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Les cons

Les cons

Titel: Les cons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Julien Boyer
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pâques.
        Portland, c'est une ile bien conique comme je les aimes. On est montés en haut par des routes qui ont fait pâlir d'envie et de frousse anticipée le descendeur en moi. Après avoir maté la vue sur la grande plage bizarre, qui est souffle-coupante, on s'est baladés en chantant lalala autour d'un ancien fort militaire qui est maintenant une prison de haute sécurité. Et puis on est repartis. On a déposé Marketa en ville...
        Ha oui, Marketa. La veille, au milieu d'un blanc dans la conversation, je mets ma casquette de reporter et je lance un sujet au hasard, en simulant un micro-trottoir. C'est tombé sur elle. « Et qu'avez vous à dire sur la situation en Irak ? ». Elle a répondu : « Il faudrait emmener tous les musulmans sur une ile et ensuite la faire exploser ». Après un court blanc, le temps que je retrouve mon souffle, je lui ai suggéré l’ile Maurice, qui fait de l'ombre à la Réunion depuis trop longtemps.
        Donc, on la déposée en ville et on repart avec les deux Slovaques qu'on dépose à Dorchester. Avant de remettre le cap sur Birmingham.
        Le célèbre village de Glastonbury était sur le chemin. Vous connaissez pas ? Tous les hippies du pays se retrouvent là-bas une fois par an pour un gros festival de hippisme. Le prix du ticket est équivalent au budget annuel d'une communauté hippie moyenne, donc je pense qu'on y rencontre surtout des je-voudrais-bien-être-hippie-mais-je-suis-né-dans-le-16eme. On s'y est arrêtés pour bouffer. Effectivement, c'est plein de boutiques ésotériques, de trucs bio et de magasin de fringues de toutes les couleurs. Les gens qui s'y promènent portent souvent une épaisse couche de hippisme qui masque (assez mal) leur vraie nature. Un peu comme le décolleté de Pamela cache sn silicone.
        Je me souviens surtout du plat persan que j'ai bouffé. La recette ? Des épices. J'en avait tous les orifices du visage qui coulaient. Mais c'est une question de fierté. Merde, comment je fait pour regarder mon ile en face si j'arrive pas à avaler un plat pimenté un peu lourdement.
        Et puis voilà. On est rentrés. J'étais trop fatigué, Dédé a conduit une heure. J'ai même pas eu peur qu'elle percute un rétroviseur à 110 km/h. On est rentrés, on s'est couchés. Le lendemain on s'est levés à 6 heures pour l'emmener à l'aéroport. Elle part pour Dublin, Birmingham c'est trop nul.
        Vendredi 05 Mai 2006
        Émilie, à Lyon, son petit frère est mort y a pas longtemps. J'ai appris ça tout à l'heure. Évidemment elle en chie un peu alors je lui ai envoyé un message. Ça se fait dans ces occasions. Mais autant je me sens qualifié pour expliquer la fusion nucléaire à une fonctionnaire retraitée, autant dans ces cas là, je me sens comme un dragon dans un dépôt de munition. Et comme disait Lamartine : « Quand on sait qu'on est mauvais, vaut mieux fermer sa gueule et passer pour un con que de l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet ».
        Qu'y disait, Lamartine.
        Fusion nucléaire
        Tiens, je viens de faire une petite pause, la main au dessus du clavier, à m'imaginer en train de lui expliquer, à la fonctionnaire retraitée. Les question qu'elle pourrait me poser et comment y répondre pour qu'elle comprenne. Et je butte sur l'une d'elle. Extrait de dialogue :
        « ... et comme les ions de deutérium et de tritium sont tout deux de charge positive, ils se repoussent et il faut les envoyer très fort l'un dans l'autre pour qu'ils se percutent. Or la vitesse des ions les uns par rapport aux autres, c'est la température. C'est pour ça qu'il faut chauffer à un million de degrés. » – « Mais pourquoi ils se repoussent ? » – « Prenez deux aimants, si vous les rapprochez ils s'attirent, mais si vous en retournez un, ils se repoussent. C'est parce que d'un coté d'un aimant, il y a des charges positives et de l'autre coté, des charges négatives. + et – ça fait zéro, et zéro c'est la stabilité. Donc le coté + est attires par le coté –. » – « Mais c'est quoi une charge positive ? » – « Heu... »
        C'est quoi, une charge positive ? Dans un aimant ? Je bloque.
        Sinon je suis tombé sur un article de journal (encore) : Ils ont sorti un manuel d'histoire pour les lycéens français et allemands, avec le même contenu dedans. Vous imaginez ! Pas d'économie, pas de musique ou de biologie, d'
histoire
.

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