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Les disparus

Titel: Les disparus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Daniel Mendelsohn
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edestavögen dans
ma poche. Je vous dirai tout ce que vous voulez savoir.
    Elle a aplati une mèche de cheveux cuivrée qui s'était
soulevée dans la brise d'été et elle a souri.
    Non, je ne vous dirai pas tout. Il y a certaines choses
qu'on ne peut pas dire.
    D'accord, ai-je dit, même si je pensais déjà qu'une de
celles qu'elle avait mentionnées, dont je n'avais jamais entendu les noms
auparavant, allait sûrement pouvoir me parler de Frydka et de Ciszko Szymanski.
    Et ? ai-je demandé.
    Reinharz ! a dit Jack à Meg. Il devrait leur parler.
Qui est Reinharz ? ai-je demandé.
    Ce sont deux personnes, un couple qui a survécu, je suis sûr
qu'ils ont connu Shmiel et les autres.
    Tout comme l'aurait fait mon grand-père, Jack avait prononcé surouécu.
    Et ? ai-je dit.
    Vous devriez aussi aller à Tel-Aviv, a dit Meg, il y a Klara
Heller. C'était l'amie de Lorka.
    L'amie de Lorka ? Pour une raison quelconque, je
n'avais jamais imaginé qu'elle ait pu en avoir une – je n'avais jamais
imagine, en tout cas, qu'il y en ait une encore vivante. amie de lorka ! ! CLARA HELLER Israël , ai-je écrit dans mon
carnet.
    Ça vous suffit ? a demandé Meg, en tendant le bras pour
faire entrer tout le monde dans le restaurant.
    Ça suffit, ai-je dit.
    Nous sommes entrés dans le restaurant.
    Trois mois plus tard, nous nous envolions pour Israël.
     

     
    Quatrième
partie Lech Lecha, ou
En avant ! (juin 2003-février 2004)
     
     
     
    Mais l'inconvénient avec les témoignages, quelle que soit
leur prétention à la vérité, c'est leur manque de précision dans les détails et
leur restitution passionnée des événements... La prolifération de témoignages
de second ordre ou de troisième que certains ont copiés, d'autres les ont
transmis sans soin, que certains ont répétés par ouï-dire, d'autres les ont
modifiés dans les détails en toute bonne ou mauvaise foi, que certains ont
librement interprétés, d'autres les ont rectifiés, que certains ont propagés
avec une indifférence totale, d'autres les ont proclamés comme la vérité
unique, éternelle et irremplaçable, ces derniers étant les plus suspects de tous.
     
    José Saramago,
L'Histoire du siège de Lisbonne
    Parashat Noach, ce
terrible récit d'extermination, est à bien des égards une histoire qui parle
d'eau. Au contraire, la lecture hebdomadaire suivante dans la Torah, parashat
Lech Lecha,, traite essentiellement de la terre ferme. Comme Noach, c'est
aussi, d'une certaine façon, un récit de voyage, avec cette différence que le
paysage dans lequel les personnages de la parashah précédente doivent voyager
est mystérieux et impossible à connaître et que les héros de Lech Lecha,
– Abram, le lointain descendant de Noé, un Chaldéen de la ville d'Ur, et
sa famille, les premiers adorateurs du dieu hébraïque — se déplacent à travers
des espaces qui sont décrits avec de nombreux détails : leur apparence, leurs
dimensions, leurs habitants peu familiers. Il est possible, en effet, de voir
dans Lech Lecha, le premier récit de voyage, une histoire qui conduit son héros
depuis « sa patrie, son lieu de naissance et la maison de son père »
jusqu'à la terre des merveilles dans laquelle lui et son peuple vont vivre
désormais.
    Cette préoccupation pour la terre et le territoire n'a
rien d'accidentel : car, comme c'est bien connu, Lech
Lecha est la parashah dans
laquelle Dieu nomme explicitement son alliance avec Abram : « Quitte ta
terre, ton lieu de naissance, la maison de ton père, dit Dieu à Abram, pour
l'endroit que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, et je te
bénirai et je te ferai un grand nom. Et sois une bénédiction ! Et toutes
les familles de la terre seront bénies à travers toi. » (Friedman, dont
c'est ici la traduction, n’est pas le premier commentateur à remarquer que la
nature de cette bénédiction, ce que sera ce bénéfice pour toute l'humanité,
n'est jamais vraiment éclaircie.) Pour cette raison, Lech Lecha est, entre autres, la plus évidemment politique des
premières parashot : sans cesse, il introduit dans le récit de l'espèce humaine
des publicités, des annonces et des avertissements destinés à légitimer les
prétentions du peuple d'Abram sur un morceau de terre spécifique. Le nom de
cette superficie était Canaan. Dès l'instant qu'Abram arrive sur cette terre,
nous sentons que les ennuis vont commencer, car comme le reconnaît sans gène le
texte, « les Cananéens

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