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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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mon oncle est le roi Arthur. – C’est bien, dit Amoran.
Je connais le roi Arthur de réputation et je sais que c’est un preux chevalier,
un homme juste, et qui possède de grandes richesses. Viens-tu ici de sa part, ou
bien es-tu simplement égaré dans ce pays ? – C’est pour moi-même que je
suis venu te trouver, répondit Gauvain, car j’ai entendu dire que tu avais une
épée à deux renges qui a cette particularité de rendre invincible celui qui la
brandit dans les combats. – C’est la vérité. Et je suppose que tu es là pour me
demander de te donner cette épée. – Oui », dit Gauvain.
    Le roi Amoran l’entraîna à l’écart. « Écoute, lui
dit-il, si tu fais le serment de m’aider, je te donnerai l’épée. – Que veux-tu
que je fasse ? demanda Gauvain. – Eh bien, voici : je suis amoureux d’une
jeune fille qui est très belle, mais que son père retient prisonnière dans une
forteresse imprenable. Cette jeune fille porte le nom d’Isabelle, et son père est
le roi Assentin, qui est un grand magicien. Mais il sait qu’il perdra tous ses
pouvoirs le jour où sa fille partagera le lit d’un homme. C’est pourquoi il la
tient enfermée dans une forteresse entourée de douze murs, chacun muni d’une
porte de métal, chaque porte étant gardée par quatre-vingts hommes armés. Mais,
à l’intérieur, se trouve un verger merveilleux, avec des arbres qui donnent des
fruits toute l’année et une fontaine dont les eaux rendent la jeunesse et la
beauté à quiconque en boit. – Cette forteresse est-elle loin d’ici ? demanda
Gauvain. – Seulement à quelques lieues, répondit Amoran. Voici ce que je te
propose. Je vais te remettre l’épée invincible et tu me feras le serment de me
ramener la jeune Isabelle. Mais je t’avertis qu’il te faudra beaucoup de
courage, car les sortilèges d’Assentin sont redoutables. – Sur mon âme, dit
Gauvain, je jure de te ramener celle que tu aimes ! »
    Le lendemain, le roi Amoran accompagna Gauvain jusqu’à la
poterne. Là, il lui donna l’épée à deux renges. Puis, après avoir ceint l’épée
à sa ceinture, Gauvain prit congé de son hôte et sauta sur son cheval. Il
traversa des pâtures verdoyantes et suivit un chemin empierré à travers une
forêt très sombre. Parvenu à un carrefour, il entendit des cris de femme. Il s’arrêta
et regarda autour de lui. C’est alors qu’il vit un spectacle surprenant : sur
le chemin perpendiculaire à celui qu’il avait emprunté, il y avait un chevalier
entièrement vêtu de rouge, et devant lui, sur un cheval aussi, une jeune fille
au torse nu, qui poussait des cris lamentables, car le chevalier la faisait
avancer en la fouettant. Et son dos était couvert de sang. Gauvain se dirigea
vers eux. « Chevalier ! s’écria-t-il. Que se passe-t-il ici ? – Mêle-toi
de tes affaires, répondit l’autre sans cesser de manœuvrer son fouet sur le dos
de la jeune fille. – Si tu n’arrêtes pas immédiatement de frapper cette jeune
fille, tu devras m’en rendre raison ! reprit Gauvain. – Qu’à cela ne
tienne ! » répondit le chevalier en se retournant. Et, lâchant son
fouet, il tira son épée et se précipita sur Gauvain. Celui-ci se saisit
rapidement de l’épée aux deux renges et se mit en posture de défense. Le choc
fut rude, mais le combat ne dura pas longtemps. D’un coup de l’épée merveilleuse,
Gauvain transperça son adversaire et le fit tomber à terre. « Je vais mourir,
dit le chevalier. Mais, je t’en supplie, entends-moi en confession ! »
Gauvain s’agenouilla près de lui et entendit sa confession. L’homme s’affaiblissait
et, juste avant de mourir, il murmura : « Pour l’amour de Dieu, je t’en
prie, fais-moi enterrer en terre chrétienne et fais dire une messe pour le
repos de mon âme… » Gauvain le lui promit.
    Il se préoccupa alors de la jeune fille. Elle était épuisée
par les mauvais traitements qu’elle avait subis. Gauvain la recouvrit d’une
couverture et lui demanda qui elle était, d’où elle venait et pourquoi elle
était ainsi maltraitée. « Je suis la nièce d’un vavasseur qui habite de l’autre
côté de cette forêt, répondit-elle, et le chevalier que tu as tué m’avait
gagnée lors d’une partie d’échecs avec mon oncle. Je ne pouvais pas faire
autrement que de le suivre, mais comme je me refusais à lui, il avait décidé de
me fouetter jusqu’au moment où j’aurais accepté de coucher avec

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