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Les Conjurés De Pierre

Les Conjurés De Pierre

Titel: Les Conjurés De Pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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avoir dégagé le chemin, Ulrich se tourna vers Afra. C’est à cet instant qu’il découvrit l’horreur. Son sang ne fit qu’un tour dans ses veines. Sur la voiture, un homme à la mine sinistre se tenait derrière Afra, la main plaquée sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Un autre tentait de lui arracher ses vêtements tandis qu’un troisième fouillait dans les coffres.
    Le valet saisit son arbalète, le charretier son fouet et Ulrich sauta d’un bond sur la banquette de la voiture.
    — Ôtez-vous de là, descendez ! hurla le valet prêt à tirer. Mais Ulrich resta sourd aux ordres. Il s’était déjà lancé sur le malfrat à qui il asséna un violent coup de poing dans la nuque. Le bandit lâcha Afra et se retourna vers Ulrich. Les deux hommes se battaient et Afra hurlait comme une forcenée en les voyant. Ulrich était surpris de la force qu’il déployait face à son agresseur. Mais lorsque ce dernier voulut l’étrangler et que l’autre lui donna un coup dans le ventre, il lâcha prise avant de perdre lentement conscience. Tout devint noir devant ses yeux.
    Il ne put donc voir comment le valet, suivant la scène avec son arme pointée, tira. La flèche fusa à la vitesse de l’éclair et alla se ficher en sifflant dans le dos d’un des deux marauds.
    L’homme leva involontairement les bras au ciel, se cabra comme un animal sauvage et tomba à la renverse de la voiture pour s’immobiliser entre les roues avant et arrière.
    Lorsque les deux autres virent leur acolyte étendu, ils s’enfuirent avec leur maigre butin.
    Afra, effarée, se pencha sur Ulrich toujours étendu sans connaissance en travers de la banquette. Mis à part sa robe déchirée sur la poitrine, elle s’en tirait sans aucune blessure grave.
    — Reviens à toi ! le supplia-t-elle d’une voix étouffée de sanglots.
    Ulrich finit par entrouvrir les yeux et secoua la tête énergiquement comme s’il voulait chasser un cauchemar.
    — Où est le type ? Que je lui règle son compte ! siffla-t-il entre ses dents, le visage tordu de douleur.
    — Ce n’est plus nécessaire, le valet s’en est chargé.
    — Et les autres ?
    Afra leva un bras vers la forêt.
    — Qu’attendons-nous ? Suivons-les ! déclara-t-il en se hissant sur ses pieds.
    — Doucement ! Doucement, lui conseilla le charretier. À quoi cela nous servirait-il ?
    Soudain, Ulrich découvrit le brigand sous l’attelage.
    — Est-il mort ?
    Le valet éleva son arbalète :
    — Avec cette arme, en visant bien, on abat un taureau. Cet homme n’en avait pas la carrure. Plutôt du genre gringalet.
    — Mais il a failli me tuer. J’ai cru qu’il allait m’étrangler.
    Ulrich descendit de la voiture. Le brigand était couché le visage contre le sol gelé dans une posture bizarre. Apparemment, il n’avait aucune blessure, aucune trace de sang, rien.
    — Est-il vraiment mort ? reprit Ulrich et, sans attendre de réponse, il souleva écœuré le bras gauche plié en arrière et tira le corps pour l’écarter de la voiture.
    — Nous ne pouvons pas le laisser ainsi, dit-il timidement.
    — Croyez-vous que ces bandits nous auraient fait des funérailles en grande pompe s’ils nous avaient tués ? rétorqua le charretier outré.
    Quand Ulrich retourna le mort, il eut un moment de stupeur. Il regarda Afra d’un air ahuri. Puis il interrogea des yeux le charretier.
    — Mais c’est…, balbutia-t-il à voix basse sans pouvoir prononcer un mot de plus.
    — … L’infirme de l’auberge, poursuivit le charretier, il n’était pas si paralysé et miséreux qu’il le prétendait.
    — Il devait passer son temps dans l’auberge de Heroldsbronn à repérer les gens qu’il prévoyait de détrousser un peu plus tard.
    — S’il m’est déjà arrivé des mésaventures, je n’étais jamais encore tombé dans un tel traquenard. Il ne faut pas manquer de culot pour se faire passer pour un infirme au moment même où on prémédite un crime. J’espère que vous êtes indemnes. Je peux faire une croix sur les deux aiguières d’étain qu’ils ont emportées.
    Ulrich regarda Afra inquiet.
    Elle maintenait sa robe déchirée.
    — Le parchemin ! fit-elle doucement.
    — Ils l’ont pris ?
    Afra acquiesça.
    L’architecte, songeur, détourna les yeux.
    — Et votre argent ? demanda le charretier, qui savait que l’architecte transportait une grosse somme avec lui.
    Ulrich se dirigea vers la voiture et souleva la cargaison de

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