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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
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certitude.
    — Tu crois que tu auras plus de chance cette fois-ci, Jack? lança un de ses acolytes au visage en rasoir.
    — De la chance ? J'en ai jamais vu dans la région, de la chance ! répondit-il en souriant méchamment devant la peur grandissante de Rhea. T'as entendu parler de moi, hein ?
    Rhea déglutit avec peine.
    — Tu l'intimides, Jack ! beugla quelqu'un.
    — Comme si elle avait trop peur pour bouger, fit un autre.
    — Ouais, mais elle est jolie ! Et ses yeux ! murmura Shelby sous le nez de Rhea. Aussi violets que bleus ! Sûr que j'en ai jamais vu de cette couleur ! J'parie qu'tous les copains veulent s'envoyer en l'air avec toi... m'lady...
    Il resserra sa griffe sur son épaule.
    — Lâchez-moi immédiatement ! fit Rhea, la voix tremblante de rage et d'humiliation.
    Avant qu'elle pût l'en empêcher, il lui saisit la main et considéra son alliance.

    — Tiens donc... elle est mariée, en plus: Elle pouvait pas rester vierge bien longtemps avec ces beaux cheveux blonds ! Tu sens bon, aussi ! (Son parfum s'était intensifié avec la peur.) Ton mari est là-haut... rêvant de toi. Mais il va pas nous manquer beaucoup ! J'parie que j'peux t'apprendre ce que c'est qu'un homme, un vrai, qui sait comment s'y prendre, sans avoir besoin de sortir de ses culottes ! Tu seras pas déçue, m'lady !
    — Je crois que vous feriez une très grosse erreur de jugement. Il aura une raison de plus pour vous envoyer en enfer séance tenante !
    Jack Shelby fut un peu décontenancé. Rhea s'étonna de sa propre audace. Elle s'était brusquement entendue parler avec courage.
    Shelby éclata d'un rire puissant. Le silence régnait : aucun de ses hommes n'aurait osé lui répéter ce que Rhea venait de lancer, bien que certains en eussent envie. Rhea comprit en voyant cet homme qu'il ne contrôlait même pas sa brutalité naturelle. C'était un animal en rut.
    Sentant le danger, elle commença à se débattre et ses yeux la trahirent. Shelby, conscient de cela, en conçut un plaisir accru.
    — Mais, pardieu, tu seras à moi avant la fin de la nuit, m'lady ! rugit-il en la saisissant par la taille.
    Son bras était comme un étau. Sans aucun effort, il la souleva du sol dans un ricanement de triomphe. Rhea ne put retenir un hurlement. C'était un tyran. Tout ce qu'il voulait, il le prenait.
    Habitué à son pouvoir absolu sur les paysans terrorisés, il avait oublié que d'autres, ailleurs, ne se courbaient pas si facilement. Le tout-puissant Shelby fut donc stupéfait d'entendre une voix lui ordonner de lâcher la femme. Il la laissa retomber mais maintint sa main comme une pince sur l'épaule de la jeune femme hors d'haleine. Il resta bouche bée devant l'homme qui braquait un pistolet dans sa direction.
    — Dieu du ciel ! C'est ça ton mari, m'lady !
    — Je ne vous répéterai pas de la lâcher, continua Francis Dominick d'une voix métallique.
    — Mais c'est un bébé ! Tu vas pas me raconter que tu es mariée avec ce morveux ! Pas étonnant que t'aies l'air aussi pucelle !
    La remarque déclencha l'hilarité de la petite troupe.
    — Francis, tu ne saisis pas ce qui se passe. Va chercher...
    Rhea s'arrêta brusquement avant de révéler la présence de Dante dans la maison.
    — Francis maintenant ! cracha Shelby avec dégoût. Comme c'est charmant ! Allez, sois un bon garçon, et retourne au pieu, sinon le vieux Jack va t'y mettre lui-même ! Mais si ça te fait rien, je garde la dame un petit moment avec moi ! Et je te promets une chose : elle sera beaucoup plus femme que maintenant quand je te la rendrai ! Tu devrais vraiment me remercier, mon garçon !
    Jack Shelby ne pouvait guère être blâmé d'avoir sous-estimé le jeune lord qui lui faisait front.
    Habillé à la diable, les cheveux défaits et les pieds nus, il était rien moins qu'impressionnant.
    Mais Shelby ne savait pas de qui il était le fils.
    Francis arma son pistolet et, avec le déclic, les rires s'éteignirent subitement.
    — Viens, Rhea... (Elle essaya en vain de se dégager.) J'ai toujours préféré me présenter avant d'envoyer un homme dans sa tombe : je suis Francis Dominick, marquis de Chardinall, conclut-il avec une froideur dans le regard que n'aurait pas désavouée son père.
    Cette déclaration eut au moins l'effet de calmer les Fils de Belial. Même jeune, un homme issu de la noblesse aurait certainement l'oreille des officiers du roi. Ce n'était pas un de ces fermiers peureux comme des écureuils.
    Jack Shelby, en revanche,

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