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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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pas, assura Celer. Avec les travaux qui vont reprendre, le Vélabre ne manquera pas d'animation.
    Celer se mit aussitôt au travail. Il ressortit le chevalet sur lequel Sevurus tendait les grands papyrus o˘ il dessinait l'ébauche de ses projets, fit rentrer de la cire et des tablettes, des stylets d'os, des feuilles de parchemin et, non sans regret, démonta la maquette de la Maison Dorée qui jusque-là n'avait pas bougé dans le grand atelier. Avant d'en descendre les éléments à la cave, il appela Calpurnia.
    - Tu vois, dit-il. Le petit monde en bois et en carton qui a préludé au grand jardin de marbre périt avant lui...
    141
    Cette folie de Néron vouée à la destruction aura tout de même été une grande aventure. C'est au cours de ces années pénibles mais exaltantes que notre oncle a fait de moi un véritable architecte. Maintenant qu'il n'est plus là, il faut que je montre ce que je sais faire.
    - Je n'ai pas d'inquiétude, mon redemptor chéri. Tu réussiras. Et puis, au temps de la Maison Dorée, j'étais contfe l'entreprise de Néron qui me volait mon oncle et mon frére. Aujourd'hui, je suis avec toi, prête à
    t'aider si tu le désires... Il est d'ailleurs important que tu gagnes de l'argent car nous allons en avoir besoin. A propos, trouveras-tu le temps de construire les piéces supplémentaires dont tu rêvais ? ajouta-t-elle d'un ton badin.
    - Comment ? Tu as changé d'avis ? quand je t'ai parlé de ce projet tu m'as presque traité de sacrilége !
    - Oui, j'ai changé d'avis. Parce qu'il y a une bonne raison d'agrandir le Vélabre.
    - Laquelle ?
    '
    - Je crois bien que tu vas être pére !
    Stupéfait, comme si une fléche venait de lui transper- ï cer la main, Celer l‚cha le dôme miniature de la Maison l Dorée qu'il était en train d'emballer dans de vieux papyrus. La coupole de stuc qui avait donné son nom au palais se brisa à ses pieds. Il ne s'en rendit même pas compte et il ouvrit ses bras à Calpurnia qui s'y précipita :
    - C'est vrai ? Je ne réalise pas encore ce bonheur ! Depuis quand le sais-tu ?
    - J'avais des espérances mais je ne suis s˚re que depuis ce matin : dame Aemila m'a confirmé que j'étais enceinte.
    Celer riait, pleurait, esquissait de grands gestes. Enfin il dit :
    - Je vais les construire, ces chambres, oh oui ! Et elles seront magnifiques ! Le fils de Celer sera l'enfant le mieux logé de Rome !
    - Pourquoi le fils ? Ce sera peut-être une fille !
    - Eh bien, si c'est une fille, je lui ferai tout de même une jolie chambre !
    Ils rirent, s'embrassérent et gagnérent l'atrium. MarI
    tial venait de rentrer et il fallait lui annoncer la bonne nouvelle.
    Ainsi l'activité reprit-elle dans la maison fleurie avec ses enthousiasmes et ses moments de découragement. Ces derniers pourtant étaient rares.
    L'atmosphére en effet s'était considérablement améliorée depuis que la tension imposée par la mégalomanie et les délires de Néron n'était plus qu'un souvenir. Vespasien, homme d'ordre et méthodique, s'il se décidait lentement, réalisait sans les modifier les projets qu'il avait arrêtés. Il savait aussi écouter et respectait les exigences de la technique que lui opposaient parfois Celer et les ingénieurs que celui-ci avait appelés à ses côtés. Bref, Vespasien, artisan du redressement national, se révélait être l'anti-Néron jusque dans son úuvre architecturale. Le seul reproche qu'on pouvait lui faire, c'était, lui qui n'avait jamais été fortuné de sa vie, d'aimer l'argent et de se montrer avare à ses heures. Mais aprés les princes gaspilleurs qui l'avaient précédé, Rome avait vraiment besoin d'un César économe !
    - Tu seras un bon pére, disait Calpurnia à son mari qui trouvait le temps de prendre soin d'elle, de lui recommander de prendre du repos et qui avait acquis deux nouveaux jeunes esclaves pour l'aider dans les t‚ches quotidiennes, en attendant de trouver la nourrice qui veillerait sur l'enfant à sa naissance.
    La future mére avait abandonné ses promenades dans Rome, la fréquentation assidue des thermes et des pelouses réservées aux jeux sportifs. Sagement retirée dans sa maison, elle se consacrait aux plaisirs de l'esprit, écoutait Martial célébrer par des épigrammes écrits1 pour elle les félicités de l'épouse accomplie dans la maternité, ou quintilien, qui avait pris go˚t aux soirées du Vélabre, illustrer la rhétorique et l'éloquence.
    Comme Martial, il
    1. Aujourd'hui nom féminin,

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