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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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les toucher.
Jamais elle n’avait vu des pointes taillées avec un tel art. Elles étaient de
toutes les grandeurs, de toutes les formes. Certaines encore étaient faites
comme des feuilles de saules, mais d’autres, dissymétriques, comportaient d’un
côté un tranchant fortement biaisé qui aboutissait à une sorte de tige :
on pouvait ainsi les enfoncer dans un manche et s’en servir comme de couteaux.
D’autres encore, plus symétriques, avaient une soie centrée qui pouvait faire d’elles
des pointes de sagaies ou des couteaux d’une autre sorte.
    — Tu veux les regarder de plus près ? demanda Wymez.
    Une lueur émerveillée au fond des yeux, la jeune femme les prit
l’une après l’autre. Elle les manipulait comme s’il s’était agi de joyaux
précieux. Et c’était presque le cas.
    — Silex est... lisse... vivant, remarqua-t-elle. Jamais vu
silex comme ça.
    Wymez sourit.
    — Tu as découvert mon secret, Ayla. C’est la qualité qui
permet de façonner de telles pointes.
    — Vous avez donc du silex comme celui-ci dans la
région ? questionna Jondalar, incrédule. Moi non plus, je n’en ai jamais
vu de tel.
    — Non, nous n’en avons pas, malheureusement. Oh, nous
pouvons nous procurer du silex de bonne qualité. Un camp important, vers le
nord, vit près d’un excellent gisement. C’est là qu’a séjourné Danug. Mais
cette pierre a été spécialement traitée... par le feu.
    — Le feu ! s’exclama Jondalar.
    — Oui, par le feu. La chaleur transforme la pierre. C’est
la chaleur qui la rend si lisse au toucher... si vivante, ajouta Wymez, avec un
coup d’œil vers Ayla. Et c’est encore la chaleur qui lui donne des qualités
particulières.
    Tout en parlant, il prit un rognon de silex qui montrait des
signes très visibles d’exposition au feu. Il était noirci, brûlé. Il ouvrit d’un
coup de percuteur la gangue crayeuse : elle était d’une couleur foncée
inhabituelle.
    — La première fois, c’est arrivé par hasard. Un morceau de
silex est tombé dans un feu. Les flammes étaient hautes, ardentes... Vous savez
quelle chaleur il faut pour brûler de l’os ?
    Ayla hocha la tête d’un air averti. Jondalar haussa les
épaules : il n’avait pas prêté grande attention au phénomène mais, puisque
Ayla semblait informée, il était tout prêt à être d’accord.
    — J’allais sortir le silex du feu, mais Nezzie décida qu’il
ferait un bon support où poser un plat, pour recueillir la graisse d’un rôti qu’elle
faisait cuire. En fin de compte, la graisse s’enflamma et abîma définitivement
un beau plat d’ivoire. Par la suite, je le lui ai remplacé, quand il s’est
avéré que l’incident était un vrai coup de chance. Mais, au début, j’ai bien
failli jeter la pierre. Elle était toute brûlée, comme celle-ci, et j’ai évité
de m’en servir, jusqu’au jour où j’ai été à court de matériau. La première fois
que je l’ai ouverte, je l’ai crue inutilisable. Regardez ça, vous comprendrez
pourquoi.
    Wymez leur tendit un morceau à chacun.
    — Le silex est plus sombre, il n’est pas lisse au toucher.
    — A cette époque, je travaillais sur des pointes de lances
faites par les Atériens. Je cherchais à améliorer leurs techniques. Comme j’expérimentais
simplement de nouvelles idées, j’ai pensé qu’il importait peu que la pierre ne
fût pas parfaite. Mais, dès que je me suis mis à la travailler, j’ai remarqué
la différence. C’était très peu de temps après mon retour. Rydag était encore
un petit garçon. Depuis, je n’ai pas cessé de perfectionner ma méthode.
    — De quel genre de différence parles-tu ? demanda
Jondalar.
    — Essaie toi-même, tu vas voir.
    Jondalar prit son percuteur, une pierre ovale, ébréchée,
déformée par l’usage, qui épousait étroitement le creux de sa paume. Il
entreprit de faire éclater ce qui restait de la gangue crayeuse, en préparation
au véritable travail.
    Pendant ce temps, Wymez continuait ses explications.
    — Quand le silex est fortement chauffé avant d’être
travaillé, on acquiert une maîtrise beaucoup plus grande sur le matériau. En
pratiquant une pression, on fait sauter des éclats beaucoup plus minces et plus
longs. On peut donner à la pierre presque toutes les formes qu’on désire.
    Il enveloppa sa main gauche d’un lambeau de cuir, pour la
protéger des arêtes vives, y plaça un autre morceau de silex récemment arraché
à l’un

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