Les contrebandiers de l'ombre
compétition avec un jeune homme aussi élégant, le fils et héritier direct d'un duc ?
— Oui, oui, bien sûr, murmura-t-il avec réticence.
— Mais je serai probablement sur le chemin du retour avant que l'occasion se présente !
(Alastair se détendit immédiatement.) J'en serai désolé, car j'ai pris beaucoup de plaisir en votre compagnie, Alastair.
Le jeune Alastair n'en pouvait mais. Il était pris au piège entre sa sincérité et ses calculs d'amoureux.
— Oh, mais vous allez me manquer également ! Vous reviendrez certainement pour rendre visite à lady Rhea ?
— Certes, mais serez-vous encore là quand je reviendrai ?
Alastair garda le silence. C'était vrai : il commençait à se plaire dans cette maison, mais ne devenait-il pas un poids ?
Lisant dans ses pensées, Rhea prit la parole :
— J'espère que vous ne projetez pas de partir alors que nous sommes en pleine reconstruction, Alastair ? Vous nous êtes d'un grand secours ! Dante est beaucoup plus tranquille, sachant que, s'il n'est pas là, vous pouvez superviser les travaux à sa place. Bien sûr, si vous devez partir, je le comprendrai très bien. Nous ne sommes pas des égoïstes, et nous n'espérions pas vous voir rester ici pour l'éternité, mais tant que vous n'avez rien trouvé de mieux, pourquoi ne pas rester ici ?
Rhea se garda bien de se tourner vers Francis ou Dante.
— Oh, bien sûr... spécialement si je peux me rendre utile, la rassura Alastair.
Dante sourit. Il se demandait parfois comment elle pouvait être aussi charmeuse. Elle savait admirablement agir avec les hommes.
— C'est entendu.
— Oh, j'ai failli oublier, fit Alastair d'un air penaud. Sur le chemin du retour, quelqu'un m'a apporté ce message pour vous, capitaine.
Sans la moindre réaction, Dante prit le bout de papier et l'empocha sans l'ouvrir, ce qui déçut la curiosité des autres.
L'avenir d'Alastair était encore un sujet de préoccupation pour Rhea, plus tard dans la soirée, au moment de se mettre au lit. Elle se brossait longuement les cheveux, alors que, derrière elle, visible par sa réflexion dans le miroir, Dante enlevait sa chemise et s'étirait en tous sens.
— Il faut être sûr qu'Anne et Alastair s'entendent au mieux. Ce serait un bon moyen de voir Alastair s'installer par ici.
— Le Devonshire est considéré comme une contrée un peu sauvage, tu sais. Ce n'est pas très attirant.
— C'est une question de voisinage et d'amitié. (Rhea se leva de sa table de toilette et s'approcha du berceau.) C'est incroyable comme il grandit vite !
Elle embrassa chacune des petites mains de son fils, puis se plaça juste devant le feu pour se réchauffer. Dante pouvait ainsi voir les contours de son corps à travers le léger voile de sa chemise de nuit. Son œil se promena le long de 1’ élégante ligne de son ventre et de ses hanches.
Son expression devait trahir son émoi car Rhea se mit à rougir. Elle vint à lui. En chemin, elle dégagea les épaules de sa chemise, qui glissa sur ses chevilles. Elle l'entoura de ses bras et pressa ses lèvres contre les siennes. Quand les mains de Dante effleurèrent son dos, un plaisir insidieux prit possession de Rhea. Il la serra contre ses hanches. Leur désir se conjugua rapidement et ne put être réprimé. Il la prit dans ses bras et la déposa sur le lit où elle disparut dans 1' édredon de soie. Une minute plus tard, il l'avait rejointe, son corps recouvrant le sien, tandis que son visage s'enfouissait dans les mèches blondes et qu'il inhalait avec extase l'odeur de sa chair parfumée.
— Ma petite fleur... murmura-t-il contre sa bouche. Je t'aime tant...
Rhea sentit la langue de Dante passer sur les bouts de ses seins et les durcir progressivement.
Sa force virile se pressa contre elle pour se tailler un chemin dans son intimité, et elle céda sans restriction. Dante était une partie d'elle-même...
Les feux de leur passion laissèrent Rhea faible mais satisfaite, et elle s'endormit aussitôt.
Pourtant, elle fut réveillée quelques minutes plus tard par les mouvements du lit. Elle ouvrit les yeux et vit Dante assis sur le bord du lit et habillé.
— Dante ? demanda-t-elle, la voix endormie, que se passe-t-il ? Kit ?
— Non, tout va bien. Il faut que je sorte, Rhea, dit-il avec calme. Mais comme tu dors si légèrement, je ne voulais pas que tu te réveilles pour te faire du souci inutilement. Je ne serai pas long.
Il l'embrassa.
— Mais pourquoi ? Où vas-tu ?
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