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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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simplicité habituelle des repas du Vélabre.
    - que se passe-t-il ? demanda Juvénal. On marie Terentia avant que j'aie eu le temps de formuler ma demande ? A moins que Rabirius ne soit chargé de construire une nouvelle Domus ?
    - Ou le mausolée de Domitien ? enchaîna son complice Martial.
    - Rien de tout cela, mes amis, dit Rabirius. Vous saurez tout à l'heure ce qui nous réunit ce soir. A propos, nous avons invité Lucius, un affranchi de l'Empereur qui gére le budget des constructions impériales et qui m'est d'un secours quotidien. Il ne se gêne pas pour critiquer Domitien en ma présence mais il vaut mieux être prudents. Je vous demande de ne rien dire qui puisse être interprété comme une offense au pouvoir.
    - Alors choisis ce soir les amphores que tu nous serviras parmi les plus détestables. Cela nous empêchera de trop boire ! répondit Martial.
    - Ah ! J'ai aussi une bonne nouvelle : le départ de Pline a été retardé et il sera des nôtres avec sa femme, épousée il y a quelques jours.
    - qui est-ce ? demanda Martial.
    - La fille d'un consul, Veranius, répondit Tacite qui était l'ami le plus proche de Pline. Comme il devait partir en urgence, le mariage a été b‚clé
    et je n'ai pas été invité. Je ne la connais donc pas.
    - Et la femme de ton Lucius ? demanda Martial, est-elle jolie ?
    - Nous ne savons pas, dit Calpurnia. C'est la premiére fois qu'ils viennent ici.
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    quand le trésorier et son épouse arrivérent, les conversations avaient monté d'un ton. Plusieurs invités avaient déjà fait honneur au vin de Salerne dont les deux petites esclaves de la maison emplissaient les coupes un peu trop souvent.
    Tous les regards se portérent sur les arrivants. Lucius était un homme d'aspect banal, au front déjà dégarni et aux attaches puissantes. Il avait l'air intelligent. Mais tout de suite les hommes n'eurent d'yeux que pour sa femme, une splendide créature. Grande, mince, le visage bien dessiné, les cheveux d'un brun brillant relevés en chignon, elle représentait le modéle parfait de la femme romaine. On imaginait son profil sur une piéce de monnaie ou sur le bas-relief d'un monument. Elle avait aussi un sourire charmeur dont elle gratifia l'assistance. quant à l'amie de Martial, comme la plupart de celles qui l'avaient précédée, elle n'était ni belle ni laide. On l'aurait facilement qualifiée d'insignifiante si les quelques mots qu'elle avait prononcés n'avaient fait montre d'une malice sympathique.
    Tacite arriva le dernier parce qu'il avait eu beaucoup d'affaires à régler avant son départ. Il poussait devant lui une frêle jeune femme qu'il présenta : " Calvina, que je viens d'épouser et que je vais déjà laisser seule. Prenez soin d'elle. "
    Calvina ne paraissait guére plus ‚gée que Terentia. Elle était de ces Romaines de bonne famille que des parents surchargés par les exigences de leur fonction et des honneurs mariaient jeunes dés qu'une occasion se présentait. " Pauvre enfant, pensa Calpurnia, elle ne connaît rien de la vie, que quelques sottises protocolaires, et la voilà livrée, menue et sans défense, au bon vouloir d'un homme. Enfin, elle aurait pu plus mal tomber, Tacite est un peu ennuyeux mais c'est un homme de qualité promis à un bel avenir. "
    Lucius, ce ne fut pas une surprise pour Rabirius, se montra tout de suite un agréable convive. Il dit qu'il était ravi et honoré de connaître Tacite dont on parlait beau-238
    coup au palais et Pline qui commençait avec tant de succés une brillante carriére sénatoriale. Il complimenta Calpurnia pour sa beauté, trouva Terentia éclatante de jeunesse et dit à Martial et à Juvénal qu'il avait chez lui une armoire pleine des rouleaux de leurs úuvres. quand chacun eut savouré son compliment, Calpurnia, aprés une visite à la cuisine, dit qu'il fallait passer à table pour manger les hors-d'oeuvre car le plat suivant n'attendrait pas.
    - que nous offres-tu ce soir ? demanda Juvénal dont la gourmandise était proverbiale bien qu'il affect‚t dans ses satires une grande frugalité pour mieux se moquer des goinfreries de certains riches.
    - C'est une surprise. Tu le sauras bientôt.
    - Aux odeurs qui filtrent de la cuisine j'ai deviné qu'il s'agit de tétines de truies en rago˚t, intervint Juvénal.
    - Depuis le temps que tu fréquentes la maison, tu devrais savoir que je n'en sers jamais. Pour la bonne raison que je n'aime pas cela !
    On dut donc patienter pour savoir que l'on

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