Les cons
dans l'allée, des portails en fer forgé avec des barbelés au dessus des murs et des avertissements : « propriété privé sous vidéo-surveillance ». On a marché sans faire trop de bruit, de peur qu'un SS nous tire du haut d'un mirador sous le motif de « rassemblement suspect ». La teuf avait lieu dans l'une des baraques : « Mes rent-pa sont en week-end au Brésil, j'ai invité tous mes potes à la maison-han ». Apparemment le mot avait un peu débordé. Y avait 200 personnes au moins, il fallait jouer des coudes pour avancer.
Alors attention, j'exagère pas. Y avait un
lustre
dans l'entrée et une
fontaine
dans le jardin. Avec des canettes vides qui flottaient dedans. La cuisine était transformée en boite de nuit, avec un DJ qui mixait sur le comptoir (un comptoir... dans la cuisine...) et des gens qui rebondissaient autour. Gros squat dans le jardin, ou ils avaient aussi fait un feu de camp, au fond. J'ai pas mal squatté le feu.
Bon, c'était une grosse grosse teuf, mais je me suis un peu fait chier. Personne m'a parlé, à part ce groupe d'Irlandais bourrés qui m'assuraient que j'étais le sosie d'un joueur de foute sud-américain qui s'appelait Hernan quelque-chose, et je trouve ça pas marrant du tout. J'espère bien qu'il y a pas plus de sudam qui appellent leur enfant Hernan que de juifs qui appellent leur rejeton Adolf. Un peu de décence, bordel à couille.
Je me suis pas mal occupé du feu. J'ai pas mal bu dans ce qui trainait. À un moment j'ai retrouvé Dédé (qui avait disparu une heure plus tôt). On est allé baiser au fond du jardin (je serais curieux de savoir combien de capotes mortes le jardinier va retrouver). On est montés à l'étage, redescendu danser dans la cuisine... Quand Brian m'a dit qu'il y allait j'ai sauté sur l'occasion et on est rentré avec lui.
Dans la rue, sur le retour, je me suis payé une petite tranche de bonheur que je m'étais pas autorisée depuis un moment : J'ai pissé sur la poignée de porte d'une mercedes, coté conducteur. Une petite pensée pour Fareed, qui m'aurait fait exécuter pour sacrilège s'il m'avait vu.
Le lendemain, on a baisé comme une fois par an. Une fois repris nos esprit, on a retrouvé les autres. JP nous a préparé une super omelette pour le petit dej. Et puis il a échangé sa toque contre une casquette de tour-operator et on est parti visiter la ville.
Bon, je vous raconte pas les petites rues, les églises celtiques et les bâtiments divers... C'était très beau, si ça vous intéresse, allez voir. Ryanair est une compagnie originaire de Dublin. Si vous vivez en Europe, il y a des bonnes chances que vous puissiez aller y passer un week-end pour pas trop cher.
Comme on avait un guide local, on a direct été au bons endroits. Ça nous a donné une très bonne impression de la ville. À la fin, on est allé faire les courses, et puis on est allés se boire une pinte de guiness en attendant l'heure du bus de JP, qui rentrait chez ses parents.
Ha oui, nos conditions d'hébergement... Peter, l'un des mecs de San Francisco avec qui JP vivait (en même temps qu'Eimear, la copine Irlandaise que j'ai retrouvé à Londres, et deux autres Irlandais... dans un deux pièces), était parti chez ses parents. On a squatté sa chambre, salle de bain incluse. Comme des rois. Enfin je veux dire des présidents, l'Irlande ayant coupé la tête à ses aristocrates, comme tout le Monde sensé.
Quand on regarde la carte, on se dit que c'est con que l'Irlande et la Grande Bretagne soient pas capable de se mettre d'accord pour faire un seul pays. L'Irlande se retrouve complètement excentrée , avec la Grande Bretagne qui fait écran entre elle et le reste de l'Europe. Que ça ferait une carte plus harmonieuse au niveau des couleurs s'il pouvaient s'entendre un peu. Alors que quand on y va, la raison vous saute aux yeux. La Grande Bretagne (ou ce que j'en connais) est complètement incompatible avec ce que je connais de l'Irlande. En Irlande, les gens sont ouverts, indisciplinés, turbulent... j'ai presque envie de dire « latins » tellement je leur trouve de points communs avec les espagnols et pas avec les anglais. Il se tiennent pas assez droit pour s'enfoncer dans le cul le manche à balai dont tous les anglais sont affublés. Ça sent bon l'Europe en Irlande. En Angleterre, ça sent l'ersatz d'étasunien. « Je veux être comme Bill Gates ! ». L'Irlande,
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