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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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indécision. Il irait voir le docteur Rush sur-le-champ et prendrait les dispositions nécessaires…
    La porte d’entrée s’ouvrit à la volée, laissant entrer une rafale de vent, des feuilles mortes et sa nièce, le teint blême et le regard affolé.
    — Dottie !
    Son cœur manqua s’arrêter. Il était arrivé quelque chose à Henry. Elle lui rendait visite tous les après-midi et rentrait justement de chez lui.
    Elle lui agrippa le bras, haletante.
    — Des soldats ! Il y a des soldats dans la rue. Des cavaliers. Il paraît que l’armée de Howe arrive ! Il veut prendre Philadelphie !
     
    Le 11 septembre, Howe affronta l’armée de Washington à Brandywine Creek, au sud de la ville. Les troupes continentales furent refoulées mais revinrent à la charge quelques jours plus tard. Une pluie torrentielle s’abattit sur les soldats en plein combat, interrompant les hostilités et permettant à l’armée de Washington de battre en retraite à Reading Furnace, laissant derrière elle à Paoli une petite force sous le commandement du général Anthony Wayne.
    L’un des commandants de Howe, le major général lord Charles Grey (un cousin éloigné de Grey), attaqua les Américains à Paoli pendant la nuit. Il avait ordonné à ses hommes de retirer les pierres à feu de leurs fusils. Cela leur évita d’être découverts à cause d’une décharge accidentelle mais les contraignit à se battre à coups de baïonnette. Un grand nombre d’Américains furent surpris au lit, leurs tentes furent incendiées et une centaine furent faits prisonniers. Howe entra triomphalement dans Philadelphie le 21 septembre.
    Grey regarda les interminables colonnes de soldats britanniques défiler dans la rue au son du tambour depuis le porche de Mme Woodcock. Dottie avait craint que les rebelles, contraints d’abandonner la ville, ne brûlent les maisons et ne tuent leurs prisonniers avant de partir.
    « C’est absurde, lui avait répondu Grey. Ce sont des insurgés anglais, pas des barbares ! »
    Néanmoins, il avait enfilé son uniforme, prit son épée, glissé deux pistolets sous sa ceinture et avait passé vingt-quatre heures à monter la garde sur le porche de Mme Woodcock. Chaque fois qu’il voyait passer un officier de sa connaissance, il descendait lui parler, tant pour prendre des nouvelles de la situation que pour s’assurer que la maison ne subirait aucun dommage.
    Quand il rentra chez lui le lendemain, il constata que toutes les habitations devant lesquelles il passait avaient eu leursfenêtres brisées. Philadelphie était hostile aux Britanniques, de même que la campagne environnante. Néanmoins, l’occupation de la ville était paisible, ou aussi paisible qu’une occupation militaire pouvait l’être. Le congrès avait fui avant l’arrivée de Howe, tout comme les rebelles les plus éminents, dont le docteur Benjamin Rush.
    Percy Beauchamp aussi.

31
    La fête de la Toussaint
    Lallybroch, 20 octobre 1980
    Brianna pressa la lettre contre son nez et respira profondément. Après tout ce temps, ce ne pouvait être que son imagination plutôt que son odorat. Pourtant, elle sentait une vague émanation de fumée. Cela tenait probablement aussi du souvenir. Elle connaissait l’odeur de l’air dans une taverne : feu de bois, viande grillée, tabac et, sous-jacents, effluves plus moelleux de bière.
    Elle se sentait un peu idiote à renifler les lettres devant Roger mais elle avait pris l’habitude de le faire en secret, quand elle les relisait seule. Ils avaient ouvert celle-ci la veille et l’avaient lue plusieurs fois ensemble en en discutant. Elle l’avait ressortie à présent, désireuse de passer un moment seule avec ses parents.
    Peut-être la lettre sentait-elle bel et bien. Elle avait remarqué que l’on n’avait pas vraiment la mémoire des odeurs, pas comme l’on se souvenait d’une chose vue. C’était plutôt que, quand une odeur réapparaissait, on la reconnaissait… et souvent, elle entraînait beaucoup d’autres souvenirs. Bree était assise par cette belle journée d’automne entourée d’odeurs de pommes mûres, de bruyère, de boiseries anciennes poussiéreuses, de pierre mouillée (Annie MacDonald venait de laver les dalles du couloir)… mais elle voyait la petite salle d’un estaminet et sentait de la fumée.
    17 novembre 1777, New York
    Ma chère Bree et les autres,
     
    Te souviens-tu du voyage à Wall Street que tu as fait avec ton professeur d’économie au

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