Les chasseurs de mammouths
de boue sur sa poitrine en même temps qu’elle sentait
une langue râpeuse sur sa joue.
— Loup ! Oh, Loup ! Que fais-tu ici ? s’exclama-t-elle
en le caressant. (Soudain, elle se figea.) Oh, non ! C’est Rydag !
Loup est venu me chercher, me ramener près de Rydag ! Je dois y aller, il
faut que je parte tout de suite !
— Laisse le travois et le chargement du cheval, tu
reviendras le chercher plus tard, conseilla Talut.
Le visage de l’Homme Qui Ordonne du Camp du Lion témoignait de
sa douleur. Rydag était le fils de son foyer au même titre que les enfants de
Nezzie, et Talut aimait beaucoup le garçon. S’il n’avait pas été aussi lourd,
Ayla lui aurait offert de l’accompagner en montant sur le dos de Rapide.
Elle courut dans la tente pour s’habiller et y trouva Ranec.
— C’est Rydag, annonça-t-elle.
— Je sais, fit l’homme à la peau foncée. Je t’ai entendue.
Laisse-moi t’aider. Je vais mettre une outre d’eau et de quoi manger dans ton
sac. Auras-tu besoin de tes fourrures de couchage ? Je vais les préparer,
assura-t-il pendant qu’Ayla nouait des cordelettes autour de ses bottes.
— Oh, Ranec, comment te remercier ? Tu es si
bon !
— C’est mon frère, Ayla.
Bien sûr ! se dit-elle. Ranec aussi aime Rydag.
— Oh, excuse-moi, je ne sais pas où j’ai la tête. Veux-tu m’accompagner
à cheval ? Je pensais le proposer à Talut, mais il est trop gros. Rapide
te porterait si tu veux.
— Moi ? Monter sur le dos d’un cheval ?
Jamais ! s’écria Ranec, médusé.
Ayla sourcilla. Elle ne savait pas que les chevaux l’effrayaient
à ce point, mais en y repensant elle se souvint que Ranec était le seul qui n’avait
jamais demandé de faire un tour à cheval.
— Je ne saurais pas le guider, et... et j’aurais peur de
tomber. C’est bon pour toi de monter sur le dos des chevaux, c’est l’une des
choses que j’aime chez toi, Ayla. Mais je ne monterai jamais sur le dos d’un
cheval... J’ai davantage confiance dans mes jambes. Je n’aime déjà pas les
bateaux.
— Il faut pourtant que quelqu’un l’accompagne, intervint
Talut qui s’était avancé jusqu’à l’entrée de la tente. On ne peut pas la
laisser rentrer toute seule.
— Elle ne sera pas seule, dit Jondalar.
Il avait revêtu ses habits de voyage et se tenait près de
Whinney, la longe de Rapide à la main.
Ayla poussa un profond soupir, puis se renfrogna. Pourquoi
voulait-il l’accompagner ? Il refusait toujours de rester seul avec elle.
Il se moquait bien d’elle. Ayla était heureuse qu’il vienne, mais elle ne le
lui avouerait jamais. Elle s’était assez humiliée comme cela.
Pendant qu’elle installait les paniers de charge sur le dos de
Whinney, Ayla remarqua que Loup lapait de l’eau dans l’écuelle de Ranec. L’animal
venait déjà d’engloutir une demi-écuelle de viande.
— Je te remercie de nourrir Loup, Ranec, fit-elle.
— Ce n’est pas parce que je ne monte pas sur les chevaux
que je n’aime pas les animaux, répliqua le sculpteur, vexé.
Il se sentait diminué. Il n’avait pas voulu lui avouer sa peur
des chevaux. Ayla prit un air entendu et lui sourit.
— Nous nous reverrons au Camp du Loup, dit-elle en l’embrassant.
Elle trouva qu’il l’étreignait avec une ferveur exagérée. Elle embrassa aussi
Talut et Brecie, donna l’accolade à Vincavec et enfourcha Whinney. Loup emboîta
immédiatement le pas des chevaux.
— J’espère que Loup n’est pas trop fatigué, après avoir
couru jusqu’ici, dit Ayla.
— S’il est fatigué, il pourra toujours monter avec toi sur
la croupe de Whinney, dit Jondalar qui essayait de maîtriser son étalon
nerveux.
— C’est vrai. Où ai-je la tête ?
— Occupes-toi bien d’elle, Jondalar, supplia Ranec. Quand
elle s’inquiète pour quelqu’un, elle oublie de prendre soin d’elle. Je veux qu’elle
soit prête pour la Cérémonie de l’Union.
— Je prendrai soin d’elle, Ranec, promit Jondalar. Ne t’inquiète
pas, tu n’auras pas à te plaindre de la femme que tu ramèneras à ton foyer.
Ayla les regarda à tour de rôle, devinant les sous-entendus sans
les comprendre.
Ils chevauchèrent à vive allure jusqu’à la mi-journée, et firent
ensuite une halte pour se restaurer. Ayla s’inquiétait tellement pour Rydag qu’elle
aurait continué sans s’arrêter, mais les chevaux avaient besoin de se reposer.
Elle se demandait si c’était Rydag qui avait eu
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