Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Conjurés De Pierre

Les Conjurés De Pierre

Titel: Les Conjurés De Pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
Vom Netzwerk:
but de son voyage, elle m’a répondu qu’elle était chargée d’une mission importante, elle prétendait vouloir aller dans la région de Salzbourg. Puis, subitement, elle a changé d’avis et a voulu se rendre à Venise. Bien que je ne l’aie jamais lâchée d’une semelle, je n’ai pu savoir qui elle a rencontré à Salzbourg et qui l’a convaincue de poursuivre son périple. Il se peut que Venise ne soit qu’une étape !
    — Où est-elle pour l’instant ?
    Gysela haussa les épaules.
    — Nous devons nous retrouver à l’auberge où elle a laissé ses affaires que j’ai fouillées soigneusement.
    — Et alors ?
    — Et alors rien ! Je peux vous assurer qu’elle n’a pas le parchemin sur elle. J’ai même inspecté la doublure de ses robes en pensant qu’elle pouvait l’avoir cousu à l’intérieur. Mais je m’étais trompée.
    L’apostat fit un petit signe de la tête.
    — Je suis bien placé pour connaître les difficultés que représente la recherche de ce parchemin. Vous avez jusqu’à présent bien travaillé. Vous trouverez votre argent dans une des balles de tissu portant notre emblème.
    — Comment savez-vous où j’ai entreposé ma marchandise ?
    Joachim von Floris eut un petit rire condescendant.
    — Auriez-vous eu la naïveté de croire que le pêcheur Jacopo s’est trouvé par hasard sur votre route ?
    Gysela regarda, perplexe, l’homme vêtu de noir.
    — Où que vous alliez, nos gens seront toujours sur votre chemin. Regardez bien cette croix. Il tendit à nouveau son avant-bras à Gysela. Il me semble que nous ne progressons pas dans notre enquête. Nous devons être un peu plus persuasifs dans nos méthodes avec cette femme si nous voulons la faire parler. Si elle sait vraiment où se trouve le parchemin, elle nous le dira, ça, je vous le jure aussi vrai que je m’appelle Joachim von Floris !
    Afra pensa le moment venu de quitter l’église, elle en savait désormais suffisamment. Son cœur battait à tout rompre. Elle jeta un coup d’œil discret à l’entour : le vieillard en prière, la femme à l’allure apparemment jeune, le moine absorbé dans ses méditations – tous pouvaient êtres des espions à la solde de la loge.
    Elle devait quitter cette horrible ville et ce, le plus vite possible ! Elle devait disparaître sans laisser de trace. Ce n’était pas difficile dans une ville aussi grande que Venise. Mais avant toute chose, elle devait passer à l’auberge pour reprendre ses affaires. Elle chercherait ensuite un autre hébergement.
    En quittant l’église de la Madonna dell’ o rto, Afra prit volontairement la direction opposée à celle de son auberge. Lorsqu’elle fut certaine d’avoir semé d’éventuels poursuivants, elle rebroussa chemin.
    À l’auberge, elle régla rapidement sa note et repartit avec son balluchon en zigzaguant à travers les ruelles qu’elle avait prises pour venir.
    Dans la précipitation, elle se dirigea vers les quartiers est, restant toujours sur ses gardes au cas où elle serait suivie. Terrorisée par les menaces qu’avait proférées l’homme en noir dans l’église, elle en oubliait complètement l’horreur du spectacle qui se déroulait sous ses yeux.
    Elle passa devant les brasiers qui attendaient les cadavres enveloppés dans des draps blancs et arriva dans le Castello où elle trouva une auberge correcte près de l’église Santi Giovanni e Paolo.
    La façade lui rappelait celle de la Madonna dell’ o rto. L’aubergiste, Leonardo, parut surpris de la voir arriver seule, qui plus est, en pleine pestilenza , mais l’acompte qu’elle lui donna pour les trois jours, suffit à le rassurer. Elle se sentait enfin en sécurité.
    Afra disposait d’une chambre individuelle au deuxième étage de la petite pension. De l’unique fenêtre de sa chambre elle voyait la maison d’en face séparée de l’auberge par un canal étroit. Écœurée par les flopées de rats nageant à la surface des eaux et les immondices jetées des maisons riveraines, Afra referma la fenêtre. Elle se laissa choir sur le lit en bois qui lui parut bien dur ; elle s’était habituée depuis quelque temps à un certain confort.
    La fumée blanchâtre qui montait dans les étages de la pension lui donnait mal à la tête.
    Leonardo faisait brûler dans une coupe au pied de la cage d’escalier des herbes aromatiques, du romarin, du laurier, de la jusquiame avec une pointe de soufre, un mélange que lui avait

Weitere Kostenlose Bücher