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Les Dieux S'amusent

Les Dieux S'amusent

Titel: Les Dieux S'amusent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Denis Lindon
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dérober
successivement le trident de Neptune, le char de Junon, l’arc de Diane et même
le casque de Pluton, grâce auquel il se rendit longtemps invisible.
    Jupiter s’amusait de ces bons tours, jusqu’au moment où il
en fut lui-même la victime. Le jour où il constata la disparition de sa foudre,
il se fâcha :
    — Puisque tu as tant besoin de te dépenser, dit-il à
Mercure, je vais te fournir de l’occupation : tu seras désormais mon
messager attitré auprès des dieux et auprès des hommes.
    C’est dans l’exercice de ces fonctions officielles qu’à
partir de ce jour Mercure allait déployer son ingéniosité et ses talents
oratoires.

6. Mars et Vulcain, fils de Junon
    Junon, épouse de
Jupiter , lui avait donné trois enfants : une fille, Hébé, et deux
fils, Mars et Vulcain. N’ayant que peu de sympathie pour les femmes, Junon ne s’occupa
jamais beaucoup de sa fille Hébé, qui devint une sorte de Cendrillon de l’Olympe,
chargée de servir le nectar aux dieux pendant leurs banquets.
    Quant aux deux fils de Junon, ils se ressemblaient fort peu,
au physique comme au moral.

Mars, dieu de la guerre
    Sans être aussi beau qu’Apollon, Mars était joli garçon :
brun, le teint pâle, les yeux sombres, les traits réguliers, il avait l’expression
dure et impassible. Très soucieux de sa mise, il s’habillait avec une élégance
un peu recherchée. Gâté par la nature, il l’avait été aussi par sa mère Junon, dont
il était le favori et qui lui passait tous ses caprices. C’est sans doute à
cette déplorable éducation qu’il faut attribuer les mauvais penchants qu’il ne
tarda pas à manifester : vantard, autoritaire, agressif, violent et même
cruel envers les faibles, il était lâche devant les forts et douillet devant la
douleur. Il ressemblait à ces chiens méchants qui aboient furieusement, hérissent
le poil et font mine d’attaquer tous les passants, mais s’enfuient la queue
entre les jambes lorsqu’on leur tient tête. Ses victimes préférées, parce que
les plus inoffensives, étaient les oiseaux : il pourchassait constamment, à
coups de lance-pierres, l’aigle de Jupiter, le paon de Junon, le corbeau d’Apollon,
la chouette de Minerve et la colombe de Vénus. Son frère Apollon, qui aimait
les animaux, décida un jour de le punir. Il avait remarqué que, sur la face
ouest de l’Olympe, nichaient en permanence des milliers de mouettes.
    — Je parie, dit-il à Mars, que tu n’es pas capable de grimper
là-haut et de casser les œufs qui se trouvent dans les nids.
    L’escalade ne paraissant pas très difficile et les mouettes
ne paraissant pas très redoutables, Mars accepte le défi et grimpe rapidement
jusqu’au milieu des nids. Mais les mouettes ne sont pas aussi inoffensives qu’il
y paraît. Alertées par les cris de l’une d’elles à qui Mars vient de dérober
ses œufs, elles prennent leur vol par centaines et, poussant des cris stridents,
se mettent à tournoyer au-dessus de Mars en le bombardant, avec précision, de
leurs crottes blanchâtres, molles et puantes. Aveuglé par elles, asphyxié par
leur odeur, les vêtements et les cheveux souillés, Mars ne peut que s’enfuir en
pleurant de honte et de rage, sous les quolibets d’Apollon.
    Jupiter ne savait que faire d’un tel voyou, dépourvu de
talent et incapable de faire des études sérieuses. Mais Junon, désireuse d’assurer
l’avenir de son fils préféré, intervint en sa faveur auprès de Jupiter :
    — Donne-lui, dans le gouvernement des dieux, le
portefeuille de la guerre ; c’est une fonction qui ne requiert aucune
compétence particulière et qui convient bien à son tempérament belliqueux.
    C’est ainsi que Mars devint le dieu de la guerre.
    Il ne se déplaça plus, dorénavant, que dans un char étincelant,
traîné par deux chevaux nerveux et écumants, nommés respectivement « Terreur »
et « Épouvante ».

Vulcain, dieu du feu et de l’industrie
    Le second fils de Junon, Vulcain, était loin d’être aussi
beau que son frère Mars. Il était même si laid, lorsque sa mère lui donna le jour,
et il poussait de tels vagissements que Jupiter, ne pouvant supporter sa vue et
ses cris, fit ce que beaucoup de pères ont, un jour ou l’autre, eu la tentation
de faire : il saisit le nouveau-né par la peau du cou et, d’un énergique
coup de pied, l’expédia du haut de l’Olympe en direction de la terre. L’Olympe
était si haut que Vulcain mit toute une

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