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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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impérial, remplissait les fonctions d'administrateur.
    Cette hiérarchie, ce partage des responsabilités, bien qu'habituels à Rome dans la construction ou l'entretien des b‚timents officiels, étaient nouveaux pour Celer. Avec Néron, qui se passait d'intermédiaire, Sevurus avait été l'entrepreneur unique de la Maison Dorée. Pour l'amphithé‚tre la situation était différente : Celer n'était pas le seul maître et devait s'accommoder de cette nouvelle répartition des t‚ches qui à la fois l'inquiétait et le tranquillisait.
    Calpurnia l'avait rassuré :
    - Tout dépend du caractére de ton sénateur. S'il se contente de gérer, tout ira bien, il te soulagera d'une t‚che que de toute façon tu n'aurais pu assumer seul. Et il t'évitera de rencontrer trop souvent l'Empereur ou son fils. Rappelle-toi les lubies de Néron !
    - quintilien, qui le connaît, m'a dit que Marcellus était un homme trés instruit de tout ce qui concerne les travaux publics. Il a étudié en Gréce et en Italie. Il sait ce qu'est une vo˚te en berceau et il est bon ingénieur. En tout cas, il m'a fait bonne impression... N'empêche que je suis effrayé par l'ampleur du travail ! Te rends-tu compte que l'amphithé
    ‚tre sera le plus important jamais construit dans l'Empire ?
    - Je me rends compte, mon amour. Et je suis fiére. Montre-moi donc tes derniéres ébauches.
    Il l'entraîna dans l'atelier voisin o˘ s'affairaient une demi-douzaine de dessinateurs devant la grande feuille
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    de papyrus tendue sur le chevalet. C'était une vue générale de l'amphithé
    ‚tre. Elle s'inspirait des monuments du même ordre, mais beaucoup plus petits, déjà construits en Gaule et dans certaines provinces : une énorme b
    ‚tisse ovale à quatre étages formés de murs à arcades.
    - Voilà ! Le monument aura à peu prés cette allure. Mais c'est toute la construction qui reste à imaginer...
    - Combien de spectateurs pourront y prendre place ?
    - L'Empereur veut pouvoir y asseoir environ cinquante mille personnes.
    - Cinquante mille ? Mais c'est de la folie ! Et s'il arrivait un accident ?
    Le feu ou un éboulement ? Ce serait une panique épouvantable...
    - C'est mon travail de prévoir des portes d'entrée et d'évacuation, des couloirs, des escaliers qui éviteront éventuellement une telle catastrophe.
    La petite Terentia, qui allait sur ses deux ans, avait suivi sa mére et son pére. Le grand dessin semblait vivement l'intéresser. Elle demanda quand on allait faire cuire et manger ce merveilleux g‚teau, ce qui amusa tout le monde. Finalement, Celer l'installa par terre devant une feuille de papyrus et lui donna des craies de couleur. Elle essaya de dessiner un grand cercle qui pouvait aussi bien représenter le soleil que l'amphithé‚tre de son pére, puis la craie déchira la feuille fragile. Cela se termina par quelques pleurs que sa maman sécha de ses baisers.
    - Es-tu heureux ?
    - Le plus heureux des Romains, le plus heureux des péres, le plus heureux des architectes !
    - Et pas le plus heureux des maris ?
    - Je vais y réfléchir et te rendrai la réponse aprés le dîner. A propos, te souviens-tu que Martial nous améne sa derniére amie ?
    - Eh bien, va donc chercher une amphore à la cave. J'ai envie d'être joyeuse ce soir !
    Tous deux étaient curieux de connaître la nouvelle conquête de Martial.
    Bohéme, célibataire, le " poéte-mendiant ", comme il s'appelait lui-même, changeait
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    souvent de maîtresse. De la prostituée non avouable à la bourgeoise qui cherchait à se soustraire à l'ennui d'un riche mari, il avait connu tant de femmes que ses amis renonçaient à suivre l'itinéraire amoureux du prince de l'épigramme. D'ailleurs, il n'amenait au Vélabre que celles qu'il estimait acceptables par Calpurnia. Cette fois, pourtant, Martial semblait mordu. Il fréquentait déjà depuis plusieurs mois une veuve qui, selon lui, méritait d'être montrée. L'expression avait fait rire Calpurnia :
    - Depuis le temps que tu nous parles de cette dame, que tu vantes ses qualités, améne-la un soir o˘ tu viendras dîner au Vélabre. T'inspire-t-elle, au moins ? Lui écris-tu des vers qui comparent sa voix à la douce musique des oiseaux ? Tresses-tu pour elle des couronnes de myrte dans des élégies enflammées ?
    Martial arriva donc avec, à son bras, une fille assez ravissante et pas empruntée. " Enfin, il a trouvé une dame, pensa Calpurnia. Espérons qu'elle sera fréquentable intellectuellement et

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