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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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en
souriant.
    Elle saisit dans le vieux regard une lueur d’avarice, mais il y
avait autre chose aussi. Quelque chose de plus lointain, de plus doux.
    — Ferai remède pour arthrite, dit-elle, comme pour Mamut.
    — Qui te dit que J’en ai besoin ? Lança Crozie d’un
ton acerbe. Je ne suis pas aussi vieille que lui.
    — Non, pas si vieille Crozie, mais tu as souffrance. Tu ne
dis pas, ne te plains pas, mais je sais parce que suis Femme Qui Guérit, Remède
ne peut pas guérir jointures et os douloureux, rien ne peut cela, mais peut
faire souffrance moins grande. Cataplasme chaud rendra plus facile remuer,
baisser, et ferai remède pour souffrance, un pour matin, un pour autre fois.
    La vieille femme désirait avant tout sauver la face, elle le
comprit, ajouta :
    — Besoin faire remèdes pour toi pour sauver enjeu. Est mon
talent.
    — Oui, je dois te laisser payer ton enjeu, je suppose, dit
Crozie. Mais je veux encore autre chose.
    — Quoi ? Ferai, si je peux.
    — Je veux encore de cette pommade blanche qui adoucit une
vieille peau sèche... la rajeunit, dit doucement Crozie.
    Elle se redressa, reprit son ton acerbe.
    — Ma peau a toujours souffert de gerçures, l’hiver. Ayla
lui sourit.
    — Je ferai. Maintenant, tu dis quelle peau meilleure pour
cuir blanc. Je demanderai à Nezzie si elle est dans réserves.
    — La peau de cerf. Celle du renne est bonne, mais il vaut
mieux en faire de la fourrure, pour la chaleur. N’importe quel cerf fera l’affaire :
le cerf commun, l’élan, le mégacéros. Mais, avant de choisir la peau, il te
faudra autre chose.
    — Est quoi ?
    — Il faudra mettre de côté ton urine.
    — Mon urine ?
    — Oui. Pas seulement la tienne, celle de n’importe qui,
mais la tienne est la meilleure. Commence à la garder dès maintenant, avant
même de mettre une peau à dégeler. Il faudra la laisser quelque temps dans un
endroit chaud.
    — Je me soulage tous les jours derrière rideau, dans panier
avec bouse de mammouth et cendres. Est jeté après.
    — Ne te soulage plus dans le panier. Garde toute ton urine
dans un crâne de mammouth ou dans un panier tressé serré. Quelque chose d’étanche.
    — Pourquoi besoin urine ?
    Crozie prit le temps d’examiner la jeune femme avant de
répondre.
    — Je ne rajeunis pas, dit-elle, et je n’ai plus personne,
excepté Fralie. D’ordinaire, une femme transmet ses talents à ses enfants, et à
ses petits-enfants. Mais Fralie n’a pas le temps, et le travail du cuir ne l’intéresse
pas beaucoup. Elle préfère coudre et faire des broderies de perles. Elle n’a
pas de filles. Ses fils... eh bien, ils sont très jeunes. Qui sait ? Mais
ma mère m’a transmis ce talent, et je dois à mon tour le transmettre à... à
quelqu’un. C’est très dur, le travail du cuir, mais j’ai vu ce que tu savais
faire. Les fourrures et les peaux que tu as apportées prouvent ton habileté, ta
minutie, et ce sont des qualités nécessaires pour faire cuir blanc. Il y a des
années que je n’ai pensé à en faire, et personne d’autre n’a témoigné un grand
intérêt. Mais toi, tu as demandé. Je t’apprendrai donc.
    La vieille femme se pencha, prit dans la sienne la main d’Ayla.
    — Le secret du cuir blanc, c’est ton urine. Ça peut te
paraître étrange mais c’est vrai. Après être restée quelque temps dans un
endroit chaud, elle se transforme. A ce moment, si tu y trempes des peaux, tous
les petits fragments de graisse se détachent, toutes les tâches disparaissent.
Le poil s’enlève plus facilement, la peau pourrit moins vite, et elle reste
douce, même sans la fumer, si bien qu’elle ne brunit pas. En fait, l’urine
blanchit la peau. Elle n’est pas encore absolument blanche, mais presque. Par
la suite, quand elle a été lavée, tordue plusieurs fois, quand elle est
complètement sèche, elle est prête à être teinte en blanc.
    Si quelqu’un lui avait posé la question, Crozie aurait été
incapable d’expliquer comment l’urée, le principal composant de l’urine,
pouvait se décomposer et prendre les propriétés de l’ammoniac dans un
environnement chaud. Elle savait seulement que, si l’on conservait assez
longtemps l’urine, elle devenait autre chose. Quelque chose qui pouvait à la
fois dissoudre la graisse et décolorer, tout en préservant le cuir de la
décomposition. Elle n’avait pas besoin de savoir pourquoi ni de donner à ce
liquide le nom d’ammoniac : il lui

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