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Les disparus

Titel: Les disparus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Daniel Mendelsohn
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frère et de la mienne
pendant les orages — et l'autre à la limite de notre propriété, dans un coin
près du tas de terreau, que mon père industrieux espérait voir, chaque année,
« établi ». Sous l'un d'eux, des années après avoir cessé d'aller à
l'école du dimanche, j'entendrais mes parents et leurs parents révéler un
secret sur le père de mon père qui me sidérerait et me pousserait à faire une
étude de sa famille avec plus de passion que je ne l'aurais jamais imaginé. Un
de ces saules devait s'abattre au cours d'un ouragan qui a touché, étonnamment,
la région de New York en août 1976, le faîte encore tendre (heureusement) de
ses hautes branches s'écrasant doucement contre la grande fenêtre de la cuisine
de ma mère, de telle sorte qu’en entrant dans la cuisine, le lendemain matin,
après avoir entendu dans la nuit quelque chose s'écraser, elle avait poussé un
cri en voyant cette énorme masse plaquée contre la fenêtre, comme si elle
allait vraiment dévorer la fenêtre, sur le rebord de laquelle elle avait
méticuleusement aligné quelques-uns de ses tchotchkes préférés : des
chandeliers bleu et blanc de Delft, des ustensiles de cuisine vaguement
modernes en bois d'olivier aromatique, des brocs et des vases en céramique
italienne aux couleurs vives, remplis des plantes qui poussaient de manière si
exubérante grâce à ses soins. C'était en fait la veille du jour où l'orage
avait abattu notre saule que la femme de Julius, le frère de mon grand-père,
celui qui n'avait jamais paru s'intégrer dans la famille, celui qui n'avait
aucune Feinheit, finesse, avait dû être enterrée, étant morte
brutalement la nuit précédente, dans un ascenseur de leur immeuble dans le
Bronx.  Consciencieusement, mes parents nous avaient rassemblés, les enfants,
et nous étions tous partis en voiture, au cours d'une journée de pluie battante
qui annonçait l'ouragan, pour Mount Judah où la pauvre Roslyn, morte à l'âge de
cinquante-huit ans seulement, serait enterrée là où tous les autres Jaeger,
Yaeger, Jager et Jäger de Bolechow attendaient patiemment. Sur cet enterrement
trempé, ma mère raconte une de ses histoires préférées : l'histoire de la façon
dont, alors que nous, les Mendelsohn, attendions le reste des participants sous
une pluie tellement furieuse qu'elle avait fait des trous dans nos parapluies
et rempli la tombe ouverte d'une eau boueuse, au point que je m'étais demandé
pour la première fois ce qui se passait exactement après que la tombe était
scellée, ma mère avait eu soudain l'idée que nous allions tous attendre dans le
confort relatif d’un mausolée voisin, et comment, lorsqu'un de nous, terrifié,
avait résisté, elle avait dit, « Oh, allez, ça ne peut pas être si mal. Il
n'y a que des vieux Juifs très gentils là-dedans ! »
    Le saule ne me paraissait donc
pas particulièrement intelligent, puisqu'il n'avait même pas été capable de se
sauver. Il y avait encore un autre arbre sur notre propriété que j'aimais
regarder, quand j'étais petit et que je me demandais, rapidement, ce que
pouvait bien être un « Arbre de la connaissance ». C'était un grand
pommier tordu qui se trouvait dans le coin opposé de celui où était, pour un
certain temps, le saule pleureur. Cet arbre avait un trait distinctif que
j'ignorais jusqu'à ce que je fusse, disons, au lycée : sur son tronc, quand il
était jeune, on avait greffé les branches de sept types de pommes différents,
afin qu'il pût produire dans sa maturité sept fruits distincts — fruits que
nous, qui vivions en banlieue et pensions que rien n'était mangeable si cela ne
venait pas du supermarché, ne mangions jamais, et ils tombaient donc à terre et
pourrissaient jusqu'à ce que quelqu'un, soit nous, les garçons, soit les
jardiniers que mes parents ont engagé quand nous avons grandi, finît par les
ratisser. La seule personne que j'ai vue manger les faits de cet arbre, c'était
mon oncle Nino — pas un oncle de sang, bien sûr, puisqu'il était italien, mais
plutôt un ami proche de mon père au travail, un homme qui avait un charme
considérable à mes yeux, quand j'étais enfant, puisqu'il conduisait une voiture
de sport, servait des aliments que nous n'avions encore jamais vus ailleurs, et
parlait d'endroits lointains où il s'était rendu, et qui me rappelait
plaisamment, pour toutes ces raisons, mon grand-père ; même si la confiance
absolue avec laquelle Oncle Nino

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