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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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état.
    Ayla se baissa pour examiner Rydag. Elle posa la main puis l’oreille
sur son cœur, lui palpa le cou près de la mâchoire. Elle leva sur Nezzie des
yeux inquiets, avant de se tourner vers la Femme Qui Ordonne.
    — Tulie, porte Rydag à l’abri, au Foyer du Mammouth.
Vite !
    Elle prit les devants, se précipita en courant au pied de sa
couchette. Elle fouilla ses affaires, finit par retrouver certain petit sac
fait d’une peau de loutre entière. Elle en répandit le contenu sur le lit,
chercha dans les tas de paquets et de petits sachets. Elle regardait la forme
de chacun, la couleur et le type de lien qui le tenait fermé, le nombre de
nœuds et leur espacement sur ce lien.
    Pendant ce temps, son esprit fonctionnait à toute allure. C’est
son cœur. Je sais que ce malaise vient du cœur. Il battait mal. Que dois-je
faire ? Je n’en sais pas bien long sur le cœur. Personne, dans le Clan de
Brun, ne souffrait du cœur. Je dois me rappeler ce qu’Iza m’avait expliqué. Et
cette autre guérisseuse, au Rassemblement du Clan, elle avait deux malades du
cœur. D’abord, disait toujours Iza, penser à ce qui n’est pas normal. Il est
pâle, bouffi. Il a du mal à respirer et il souffre. Son pouls est faible. Son
cœur doit travailler plus dur, donner des poussées plus fortes. Que vaut-il
mieux utiliser ? Du datura, peut-être ? Non, je ne crois pas. De l’ellébore ?
De la belladone ? De la jusquiame ? De la digitale ? Oui, de la
digitale... des feuilles de digitale. Mais c’est si fort. Ça pourrait le tuer.
Pourtant, il mourra si quelque chose d’assez puissant ne remet pas son cœur en
marche. Et comment l’utiliser ? Faut-il en faire une décoction ou une
infusion ? Oh, si seulement je pouvais me rappeler comment faisait Iza. Où
est ma digitale ? Est-ce que j’en ai encore ?
    — Ayla, que se passe-t-il ?
    Elle releva la tête, vit Mamut auprès d’elle.
    — C’est Rydag... son cœur. On le ramène. Je cherche...
plante. Longue tige... fleurs qui retombent... taches rouges, violettes à l’intérieur.
Grandes feuilles, comme fourrure dessous. Aide cœur... à pousser. Tu
comprends ?
    Ayla se sentait suffoquée par son manque de vocabulaire mais
elle avait été plus explicite qu’elle ne le pensait.
    — La purpurea [5] ,
bien sûr. « Digitale » est son autre nom. C’est un remède très puissant...
    Mamut regarda Ayla fermer les yeux, reprendre longuement son
souffle.
    — Oui, mais nécessaire. Dois réfléchir, combien... Voilà
petit sac Iza disait garder toujours près...
    Au même instant, Tulie arriva, l’enfant dans les bras. Ayla
enleva de son lit une fourrure, l’étala sur le sol, près du feu, demanda à la
Femme Qui Ordonne d’allonger dessus le petit malade. Nezzie se tenait derrière
elle. Tous les autres habitants du Camp firent cercle autour d’elles.
    — Nezzie, enlève pelisse. Ouvre vêtements. Talut, trop de
monde ici. Fais place.
    Ayla n’avait même pas conscience de donner des ordres. Elle
ouvrit le sachet de cuir, respira l’odeur du contenu, leva vers le vieux chaman
des yeux inquiets. Mais elle jeta un coup d’œil sur l’enfant inconscient, et
son visage se durcit, prit une expression déterminée.
    — Mamut, besoin feu ardent. Latie, cherche pierres à cuire,
eau dans vase, coupe pour boire.
    Pendant que Nezzie ouvrait les vêtements de l’enfant, Ayla forma
avec d’autres fourrures une sorte de coussin pour le redresser. Talut écartait
les occupants du Camp, afin que Rydag eût de l’air, et Ayla plus de place pour
agir. Latie, anxieuse, alimentait le feu que Mamut avait ranimé pour faire
chauffer plus vite les pierres.
    Ayla chercha le pouls de Rydag, eut peine à le trouver. Elle
posa l’oreille sur sa poitrine. Sa respiration était faible, rauque. Il lui
fallait de l’aide. Elle lui renversa la tête en arrière, pour faciliter le
passage de l’air. Après quoi, elle colla sa bouche sur la sienne, afin d’introduire
son propre souffle dans ses poumons, comme elle l’avait fait pour Nuvie.
    Mamut l’observa un moment. Elle semblait trop jeune pour
posséder un tel pouvoir de guérison et elle avait assurément connu un instant d’indécision,
mais c’était passé, maintenant. Elle était calme, concentrée sur l’enfant, elle
donnait ses ordres avec une tranquille assurance.
    Il hocha la tête d’un air satisfait, avant de s’asseoir derrière
le crâne de mammouth. Il commença de frapper une lente

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