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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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tout entiére se racontait la fin admirable d'un des meilleurs Césars que Rome e˚t connus.
    Jusqu'à cette date, gravée déjà dans le bronze au Capitole, les mauvais présages s'étaient multipliés. Vespasien en avait ri jusqu'au bout en disant que la cométe apparue dans le ciel ne le concernait pas mais qu'à la place du roi des Parthes qui avait une longue chevelure il se méfierait.
    L'Empereur partit donc en litiére pour la Sabine, pays de son enfance.
    C'est là, à Reate, qu'il sentit bientôt la mort venir. Il lui fit bonne figure : " Je me sens devenir dieu ! " dit-il. Puis un peu plus tard, il murmura : " Un empereur doit mourir debout ! " Joignant le geste à la parole, le vieux soldat se leva mais tomba aussitôt, inanimé, dans les bras de Titus qui s'était précipité. Il avait soixante-dix ans, avait régné dix années au cours desquelles il avait réalisé une úuvre considérable et fondé
    une dynastie.
    Titus se rendit aussitôt au Sénat pour faire décerner à son pére les honneurs de l'apothéose. Calpurnia, Celer et tous les habitués de la maison du Vélabre assistérent à l'ensevelissement de l'Empereur dans le mausolée d'Auguste. Au pied du Capitole, Titus dédia à l'illustre César un temple dont la construction fut commandée à Celer : le " temple de Vespasien divinisé ".
    - L'Empereur ne pouvait vraiment pas être présent à l'inauguration de son amphithé‚tre, dit Celer. Je n'ai pas osé lui dire qu'il y avait encore presque un an de travaux...
    Pour la premiére fois depuis longtemps, la sagesse de Vespasien permit à
    son fils Titus d'accéder au pouvoir par droit héréditaire, c'est-à-dire sans luttes partisanes ni zuerre civile. Comme il avait travaillé aux côtés de son
    1. Le 24 juin 79 aprés J.-C.
    189
    pére durant tout son régne, le changement se fit sans heurts ni opposition.
    Durant dix ans Titus avait été censeur et préfet du prétoire, il avait une parfaite connaissance des affaires, et la mort de Vespasien n'eut pas de conséquences sur le cours de la vie à Rome et dans l'Empire. Certains prophétes de malheur, dignitaires sous l'ancien régime et que Vespasien avait écartés, tentérent bien de discréditer le nouvel empereur auquel ils reprochaient une jeunesse dissolue, de mauvaises fréquentations et son amour passé pour Bérénice ; mais ces accusations tournérent vite à sa gloire lorsqu'on lui découvrit en place de vices cachés les plus hautes vertus. Vespasien avait été aimé des Romains, Titus en était adoré. D'un naturel encore plus bienveillant que son pére, plus ouvert, plus séduisant, il fut tout de suite aimé du peuple et respecté. Il s'était par exemple fait une régle de ne jamais faire de tort à personne et de ne pas renvoyer sans espérance quiconque venait demander une faveur. " Personne, disait-il, ne doit se retirer mécontent de chez l'Empereur. " Pline le Jeune rapporta à ses amis du Véla-bre qu'un soir, aprés son souper, il s'était rendu compte qu'il n'avait accordé aucune gr‚ce depuis son réveil et s'était écrié : " Mes amis, j'ai perdu ma journée ! "
    On avait vu peu de princes monter sur le trône sous de meilleurs auspices.
    La djçiastie flavienne voulue par Vespasien n'annonçait à l'Empire que des bienfaits. Hélas ! cette année 79 devait se révéler l'une des pires qu'aient connues les Romains.
    Au mois d'ao˚t, six semaines aprés l'accession de Titus, le bruit se répandit, de Naples à Rome, que la terre se remettait à trembler autour du Vésuve. Personne n'avait oublié la catastrophe de 63 qui avait détruit une grande partie de Pompéi et d'Herculanum, deux cités prospéres établies sur les pentes du volcan et qui, sur décision du Sénat et gr‚ce aux efforts des habitants, avaient été en grande partie reconstruites. Restaient les monuments publics dont la restauration n'était pas achevée. A Pompéi, on travaillait au temple d'Auguste que devait orner la 190
    statue du nouvel empereur lorsque quelques ébranlements, heureusement peu violents, furent ressentis. Des murs se fendillérent, des objets tombérent et quelques puits se tarirent, en somme rien de bien alarmant.
    Il en fut autrement le 20 ao˚t. Au petit matin les secousses redoublérent, accompagnées de grondements semblant venir d'un orage lointain. Cette fois, la population prit peur. Une menace nouvelle se manifestait depuis la mer soudain devenue houleuse avec de hautes vagues qui battaient les côtes. A

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