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Les Conjurés De Pierre

Les Conjurés De Pierre

Titel: Les Conjurés De Pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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d’adorables femmes aux seins nus et aux lèvres sensuelles. Lorsque nous autres choisissons les statues qui orneront les portails des plus grandes cathédrales pour louer soi-disant le Seigneur Dieu, il faut savoir que ces figures ont été inspirées par de vraies femmes et que les artistes n’ont fait qu’inscrire leurs fantasmes dans la pierre.
    Ulrich fit encore un pas vers Afra, qui recula sans le vouloir. Ce qui devait arriver allait arriver. Elle le redoutait et le désirait en même temps.
    Cela faisait trop longtemps qu’elle attendait ce moment. La voilà qui se dérobait alors qu’elle avait tant souhaité sa présence. Que voulait-elle exactement ? Elle eut envie de disparaître sous terre.
    Ulrich remarquant ses hésitations s’immobilisa :
    — Tu ne dois pas avoir peur de moi, dit-il doucement.
    — Je n’ai pas peur de vous, maître Ulrich, affirma Afra.
    — Tu n’as encore jamais fait l’amour avec un homme. 
    Afra sentit le sang lui monter au visage. Ses sens se rebellaient. Que devait-elle répondre ? Devait-elle mentir ? Et dire : « Non, maître Ulrich, vous serez le premier ! » Ou devait-elle lui raconter ce qui lui était arrivé dans sa jeunesse ?
    Dans la confusion du moment, elle ne dit pas toute la vérité, mais seulement une partie :
    — Le bailli auquel j’étais attachée depuis l’âge de douze ans a abusé de moi alors que je n’avais que quatorze ans. Lorsqu’il a voulu s’en prendre à nouveau à moi deux ans plus tard, je me suis enfuie. Maintenant vous savez tout à mon sujet.
    Afra se mit à pleurer. Si Ulrich lui avait demandé ce qui la mettait dans cet état, elle n’aurait su que lui répondre. Elle avait l’esprit vide, complètement vide. Elle ne remarqua même pas qu’Ulrich l’avait prise tendrement dans ses bras et qu’il lui caressait doucement le dos.
    — Tu finiras par oublier, dit-il calmement.
    Afra eut subitement l’impression de sortir d’un rêve. Pourtant elle ne rêvait pas. Elle s’aperçut qu’elle était dans ses bras et elle sentit une onde voluptueuse envahir son corps. Elle avait envie de se serrer contre lui. Et soudain, elle céda à son désir.
    L’instant d’avant, elle versait des larmes et maintenant elle riait. Elle se moquait de ses pleurs qu’elle essuya d’un revers de la main.
    — Pardonnez-moi, je n’ai pas pu m’en empêcher.
    Quelques jours plus tard, en repensant à ce qui s’était passé ce soir-là – et qui se reproduisit régulièrement – elle secouait la tête et s’interrogeait : Ulrich la tenait encore dans ses bras. Puis elle s’était éloignée de lui et s’était laissée tomber sur le lit s’offrant à lui sans défense. Ils étaient restés un instant immobiles. Afra avait relevé sa chemise, découvrant son pubis. Ulrich l’avait regardée.
    Elle l’avait entendu murmurer :
    — Je te désire.
    Elle lui avait répondu avec un visage grave :
    — Moi aussi, je te désire.
    Alors Ulrich s’était approché d’elle et l’avait pénétrée avec fougue. Elle n’avait pu s’empêcher de crier, non de douleur mais de plaisir, éprouvant une sensation jusqu’alors inconnue, proche de l’ivresse, de l’extase et de l’oubli.
    Elle avait oublié le dégoût et la répulsion que lui inspirait depuis si longtemps l’idée qu’un homme puisse la toucher. Ulrich l’avait aimé avec la tendresse et l’ardeur qu’elle espérait de lui. Elle aurait aimé que ce moment dure indéfiniment.
    — Veux-tu devenir ma muse ? lui avait-il demandé sur un ton quasiment enfantin.
    — Oui, je le veux, lui avait-elle répliqué joyeusement.
    Alors Ulrich lui avait passé les bras autour de la taille et l’avait soulevée. Elle s’était cambrée comme le portique d’un porche et avait frémi lorsqu’il s’était insinué doucement en elle et que le plaisir était monté par petites vagues successives :
    — J’érigerai dans ma cathédrale un monument à ta mémoire. Dans mille ans, on se souviendra encore de toi, ma belle muse, lui avait-il dit.
    Ses mouvements étaient devenus plus pressants. Sa respiration haletante la transportait, la fascinait. Elle s’était creusée pour mieux sentir en elle la vigueur de sa virilité. Subitement, elle avait senti un feu envahir et embraser le creux de ses reins. Elle avait eu l’impression d’entendre exploser autour d’elle les accords sublimes d’un choral. Une fois, deux fois, puis Afra s’était effondrée de

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