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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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circonstances, je serais la
bienvenue chez toi !
    — Je sais ce que j’ai promis. Inutile de me le rappeler,
cria Frébec. La querelle ne surprenait personne. Le long hiver avait donné tout
le temps de fabriquer et de réparer, de sculpter et de tisser, de conter des
histoires, de chanter des chansons, de jouer à tous les jeux, de s’exercer sur
les instruments de musique, de se livrer à tous les passe-temps, à toutes les
distractions jamais inventées. Mais, à mesure que l’interminable saison tirait
à sa fin, venait aussi le temps où la promiscuité poussait les crises de colère
à exploser. Le conflit latent entre Frébec et Crozie était porteur d’une telle
tension que la plupart de leurs compagnons sentaient l’éruption imminente.
    — Maintenant, tu dis que tu veux me voir partir. Je suis
une mère, je n’ai pas d’autre foyer, et tu veux que je parte. Est-ce ainsi que
tu tiens tes promesses ?
    La bataille verbale parcourut tout le passage central, arriva en
pleine violence au Foyer du Mammouth. Le louveteau, épouvanté par le bruit et l’agitation
se glissa hors des bras de Latie et disparut avant qu’elle pût voir où il était
allé.
    — Je tiens mes promesses, riposta Frébec. Tu ne m’as pas
bien compris. Ce que je voulais dire, c’était...
    Oui, il lui avait fait des promesses mais il ignorait alors ce
que serait l’existence avec cette vieille mégère. Si seulement il pouvait vivre
seul avec Fralie, sans avoir à supporter sa mère, se disait-il. Il regardait
autour de lui, cherchait un moyen pour sortir de l’impasse où Crozie l’avait
acculé.
    — Ce que je voulais dire... il vit Ayla, lui fit face.
    — Nous avons besoin de plus de place. Le Foyer de la Grue n’est
pas assez grand pour nous. Qu’allons-nous faire quand l’enfant sera là ?
Il semble y avoir beaucoup d’espace dans ce foyer, même pour les animaux !
    — Les animaux n’y sont pour rien. Le Foyer du Mammouth
était tout aussi grand avant l’arrivée d’Ayla, intervint Ranec, pour prendre la
défense de la jeune femme. Tous les membres du Camp se réunissent ici. Il faut
bien que ce foyer soit le plus grand. Même ainsi, on n’a pas toujours assez de
place. Tu ne veux pas en avoir un de cette taille !
    — En ai-je demandé un de cette taille ? J’ai seulement
dit que le nôtre n’était pas assez grand. Pourquoi le Camp du Lion ferait-il de
la place pour les animaux et pas pour les êtres humains ?
    D’autres gens arrivaient pour voir ce qui se passait.
    — Tu ne peux pas prendre de la place sur le Foyer du
Mammouth, déclara Deegie.
    Elle s’écarta pour livrer passage au vieux chaman.
    — Dis-le lui, Mamut.
    — Personne n’a fait de place pour le loup, commença Mamut d’un
ton raisonnable. Il dort dans un panier, à la tête du lit d’Ayla. A t’entendre,
Ayla occupe ce foyer tout entier. Elle dispose pourtant de très peu d’espace.
Les gens s’assemblent ici, qu’il y ait ou non une cérémonie. Les enfants
surtout. Il y a toujours quelqu’un, y compris quelquefois Fralie et ses
enfants.
    — J’ai dit à Fralie que je n’aimais pas la voir passer tant
de temps ici, mais elle prétend qu’il lui faut de la place pour étaler son
ouvrage. Si nous en avions davantage à notre foyer, elle ne serait pas obligée
de venir travailler ici.
    Fralie rougit, fit demi-tour pour regagner le Foyer de la Grue.
Oui, elle avait bien fait cette réponse à Frébec, mais ce n’était pas
entièrement vrai. Elle aimait passer quelques heures au Foyer du Mammouth parce
qu’elle y trouvait de la compagnie, et parce que les conseils d’Ayla l’avaient
aidée dans sa grossesse difficile. Fralie avait maintenant l’impression qu’elle
ne pourrait plus y retourner.
    — D’ailleurs, poursuivit Frébec, je ne parlais pas du loup,
même si personne ne m’a demandé si je souhaitais partager l’habitation avec cet
animal. Sous prétexte qu’une seule personne a envie d’amener des animaux ici,
je ne vois pas pourquoi je devrais vivre avec eux. Je ne suis pas un animal, je
n’ai pas grandi parmi eux, mais ici, les animaux sont plus considérés que les
humains. Tout le Camp est prêt à bâtir un endroit réservé aux chevaux, alors
que nous sommes les uns sur les autres dans le plus petit foyer.
    Le tumulte éclata. Tout le monde criait à la fois, dans un
effort pour se faire entendre.
    — Comment ça, « le plus petit foyer » ?
explosa Tornec. Nous n’avons pas

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