Les cons
laissé de coté pour moi. Le plan était d'aller avec Ramya dans un quartier de Londres où ils avaient une teuf brésilienne. En chemin, je me suis acheté ma carte « huitre » qui est l'équivalent du passe Navigo dans le métro parisien. J'en suis tout fier : « Hé hé, j'ai ma carte huitre maintenant », ça fait un peu VIP.
Y avait une meuf dans le tube qui nous regardait en retenant à peine son sourire. Je pouvais lire dans ses yeux « hoooo qu'y sont mignons ». Elle est sortie à la même station que nous ; ça me paraissait évident qu'elle allait à la même teuf que nous. Alors je lui ai un peu tapé la discute. On a passé l'après-midi avec elle. Évidemment elle est pas anglaise, comme c'était probable, elle est française.
La teuf, c'était une espèce de carnaval, avec une procession, de la musique à fond, des costumes qui n'ont rien à envier à celui de Venise ou bien de Bambiderschtroff. C'était super, évidemment, vu que j'y étais avec Ramya. Après on devait aller à un barbeuque chez des potes à elle, avec la clique de la maison. On a invite Najna, notre nouvelle copine. Elle a dit qu'elle viendrait mais c'était assez loin de chez elle et elle a laissé tomber un peu plus tard.
Le barbeuque, c'était dans une autre colloc super coule. La copine de Ramya c'est une des plus belles femmes du monde. C'est une citoyenne française qui a grandi en Inde et qui habite en Britanie maintenant. Ha ha, j'adore. On a ramené picole et saucisses. Les gens étaient vachement sympa pour des britains. On est rentrés complètement rond. JP a laissé derrière lui un sillon de voitures au capot ravagé. Il se couchait dessus et comme il doit peser 90 kilos, forcément.
Voilà, je sais plus à quelle heure on s'est couchés. Bonne soirée.
Le lendemain, j'ai passé la matinée à discuter sur l'oreiller avec Ramya. Sans vouloir en arriver là, j'en suis venu à lui raconter le jour ou Lorelei est allée en prison. C'est quand même un des évènements les plus importants de ma vie (et probablement de la sienne). Et ça a encore une grosse empreinte émotionnelle. J'en ai pleuré comme un gosse. J'espère qu'elle l'a pas mal pris...
Je réalise que certain d'entre vous ne savent peut être pas de quoi je parle. Mais je flippe un peu à l'idée de le mettre sur bits. Enfin, ça serait pas cohérent par rapport à mon projet de le passer sous silence, alors voilà :
Les portes du pénitencier
On était dans l'état du Delaware, une crotte de nez sur la carte du pays. On était sensés prendre le ferry pour le Nouveau Jersey. Malheureusement on avait raté le dernier et on devait attendre jusqu'au lendemain 8h pour le premier. On a donc garé la caisse à proximité d'un parc naturel, où y avait pas trop de trafic, pour y passer la nuit. On savait que c'est un délit dans ce pays de fascistes de dormir dans une voiture mais on avait pas le choix. Au milieu de la nuit, un keuf tape à la vitre avec sa maglite.
Pendant qu'un des deux keufs nous interrogeait, l'autre fouillait la caisse. C'était un bordel monstre. Il a mis la main sur un couteau de pèche, des cachets suspects et trois grammes de beu, tous trois des crimes potentiels. Menottes, poste.
Ils m'ont très brièvement interrogé. J'ai réalise après coup qu'ils n'avaient pas vraiment envie de m'arrêter parce que ça aurait été trop compliqué. Il aurait fallu appeler l'ambassade française et tout et tout... Pourquoi se faire chier ? Le couteau et les pilules étaient à Lorelei et ils ont tout simplement présumé que la beu aussi. Pendant qu'elle leur expliquait la provenance des pilules (antidépresseurs prescrits) j'écrivais des poèmes de destruction massive dans mon carnet. En français, j'suis pas si con.
Finalement, toujours au milieu de la nuit, l'un des keufs l'a emmenée pour son « procès ». Je l'ai regardée partir avec un petit sourire : « t'inquiète baby, je m'occupe de ton cas ». L'autre keuf, tellement obèse que je me demandait comment il était encore vivant, me propose de me déposer à un hôtel. J'avais pas assez d'argent pour ça. Comme je pouvais pas rester au poste, il a dit qu'il pouvait me ramener à la voiture pour que je dorme dedans, en se grattant la tête. C'était la raison même pour laquelle ils nous avaient arrêtés.
Arrive à la caisse, il me laisse l'ouvrir et me confisque les
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