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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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sera venu. Si je le laisse
vide, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas, en cette cité de Camelot, assez de
preux chevaliers qui seraient dignes de l’occuper, mais parce que cette Table
doit finir comme elle a commencé. Elle commence en effet par un roi, Arthur, et
ce roi, c’est toi. Et elle doit obligatoirement finir par un roi. Et ce roi
viendra occuper son siège quand il plaira à Notre Seigneur [69] .
Ainsi le premier à cette Table sera un personnage de haut rang, mais le dernier
sera à égalité avec lui, comme il convient pour une compagnie aussi vénérable [70] . »
    C’est alors que Gauvain, fils du roi Loth d’Orcanie, intervint
et prit la parole devant tous ceux qui se trouvaient là : « Seigneurs,
dit-il, je me fais l’interprète de tous mes compagnons. Je fais vœu que jamais
jeune fille ou dame ne viendra en cette cour pour chercher secours qui puisse
être donné par un seul chevalier, sans trouver réponse à sa demande. Et je fais
aussi le vœu que jamais un homme ne viendra nous demander aide et assistance
contre un quelconque chevalier, qu’il soit des nôtres ou qu’il soit étranger, sans
obtenir cette aide et cette assistance. Et s’il arrivait que l’un de nous
disparût au cours d’une expédition en pays lointain, tour à tour ses compagnons
se mettraient à sa recherche pour le retrouver mort ou vif, et cela pendant un
an et un jour ! »
    Quand les compagnons eurent entendu ces paroles, ils manifestèrent
leur accord. Le roi fit alors apporter les meilleures reliques qu’on put
trouver, et tous les compagnons de la Table Ronde jurèrent sur les saints de
tenir le serment qu’avait fait Gauvain en leur nom à tous. Et le roi ajouta qu’il
voulait que quatre clercs soient désignés afin de mettre par écrit toutes les
aventures que chacun des compagnons viendrait raconter devant le roi et devant
les autres barons dès qu’il serait de retour d’une expédition.
    Lorsqu’ils entendirent faire tous ces beaux vœux, les chevaliers
et les dames qui étaient présents dans la salle furent très joyeux et
satisfaits, jugeant qu’un grand bien et un grand honneur en rejailliraient sur
le royaume de Bretagne. Et c’est depuis ce temps-là que l’on commença à voir, gravées
sur la pierre ou sur le bois, le long des chemins et aux carrefours, ces
lettres que personne ne pouvait effacer : « En ce jour commencent les
aventures par lesquelles sera pris le lion merveilleux. Un fils de roi les
achèvera, qui sera chaste et le meilleur chevalier du monde. »
    Cependant, le roi Arthur n’avait pas oublié qu’il avait convoqué
ses barons non seulement pour renouveler la Table Ronde, mais encore pour
célébrer ses noces avec Guenièvre, la fille du roi Léodagan qui, pendant une
longue période, avait été précisément le mainteneur de cette Table Ronde. Après
que les dames, les jeunes filles, les chevaliers et les écuyers se furent
rafraîchis et restaurés, ils se retrouvèrent, au début de l’après-midi, dans la
grande salle de Camelot, toute semée de joncs, d’herbes vertes et de fleurs qui
dégageaient de douces odeurs. Le soleil rayonnait à travers les verrières
lorsque Guenièvre fit son entrée, conduite par les rois Ban et Bohort. Les
assistants purent ainsi voir qu’elle était probablement la plus belle femme et
la mieux aimée qui fût jamais, hormis Hélène sans pareille, la femme du roi
Ménélas, et la fille de Pellès, le Roi Pêcheur, qui garda le Graal jusqu’au
temps où fut engendré le Bon Chevalier.
    Guenièvre avait le visage découvert, avec seulement, sur la
tête, un cercle d’or dont les pierreries valaient bien un royaume. Elle portait
une robe d’étoffe précieuse, tissée de fils d’or, si longue qu’elle traînait à
plus d’une demi-toise. Marchant deux à deux et se tenant par la main, les
fiancés, les rois et leurs épouses, les gens de leurs maisons, accompagnés des
barons du royaume de Carmélide, des nobles dames du pays et des bourgeois les
plus considérables, se rendirent à l’église où le mariage fut célébré en
présence du chapelain d’Arthur, qui avait nom Amustant, et des évêques et
archevêques du royaume de Bretagne. C’est un archevêque qui chanta la messe. Et
quand la cérémonie fut terminée, le cortège sortit de l’église au milieu d’une
grande foule de petites gens qui acclamaient la reine Guenièvre et le roi
Arthur.
    On revint à la grande salle de la forteresse, et là,

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