Les Décombres
voici :
« L’Allemagne a prouvé qu’elle est l’épine dorsale de l’Europe, seule saine et résistante au milieu d’un continent malade. L’incapacité des Anglo-Saxons est démontrée. Ils réunissent toutes les tares de la démocratie et de la ploutocratie. Les Britanniques ont déjà perdu la guerre pour leur compte, L’Allemagne ne pourrait être vaincue que par la Russie rouge, le seul adversaire qu’elle ait réellement rencontré devant elle, parce que c’est une autre autocratie, mais exotique et sauvage. Ce serait la Russie qui dicterait sur nos terres sa paix, aidée chez nous par le communisme, le seul parti organisé. Pour la France, cette horrible paix marquerait la fin de notre existence nationale. Nos chances de survie tiennent toutes à la victoire de l’Allemagne, de plus en plus certaine. La France n’a donc qu’à traiter avec cet adversaire, à l’aider pour cette victoire qui est aussi la victoire de tout chrétien civilisé, à négocier une aide qui peut être aussi précieuse qu’elle le voudra contre des avantages qui la feront passer rapidement de nation vaincue, affalée, tronçonnée, privée d’un million et demi de ses mâles, à l’état de nation renaissante, en marche pour un nouveau destin.
« La France n’a même pas à renier pour cela son ancienne alliée. Cette alliée, dès le lendemain d’une défaite précipitée par sa défection, l’a considérée comme la pire ennemie, piétinée, insultée, bombardée, spoliée, attaquée par les armes de toutes parts.
« Mais l’Angleterre ne traitera-t-elle pas avec l’Allemagne avant le résultat définitif ? Ce ne serait point à souhaiter. Les bénéfices que le monde peut retirer de cette guerre se réduiraient d’autant. Une telle hypothèse est de moins en moins probable. L’Angleterre n’a pas su saisir le moment où elle pouvait encore parier en son propre nom, quand elle était seule devant l’Allemagne. Selon toute apparence, c’est l’Amérique qui finira par traiter avec l’Europe, après que les bolcheviks en aient été chassés. En tout cas, quelque arrangement, si peu vraisemblable fût-il, qui pût intervenir entre les belligérants fatigués, il importe essentiellement pour la France qu’elle ait auparavant tiré son épingle de cette partie, où elle se fourvoya si follement. Dans toute paix qui se discuterait demain et trouverait la France dans son état présent, celle-ci ferait cruellement les frais de bien des marchandages. Il est capital pour elle de régler son destin incontinent. «
La voie de ce destin ne peut être que dans une entente aussi large et profonde que possible avec l’Allemagne, l’apaisement de la longue querelle entre les deux pays, leur travail côte à côte dans le même sens, et pour des intérêts qui les dépassent l’une et l’autre.
Je ne vois pas en quoi ce dessein appartiendrait à la fantasmagorie. Il s’agit à mon sens d’une alliance classique, où nous devons apporter tout ce qui nous reste de positif, collaborer par tous les moyens en notre pouvoir à la guerre que fait l’Allemagne et qui est pour toute l’Europe une guerre juste, une alliance destinée, par delà cette guerre, à établir la paix sur notre continent. J’ai éprouvé peut-être mes plus grandes joies de patriote, en tout cas un inoubliable soulagement, lorsque j’ai compris après l’armistice qu’une pareille voie nous était ouverte.
Je souhaite la victoire de l’Allemagne parce que la guerre qu’elle fait est ma guerre, notre guerre. Je pense que depuis le début de la campagne de Russie, il faut avoir l’âme basse ou contrefaite pour ne point suivre d’une pensée fraternelle dans leurs exploits et leurs épreuves les soldats de la Wehrmacht, leurs alliés et compagnons d’armes de dix nations, les héros finlandais, les magnifiques troupiers roumains si longtemps méconnus chez nous. J’ai connu, je n’ai point à le cacher, des heures d’angoisse, quand j’ai vu ces soldats enfoncés au cœur de la Russie, aux prises avec le monstre rouge et les glaces d’un hiver inhumain. Il est peut-être singulier d’attendre la victoire de ces « feldgrau » dont la présence sur les Champs-Élysées me pèse. Mais il est bien plus étrange, il est tristement paradoxal que ces hommes aient dû venir chez nous en ennemis, quand ce qu’ils défendent est commun à nos deux nations. Non, la force des Aryens allemands brisée, ce ne serait plus pour
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