Les Décombres
empire des Juifs au regard des grandes époques de la France ! J’imaginais le rire de Rabelais et de Louis XIV sur de tels propos. Ce qui était burlesque alors n’avait pu devenir concevable que par notre ramollissement. Nous retombions en enfance. Nous avions devant le hibou juif des épouvantes et des superstitions de vieilles femmes.
Sous le Juif le plus policé, le plus francisé d’aspect, je reconnaissais l’Hébreu vaticinant. À se voir vêtu de si beaux draps anglais, écrasant les indigènes de son faste, crachant conjugalement son sperme juif dans les plus nobles ventres du blason français, académicien comme Racine et La Fontaine, ministre à Paris et à Londres, baron ici et lord là-bas, protégé par les polices et les lois des trois plus grands empires du monde, choyé par les Loges, les Parlements et les Églises, arbitre souverain de la Bourse, de Stock Exchange et de Wall Street, le fils des tribus entrait en délire. Tout le fiel amassé dans les vieux ghettos lui remontait à la tête. Il ne voulait plus tolérer de limites à sa revanche et à son pouvoir. Il lui fallait tout asservir. Mais il suffisait d’un bâton brandi par un chrétien pour que le César de Jérusalem déguerpît à toutes jambes.
Les Juifs n’avaient rien acquis que par le vol et la corruption. Plus ils étendaient leur pouvoir et plus la pourriture gagnait avec eux. Il leur fallait démolir toutes nos vieilles fondations et mettre leur boue et leurs déchets à la place pour élever leur édifice. L’effondrement d’un pareil monument était certain. Leur impuissance à quelque gouvernement que ce fût le disait assez. Les Juifs parviendraient-ils à acheter le monde entier – c’était là leur unique moyen de conquête – il serait le lendemain plongé dans un chaos où glapiraient ces sous-hommes, bientôt emportés et déchiquetés par d’indicibles tempêtes. Je ne pouvais croire à cette apocalypse. Israël, sur notre continent même, avait été déjà trop bien mis en échec.
Pour nous, Français, hélas ! la question restait entière. Saurions-nous chasser à temps ces architectes et ces maçons de catastrophe, où dégringolerions-nous en même temps que leur Babel ?
Quel thème métaphysique pour un chrétien ayant la foi que cette éternelle défaite châtiant à travers tous les âges la race qui avait tué Dieu ! Mais en l’an 39, de telles idées ne venaient plus qu’à des mécréants. Les catholiques pieux étaient en plein pilpoul. Nos théologiens s’affublaient du taleth par-dessus la chasuble. Si les Juifs cherchaient à tout démolir, c’était pour obéir à leur vocation providentielle. Israël était un corpus mysticum, une Église infidèle, répudiée comme Église, mais toujours attendue de l’Époux. Israël avait pour tâche « l’activation terrestre de la masse du monde ». Il l’empêchait de dormir tant qu’il n’avait pas Dieu, il stimulait le mouvement de l’histoire. « Ecce vere Israelita, in quo dolus non est ». Le Seigneur Jésus lui-même a rendu témoignage au véritable Israël. Les Juifs avaient l’amour de la vérité à en mourir, la volonté de la vérité pure, absolue, inaccessible, car elle est Celui même dont le nom est ineffable. La diaspora était la correspondance terrestre et meurtrie de la catholicité de l’Église.
Les judéolâtres, allaient chercher leurs références, chez cet être de boue et de bave, Léon Bloy, fameuse plume, certes, l’un des plus prodigieux pamphlétaires au poivre rouge de nos lettres, mais véritable juif d’adoption par la geinte, l’impudeur, l’effronterie, la distillation de la haine et de le crasse : « L’histoire des Juifs barre l’histoire du genre humain comme une digue barre un fleuve pour en élever le niveau. »
« »L’antisémitisme, disaient-ils, n’était qu’une sorte d’acte manqué collectif, ou de succédané d’une obscure et inconsciente passion d’anticléricalisme. Car on aurait beau faire, le peuple d’Israël restait le peuple prêtre. Le mauvais juif était une sorte de mauvais prêtre, Dieu ne voulait pas qu’on y touchât, à lui non plus. Le véritable israélite portait, en vertu d’une promesse indestructible, la livrée du Messie. Si le monde haïssait les Juifs, c’est qu’il sentait bien qu’ils lui seraient toujours surnaturellement étrangers. »
Ces gens dégoisaient inlassablement leur patois de séminaire et de
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