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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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commandant de la base navale lorsque celui-ci l'interrompit :
    - Ne sens-tu pas une odeur de br˚lé ? Un peu fade ?
    - Si. Cela vient du nord. Mais regarde, le ciel s'assombrit. C'est sans doute un feu de forêt.
    - J'en doute. On ne distingue ni fumée ni reflets rou-ge‚tres dans le ciel.
    Tu ne me prendras pas au dépourvu : je viens de terminer pour mon Histoire naturelle un chapitre sur les incendies.
    - Rappelle-toi : la terre a tremblé ces jours-ci du côté d'Herculanum. Il s'agit peut-être d'un nouveau séisme.
    - Oui. Il va falloir se renseigner, dit le naturaliste que le phénoméne paraissait intéresser vivement. Va donc voir si Caius Plinius sait quelque chose.
    Pline le Jeune revint bientôt trés ému de chez l'amiral :
    - C'est trés grave. Le Vésuve s'est réveillé et déverse des flots de cendres, de lave et de boue. Herculanum est pratiquement détruit et les habitants de Pompéi fuient \ ers Naples, enfin ceux qui ont réchappé à la catastrophe.
    - Le Vésuve ? Mais il n'a pas bougé durant le tremblement de terre de 63.
    C'est un volcan éteint. Et tu me dis que cette fois les secousses ont été
    accompagnées d'une éruption ? Tout cela est passionnant. Il faut que j'aille
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    voir le phénoméne de prés. Je n'ai jamais assisté à une éruption et tu sais combien je suis curieux.
    ¿ ce moment un messager apporta une tablette de Rectina, la femme de Cascus, ami intime de Pline. En h‚te, elle avait gravé quelques mots dans la cire pour lui demander de venir à son secours et décrivait le péril , qu'elle courait dans sa villa isolée sur le flanc du Vésuve.
    - Cette fois, il n'y a pas à hésiter, il faut y aller, dit Pline. Je vais arranger l'envoi de quelques navires car il nous faudra aborder pour sauver Rectina et peut-être d'autres
    malheureux.
    - Je viens avec toi, dit son neveu.
    - Non. Tu dois rester avec ta pauvre mére qui est malade. Tu es venu à
    Miséne pour elle, il n'est pas question que tu l'abandonnes, surtout que ces nuages chargés de mort peuvent arriver jusqu'ici. Il faudra alors l'emmener.
    Pline le Jeune ne pouvait que se plier à cette décision sensée et il se contenta de suivre son oncle chez l'amiral. Caius Plinius décida de faire préparer une galére rapide à laquelle on ajouterait trois quadrirémes pour le débarquement car les ports étaient s˚rement difficiles d'accés. Les manúuvres de départ terminées, la flottille mit le cap sur le Vésuve, phare monstrueux surgi des vignes. ¿ mesure que l'on approchait de Pompéi et d'Herculanum, la mer devenait de plus en plus mauvaise ; la pluie de pierres et de cendres commença à atteindre les navires, recouvrant les ponts et s'infiltrant par tous les orifices. Pline ordonna un sondage et l'on s'aperçut que des hauts-fonds s'étaient formés. Il fallut s'ancrer et l'équipage, épouvanté, supplia Pline de rebrousser chemin et de fuir le rivage maudit. Pline, marin expérimenté, se rendait bien compte qu'un accostage était impossible à cet endroit mais deux raisons le poussaient à
    ne pas reprendre le large : l'appel au secours de Rectina, et son insatiable appétit de savoir. Il décida alors d'essayer d'aborder prés de la villa de son ami Pompinianus située non
    loin de la côte dans les environs de Stabies, à six kilométres de Pompéi.
    La situation n'y était guére meilleure. Là aussi les lapilli gagnaient les maisons, les vapeurs de soufre devenaient insupportables et la quadriréme n'atteignit le petit port qu'au prix d'efforts inouÔs des rameurs. Pline, en se protégeant comme il le pouvait avec un linge pour ne pas respirer trop de gaz toxique, arriva enfin à la maison de Pompinianus. Il réconforta son ami sur le point de défaillir et lui conseilla d'espérer avec lui la fin du cataclysme. Ils prirent tous deux un peu de repos dans une chambre dont ils avaient calfeutré les ouvertures, mais ils furent bientôt réveillés par le bruit causé par la chute d'une roche qui venait de crever la toiture.
    que devaient-ils faire ? Attendre la mort dans la maison ou tenter de fuir ? Ils marchérent vers le rivage mais la quadriréme avait été drossée sur les rochers et l'équipage l'avait désertée. Il fallait marcher vers le sud, dans la poussiére de cendres, en longeant la côte battue par les vagues. Un peu plus loin, vaincus par la fatigue et les vapeurs méphitiques, ils tombérent ensemble dans la couche de scories et moururent asphyxiés. Pline le Grand avait

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