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Les derniers jours de Jules Cesar

Les derniers jours de Jules Cesar

Titel: Les derniers jours de Jules Cesar Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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Mars, 9 mars, une heure de l’après-midi
     
    Antistius rejoignit Silius sous le portique du théâtre de
Pompée, achevé une dizaine d’années plus tôt. Il se dressait à côté de la Curie
où le sénat se réunissait provisoirement en attendant que les travaux au Forum
soient achevés. Ils s’assirent à une table devant une auberge. Le médecin
commanda deux tasses de vin chaud avec du miel et des épices.
    « César a-t-il vraiment reçu un message de Publius
Sextius ? interrogea Antistius.
    — Oui. Un message écrit il y a sept jours.
    — Sais-tu ce qu’il dit ?
    — Il fait allusion à des nouvelles et des contacts
relatifs à l’expédition contre les Parthes. En ce qui le concerne, tout va
bien. Nous pouvons compter sur des appuis en Anatolie, en Syrie et même en Arménie.
Nous possédons la liste complète de nos forces basées entre le Danube et
l’Euphrate. Le général a décidé de réunir l’état-major pour examiner les
chances de réussite de notre projet d’invasion.
    — Voilà donc pourquoi il attendait ce message avec tant
d’impatience.
    — Oui. César n’a rien mentionné d’autre. Si j’ai bien
compris, il est déterminé à mener à bien son projet. »
    Antistius secoua la tête. « Je n’arrive pas à
comprendre : il est malade, son œuvre n’est pas achevée, l’Espagne et la
Syrie ne sont pas entièrement pacifiées, et il s’embarque dans une aventure à
l’issue incertaine qui l’éloignera pendant des années et qui risque même de lui
coûter la vie. Une aventure peut-être sans retour. »
    Silius avala quelques gorgées de vin.
    « A-t-il eu d’autres crises ? demanda le médecin.
    — Pas que je sache. J’espère qu’il n’en aura plus.
    — Personne ne peut l’affirmer. Où est-il à
présent ?
    — Chez elle. »
    Antistius baissa la tête. Silius posa une main sur son
épaule. « Ce maître de grec… Artémidore, me semble-t-il… As-tu réussi à
entrer en contact avec lui ?
    — Je dois le voir ce soir. Je l’ai averti que je
comptais l’examiner.
    — Tiens-moi informé si tu as du nouveau. C’est de la
plus grande importance.
    — Tu seras le premier à l’être, ne t’inquiète pas. Quoi
qu’il en soit, ne quitte pas Rome. Je pourrais avoir besoin de toi.
    — Je ne m’éloignerai pas des limites de la ville tant
qu’il ne me l’aura pas ordonné lui-même.
    — Prends soin de toi.
    — Toi aussi. »
    Ils se séparèrent. Antistius se dirigea vers l’île, tandis que
Silius demeurait à l’auberge, sirotant son vin épicé. C’est alors que le vent
du nord se leva. Frissonnant, l’aide de camp serra les pans de sa cape contre
lui.
     
     
    Romae,
in Hortis Caesaris, a.d. VII Id. Mart.,
    hora
nona
    Rome,
jardins de César, 9 mars,
    deux
heures de l’après-midi
     
    « Tu es l’homme le plus puissant du monde. Si tu
t’abstiens d’agir, c’est parce que tu ne le veux pas, non parce que quelque
chose ou quelqu’un t’en empêche ! » La reine avait haussé le ton, et
le rouge de ses joues transparaissait sous le maquillage. Son visage aux traits
exotiques n’était pas parfait, mais il avait un charme irrésistible que
certains attribuaient à l’influence d’une mère indigène. Son corps était d’une
sublime perfection ; sa première grossesse ne l’avait pas altéré.
    Impatienté, César quitta le divan où elle était allongée.
    « J’ai fait ce que j’estimais juste de faire. Tu
devrais mesurer l’importance et la gravité des décisions que j’ai prises aussi
bien pour toi que pour l’enfant. Je l’ai reconnu et je t’ai autorisée à lui
donner mon nom.
    — Que de bonté ! Cet enfant est le tien. Avais-tu
donc le choix ?
    — Oui. Tu l’as toi-même admis. Mais je l’ai reconnu en
lui donnant mon nom et en faisant placer une statue de toi en or…
    — Dorée, corrigea la reine avec morgue.
    — Une image de toi dans le temple de Vénus Génitrix.
Sais-tu ce que cela signifie ? Ce temple est le sanctuaire de ma famille.
Cela signifie que, ayant accouché d’un fils de César, tu en fais partie, et
qu’une descendance divine est reconnue à cet enfant. »
    Cléopâtre parut se calmer. Elle rejoignit César et lui
saisit la main. « Écoute-moi. Ta femme est stérile et Ptolémée César est
ton fils unique. Je suis la dernière héritière d’Alexandre le Grand et tu es le
nouvel Alexandre, ou plutôt tu es plus grand que lui : tu as conquis
l’Occident et

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