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Les derniers jours de Jules Cesar

Les derniers jours de Jules Cesar

Titel: Les derniers jours de Jules Cesar Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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de la cinquième mansio, le long de mon itinéraire, deux
individus armés ont tenté de m’arrêter. Je leur ai résisté, mais ils étaient
trop forts, et j’ai donc filé. J’ai couru à perdre haleine et fini par les
semer. J’ai tenté alors, comme souvent, de rejoindre Rufus. Nous avons toujours
un plan de réserve et un second rendez-vous. Mais couvre-toi donc, ou tu tomberas
malade ! »
    Il prit dans sa sacoche une couverture et la jeta sur les
épaules de son ami. Pullus retrouva quelques couleurs et sa voix.
    « Nous avons reçu deux messages au poste. Le premier
disait d’intercepter à tout prix deux speculatores. J’ai tout de suite
pensé à vous. Le second, cette nuit, l’annulait et était précédé du code de
l’armée. Nous n’avons pas pu répondre à cause du mauvais temps, mais je suis
parti immédiatement et j’ai attendu ici. Le messager chargé du contrordre est
parti ce matin, vous ne devriez donc plus avoir de problèmes.
    — J’ai toujours su que nous pourrions compter sur toi,
s’exclama Rufus. Mais qui peut donc avoir donné le contrordre ?
    — Je l’ignore. On ne m’a même pas laissé le temps de poser
la question. Et maintenant qu’allez-vous faire ? »
    Vibius se tourna vers son compagnon. « Continue ta
route. Je te laisse mon cheval. Sans chargement, il se fatiguera moins. Tu
pourras ainsi alterner et dévorer plus de milles. »
    Rufus attacha la monture de son compagnon au harnachement du
sien, tandis que Vibius le délestait de sa sacoche de vivres et de sa gourde.
Les trois hommes se saluèrent.
    « J’espère que nous n’avons pas accompli tous ces
efforts en vain, dit Vibius.
    — Ce serait de toute façon préférable, déclara Rufus.
    — Bonne chance, mon ami.
    — Bonne chance à vous. Soyez prudents.
    — Personne ne prêtera attention à deux piétons »,
répondit Pullus avec un sourire las.
    Rufus bondit sur sa monture et s’en alla en entraînant le
cheval de son camarade.
    Vibius et Pullus se remirent en route.
     
     
    Cauponae
Fabulli ad flumen Tiberim, pridie Id. Mart.,
    hora
nona
    Auberge
de Fabullus sur le Tibre, 14 mars,
    deux
heures de l’après-midi
     
    Publius Sextius reconnut l’auberge de loin et s’arrêta. Le
temps s’était un peu amélioré, mais, si l’aspect du ciel ne le trompait pas, il
se dégraderait de nouveau pendant la nuit. Il fallait qu’il se rapproche le
plus possible de son but pour éviter de perdre une journée supplémentaire. Une
journée de plus ou de moins ne changerait peut-être rien à l’affaire, cependant
son expérience sur les champs de bataille et le long des voies de l’empire lui
avait appris que, dans de nombreux cas, une heure de plus ou de moins pouvait
décider de l’issue d’une bataille, voire d’une guerre, et qu’il valait mieux,
dans tous les cas, devancer les événements que réservait le destin. Si
l’événement en question était favorable, un jour ne changerait rien. S’il était
défavorable ou catastrophique, on aurait plus de temps pour l’éviter ou, tout du
moins, pour limiter les dégâts.
    Plus que toute chose, il aurait aimé en cet instant précis
s’allonger sur un lit et détendre ses membres tourmentés par la fatigue et les
chevauchées interminables, manger et boire un bon verre de vin rouge. Il décida
toutefois de s’étendre par terre, sur sa couverture, à l’abri d’un olivier
séculaire, d’avaler un bout de fromage et de ramollir son pain dur dans de
l’eau. Il valait mieux ne pas s’exposer à de mauvaises rencontres, après ce qui
était arrivé.
    Il dormit comme d’habitude dans ce genre de situations, sans
jamais perdre totalement conscience, attentif au temps qui passait. Il avait
détaché son cheval afin qu’il fût libre de brouter, certain qu’il ne
s’éloignerait pas. Une fois ragaillardi, il le siffla et repartit.
    Il avança sur la même piste pendant une certaine durée, de
façon à ne pas croiser de lieux trop fréquentés puis, de crainte de rencontrer
des cours d’eau, retourna vers la via Cassia. Après tout, les ponts de pierre
tenaient toujours debout.
    Le terrain étant de plus en plus accidenté, il fut obligé de
longer la chaussée de pierre. Ce trajet lui permettait au moins d’accélérer et
de récupérer une partie du temps perdu. La chance semblait désormais de son
côté. Il parvint même à changer de monture dans une ferme voisine de Sutri.
L’éleveur accepta la différence entre le

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