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Les cons

Les cons

Titel: Les cons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Julien Boyer
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on s'était garés pour la nuit. Super efficace...
        Bref, on a retrouvé Yohann à 11 heures, après qu'il se soit pris la tête avec son colloc paranoïaque. J'ai pas pu m'empêcher de lui placer un « j'te l'avais bien dit » concernant le choix de son quartier.
        Le plan, c'était d'aller à la mer. Le pauvre Yohann, installé à Bristol depuis 6 mois, Bristol qui est l'un des plus illustres ports du royaume, il est foutu d'avoir jamais été à la mer.
        Comme on avait la voiture, tant qu'à faire on a décidé d'aller loin : Minehead. Une heure de petite route bucolique à en pleurer. Sillonnée par des motards du Samedi qui avaient décidé de sortir le gros cube sur les départementales tortueuses.
        Et puis on est arrivés à la mer. On avait tous la gueule de bois, alors le vent du large, on a tous kiffé.
        À quelques kilomètres de là, il y avait une imposante éminence (300m de dénivelé je dirais) qu'on a décidé de gravir pour voir la vue d'en haut. Il y avait un petit sentier très bien entretenu qui montait. Et qui montait bien. Comme au pays. J'ai marché face à un petit vent de nostalgie qui vous met le sourire au coin de la bouche et la larme au coin de l'œil.
        En haut, il y avait des maisons de bourgeois, des prairies entourées de barbelés où ils faisaient paitre leurs chevaux de bourgeois et une petite route en bitume de luxe où ils faisait vrombir les chevaux de leurs voitures de sport. On est redescendus par le même chemin.
        Je suis pas très physionomiste mais je crois bien pouvoir assurer que Yohann a beaucoup apprécié la petite sortie.

    Sur la route au retour

        Lundi 1er mai 2006
        Dédé s'est envolée ce matin. Partie pour l'Irlande. Elle aura tenu que deux semaines à Birmingham. Comme je la comprends. Mes mains hors des menottes, je sais pas si j'aurais tenu si longtemps. À l'heure qu'il est... j'ai aucune idée de ce qu'elle est en train de faire. Elle a du poser son sac dans un hostel quelconque et commencé à chercher du boulot.
        Moi... Plus qu'un an à tirer.
        À part ça, j'ai énormément de retard et énormément de choses à raconter. Toujours la même rengaine : J'ai des choses qui m'arrivent et j'ai plus le temps d'écrire. Quelque part, je pense que ça nuit à la qualité du récit. Il faut mettre plus de chose qu'avant sur bits et j'ai moins d'énergie-temps à dépenser sur ce qui est vraiment important à mes yeux : Perdre le fil et partir en live.
        Donc, je reprends au Samedi soir ou je m'étais arrêté.
        Dédé, Yohann et moi, on est retournés à Bristol. J'ai pris une douche chez lui. Et puis on a pris le thé ensemble. J'étais rempli de deux sensation rivales qui distillaient dans mes veines un sentiment de satisfaction : La fatigue de la journée et la conversation de Yohann. Rares sont les gens qui apprécient l'humour thermodynamique. Ça fait plaisir quand on en trouve un.
        Et puis, bravant sans vergogne notre extrême fatigue, Dédé et moi, on est repartis arracher le parquet. I'll sleep when I'm dead.
        Dédé avait repéré un concert de rock-qui-fait-mal-aux-oreilles dans un bar. J'ai garé le berlingo dans une rue où c'est gratuit et on s'est envoyés une bouteille de vin cul-sec avant d'entrer, histoire de. Dedans, un bon son brut-teu pour les truands. Ma tête s'est mise à rebondir comme de sa propre volonté. J'ai passé la totalité des concerts (pleins de petits groupes de metal du coin) tout devant la scène à gesticuler comme si on m'avait branche le 220 V dans le cul. Faut dire que ça faisait longtemps, très longtemps, que je m'étais pas fait un concert de metal. Et même si c'était du neo-metal de merde, j'ai pas pu m'effacer le sourire du visage de toute la soirée.
        Quand les concerts se sont finis, on a été bouffer un kebab et puis le bar fermait alors on est allés se coucher super tôt.
        Le matin, on a baisé au réveil. En regardant les gens passer à coté de la voiture à travers les vitres teintées, ha ha. Et puis je me suis rendu compte que j'avais plus de voix et plus d'oreilles.
        Question : Pourquoi le volume du son dans les concerts est toujours loin au dessus du seuil de douleur pour une personne normale ?
        Réponse : Pour la même raison que les magasins de New-York sont climatisés à 15 degrés, quand il en fait 30 dehors. Tellement que t'est obligé de sortir

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