’étaient brisés par aucune barrière. Les différences de
pression atmosphérique créées par les immenses murailles de glace au nord
jetaient sur les vastes plaines des vents qui soufflaient en ouragan.
    Ayla siffla Whinney, s’entendit répondre par un hennissement
tout proche. La jument et son poulain émergèrent de l’obscurité.
    — Ayla ! Tu n’avais pas l’intention de monter à cheval
par cette tempête, j’espère ? dit Jondalar, qui sortait à son tour de l’abri.
Tiens, je t’ai apporté ta pelisse. Il fait froid, dehors. Tu dois être à moitié
gelée, déjà.
    — Oh, Jondalar, je ne peux pas rester ici ! lui
cria-t-elle.
    — Enfile ta pelisse, Ayla, insista-t-il.
    Il l’aida à passer le vêtement par-dessus sa tête, avant de la
prendre dans ses bras. La scène suscitée par Frébec, il s’y attendait depuis un
certain temps déjà. Cela devait arriver, il le savait, à partir du moment où
Ayla parlait si ouvertement de son passé.
    — Tu ne peux pas partir ainsi. Pas par cette tempête. Où
irais-tu ?
    — Je n’en sais rien, et peu m’importe, sanglota-t-elle.
Loin d’ici.
    — Et Whinney ? Et Rapide ? Ce n’est pas un temps
à leur faire faire une longue course.
    Sans répondre, elle s’accrochait à lui. Pourtant, à un autre
niveau de sa conscience, elle avait remarqué que les chevaux avaient cherché
abri plus près de l’habitation. Elle se tourmentait de n’avoir pas de caverne à
leur offrir pour les protéger du mauvais temps, comme ils en avaient eu l’habitude.
Et Jondalar avait raison. Elle ne pouvait guère partir par une nuit pareille.
    — Je ne veux pas rester ici, Jondalar. Dès

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