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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
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oublier, vous tous. Jack se rappelle ses copains, et il connaît ses ennemis. J'peux lui en parler aussi.
    La petite crapule fit le tour de la salle en fixant chacun de son œil de fouine.
    — Si j'étais vous, je ne m'inquiéterais pas trop pour Jack Shelby, fit Dante, très calme, accoudé au comptoir.
    — Tiens donc, et comment ça, milord ? se rengorgea le forban en lui crachant au pied.
    — Les jours de Shelby sont comptés... Vous pouvez transmettre, bien sûr.
    L'homme faillit s'étouffer de colère. Avant qu'il ait eu le temps de réagir, le marquis de Jacobi était sur lui. D'une poigne de fer, Dante immobilisa l'agent de Shelby en lui coinçant le bras dans le dos. De l'autre main, il lui agrippa la nuque comme avec une pince. Le malencontreux personnage fut raccompagné à la porte et jeté dans l'escalier, sans tambour ni trompette, mais au milieu de l'hilarité générale.
    Se ramassant dans le ruisseau, la canaille reçut son feutre en pleine figure et choisit d'invectiver ceux de la taverne depuis la rue, en montrant le poing.
    — Vous le regretterez, m'lord ! Et je ne vous oublierai pas non plus, les autres ! Vous le regretterez tous ! Vous perdez rien pour attendre ! Que Jack entende ça ! Vous verrez !
    Il partit dans la rue en continuant ses rodomontades, les rires de la foule alimentant sa rage.
    Dante fit de nouveau face à ces hommes qui le regardaient sous un jour différent : c'était bien lui, et non son fantôme qu'ils voyaient.
    — Vous pouvez aussi faire dire que je cherche des fermiers pour mes terres. Les loyers seront avantageux et, en tant que propriétaire, je veillerai aux meilleures conditions de travail pour ceux qui accepteront. Ceux qui veulent travailler pour les Leighton trouveront une existence décente, et eux, comme leurs familles, seront sous ma protection.
    — Je ne savais pas que ces terres vous appartenaient encore. J'croyais qu'elles étaient à sir Miles Sandbourne.
    Un sourire diabolique éclaira le visage de Dante.
    — Les terres de Merdraco sont retournées à leur propriétaire originel. Sir Miles ne possède plus un are des terres des Leighton.
    William Brownswell rapporta la bourse à Dante. Alastair crut un instant qu'il refusait l'offre, mais l'homme déclara :
    — Voici votre argent... enfin, jusqu'à ce que j'aie travaillé pour le gagner.
    — Je vous attends à Merdraco.
    — Sûr. Topez là. J'crois bien que pas mal d'entre nous seront contents d'apprendre qu'il y a un nouveau propriétaire. Sir Miles n'était pas très populaire. Les fermages montaient en flèche.
    J'parie que Kirby est de retour aussi, pas vrai ? On était de bons copains, avant qu'il disparaisse... J'ai toujours pensé qu'il devait être fourré avec vous quelque part !
    — C'est ça, et il est revenu, comme moi, répondit Dante Leighton avec une chaleur que Brownswell remarqua tout de suite.
    — J'vous demande pardon, mais Jack Shelby sait-il que vous êtes de retour ? demanda Brownswell.
    Il s'agissait de savoir si la hache de guerre était déterrée avant de se mettre dans un des camps.
    — Oui. Nous avons eu un petit face-à-face, l'autre nuit. Il sait à quoi s'en tenir, bien qu'il soit parti un peu vite.
    — Vous êtes restés à l'Evêque? fit un autre qui devait savoir que les contrebandiers aimaient bien s'y noyer dans la bière sans bourse délier.
    — Oui. Sam et Dora ont été très hospitaliers.
    — Sûrement, reprit Brownswell. Sam est pas fou. J'passerai bien par là, un de ces jours.
    Beaucoup d'entre nous n'ont pas apprécié ce qui est arrivé à son beau-frère. Sûr qu'il est temps que les choses changent.
    Dante jaugea son monde après cette remarque, puis acquiesça :
    — Je pense qu'il y aura des changements...
    Avec un sourire courtois, il lança la bourse qu'on lui avait rendue au tavernier, surpris mais pas au point de la laisser tomber.
    — Veille à ce que ces personnes aient toute la bière et la nourriture qu'elles désirent.
    — C'est très généreux de votre part, m'lord, dit Brownswell dans un murmure.
    — Attendez de voir ! plaisanta Dante. Ils me maudiront trop vite de leur faire suer les shillings qu'ils gagneront sur mes terres ! Mais ne vous y trompez pas : mes propositions sont honnêtes et je serai généreux avec ceux qui seront loyaux avec moi.

    — Eh ben, m'lord, on dirait que vous avez appris pas mal de choses dans vos voyages, dit lentement Brownswell, le porte-parole de l'assemblée. J'crois qu'on pourra faire des

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