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Les derniers jours de Jules Cesar

Les derniers jours de Jules Cesar

Titel: Les derniers jours de Jules Cesar Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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pris sa décision. Il bondit
en avant, armé d’un poignard. Publius, qui avait lu son intention dans son
regard, plongea son épée dans son cœur.
    Sergius Quintilianus s’effondra. Un instant, une douloureuse
sérénité sembla luire dans le dernier regard de cet homme, souvent vaincu par
des ennemis et par le destin.
    Le soleil se cacha derrière les collines, la nuit le
recouvrit.
     
     
    Romae,
in Domo Publica, pridie Id. Mart., hora undecima
    Rome,
demeure du souverain pontife, 14 mars,
    quatre
heures de l’après-midi
     
    Le chef de la troisième cohorte des vigiles pénétra, le
visage rembruni, dans la Domus. Il fut aussitôt conduit auprès de César.
« Rien, dit-il. Nous n’en avons trouvé trace nulle part. »
    César poussa un long soupir. « Il me semble étrange
qu’il n’ait donné aucun signe de vie.
    — Il s’est éloigné hier soir, après votre réunion, pour
se rendre à une rencontre galante, n’est-ce pas ?
    — Oui, tribun.
    — Il ne faut peut-être pas s’inquiéter. Tu as dit qu’il
s’était déjà absenté auparavant et que tu l’as toujours laissé libre de ses
mouvements.
    — C’est vrai, mais je suis habitué à sa présence. Quand
il n’est pas là, je me sens…
    — Je te comprends. Sois certain qu’il finira par
ressurgir demain ou après-demain. C’est justement parce qu’il est toujours
présent à tes côtés et chargé de missions importantes qu’il a éprouvé le besoin
de se distraire. S’il s’agit d’une belle femme, il n’est pas difficile
d’imaginer qu’il s’attarde encore un peu. S’il lui était arrivé quelque chose,
nous serions déjà au courant.
    — C’est possible. Mais continuez vos recherches. Je
suis inquiet. J’ai besoin de lui.
    — Il est inutile de le demander, César. Nous nous
activerons tant que nous ne l’aurons pas trouvé.
    — Bien. Tenez-moi informé. Qu’il s’agisse d’une bonne
nouvelle ou d’une mauvaise. Je veux savoir. »
    Le tribun salua et retourna à ses activités. Seul dans son
cabinet, César réfléchit et échafauda mille hypothèses concernant l’étrange
attitude de Silius Salvidienus. Partir ainsi, sans lui envoyer ne serait-ce
qu’un message, n’était pas dans ses habitudes. Nul doute, les mots qu’il avait
prononcés en prenant congé de lui faisaient allusion à une absence de quelques
heures, tout au plus une nuit.
    Il lui paraissait inconcevable qu’il eût été surpris par le
mari d’une belle dame dans une situation embarrassante. Ce n’était pas son
genre. En outre, tout le monde le connaissait. Qui aurait osé toucher à un
cheveu de sa tête ? Désormais il attendait avec impatience Antoine, qui
viendrait le chercher pour l’accompagner au dîner que donnait Marcus Aemilius
Lepidus, sur l’île. Au moins, cela le distrairait. L’absence de nouvelles de
Publius Sextius depuis plusieurs jours et, maintenant, de Silius Salvidienus le
troublaient. Il semblait qu’on voulût le priver de ses hommes les plus fidèles,
ceux sur lesquels il pouvait compter à tout instant.
    Quand on lui annonça que Marc Antoine était dans l’atrium,
il se leva.
    Ils se mirent en chemin d’un pas rapide en abordant divers
sujets de conversation, notamment la séance du lendemain au sénat.
    Tandis qu’ils empruntaient le vicus Iugarius en direction du
temple de Portunus, César déclara : « Une séance importante nous
attend demain au sénat, essayons donc de ne pas tarder ce soir. Lépide exagère
toujours lorsqu’il invite à dîner. Au moins, il n’y a pas de moustiques en
cette saison. C’est déjà ça. »
    Antoine sourit. « Il suffira d’un signe, et je
trouverai une excuse pour partir. »
     
     
    Mansio
ad Tiberim, pridie Id. Mort., hora duodecima
    Relais Au
Tibre, 14 mars, cinq heures de l’après-midi
     
    Le centurion Publius Sextius atteignit la mansio après avoir parcouru environ trois milles vers l’est. Il franchit l’entrée
principale et se laissa glisser à terre non sans effort. Il vacilla un moment
puis se ressaisit. Le bâtiment, non loin de Rome, était surveillé par des
gardes armés et quelques officiers. Publius s’approcha d’un garde auquel il
montra son titulus : «  Appelle ton commandant. Je suis en
mission, je dois prendre le bac, mais je n’ai pas un as. De plus, je mangerais
bien quelque chose. Je ne tiens plus debout.
    — Jette un coup d’œil à cette huche. L’aubergiste n’a
pas encore cuvé sa cuite d’hier

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