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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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que la tienne. »
    Afin de dissiper l’impression que cet incident avait occasionnée dans l’assemblée, et qui, attendu le rang des convives, pourrait nous paraître extrêmement superstitieuse, si de nos jours encore nous ne voyions pas, dans quelque partie de campagne, une dame quitter avec une humeur voisine de l’hypocondrie un salon où se sont trouvées treize personnes, Salluste couvrit sa coupe de fleurs et porta une santé à l’amphitryon. Cette santé fut suivie d’une autre pour l’empereur, et enfin d’une dernière en l’honneur de Mercure, messager des songes agréables. Une libation termina le banquet, et la compagnie se sépara.
    On usait assez rarement de chars et de litières à Pompéi, tant à cause de l’étroitesse des rues que de la petitesse de la ville. Plusieurs des convives reprirent leurs sandales, qu’ils avaient laissées à la porte de la salle du banquet, et, s’enveloppant de leurs manteaux, se retirèrent à pied, accompagnés de leurs esclaves.
    Glaucus, après avoir vu partir Ione, se dirigea vers l’escalier qui descendait à la chambre de Julia. Une esclave le conduisit à cet appartement, où il trouva la fille du marchand déjà assise.
    « Glaucus, lui dit-elle en baissant les yeux, je vois que vous aimez réellement Ione : elle est bien belle en effet.
    – Julia est assez charmante elle-même pour être généreuse, répliqua le Grec. Oui, j’aime Ione : parmi les jeunes adorateurs qui se pressent autour de vous, puissiez-vous en avoir un aussi sincère !
    – Je prie les dieux de me l’accorder. Tenez, Glaucus, voici des perles que je destine à votre fiancée. Veuille Junon lui donner assez de santé pour les porter longtemps ! »
    En prononçant ces mots, elle remit dans la main de Glaucus une cassette qui contenait un rang de perles assez grosses et d’une certaine valeur. C’était un usage assez général que les personnes qui allaient se marier reçussent de pareils cadeaux, pour que Glaucus ne se fît aucun scrupule d’accepter ce collier. Le courtois et fier Athénien se proposait d’ailleurs de rendre à Julia quelque présent qui aurait trois fois la valeur du sien. Elle l’arrêta au milieu de ses remerciements, et, versant un peu de vin dans une petite coupe, ajouta en souriant :
    « Vous avez porté bien des santés avec mon père, portez-en une avec moi. À la santé et au bonheur de votre épouse ! »
    Elle toucha la coupe du bout des lèvres et la présenta à Glaucus. La coutume voulait qu’il la vidât jusqu’à la dernière goutte : il le fit. Julia, qui ignorait la supercherie de Nydia, suivait ses mouvements d’un regard inquiet et plein de feu. Quoique la magicienne l’eût prévenue que l’effet pourrait bien ne pas être immédiat, elle pensait que ses charmes doubleraient au moins la force du sortilège. Son attente fut trompée : Glaucus remit froidement la coupe sur la table et continua de s’entretenir avec elle d’un ton gracieux, sans témoigner aucune émotion nouvelle. Elle le retint aussi longtemps qu’elle put ; mais les manières de Glaucus ne changèrent pas à son égard.
    « Demain, se dit-elle en laissant éclater sa joie, malgré son désappointement… demain, hélas ! pour Glaucus !… »
    Oh oui ! hélas pour lui, bien sûr.

Chapitre 4
  L’histoire s’arrête un moment à un épisode
     
    Inquiet et sans repos, Apaecidès consuma la journée à errer dans les promenades les plus solitaires du voisinage de la ville. Le soleil se couchait avec lenteur, lorsque le néophyte s’arrêta sur une partie peu fréquentée où coulait le Sarnus, avant que cette rivière pénétrât dans le séjour du luxe et de la puissance. À travers des échappées de vue entre les bois et les vignes, on pouvait seulement jeter un coup d’œil sur la blanche et rayonnante cité, dont aucun bruit ne parvenait à cette distance. On n’entendait pas le bourdonnement des hommes dans le tumulte des affaires ; le lézard courait sur le gazon à côté de la cigale, et de temps à autre un oiseau laissait éclater ses accents dans quelque coin isolé, puis se taisait soudain. Le calme était partout, mais ce n’était pas le calme de la nuit ; l’air était encore animé de la vie du jour ; des tribus d’insectes s’agitaient dans la verdure, et sur le bord opposé la blanche et gracieuse chèvre broutait l’herbe et s’arrêtait par moments pour se désaltérer. Pendant qu’Apaecidès regardait

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