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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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Or, cet homme vous est apparenté à tous les deux.
    Roger sourit à la mention du « puissant être surnaturel », à moins que ce ne soit en raison de la comparaison avec John Wayne.
    — Il a reconnu qu’il était totalement déboussolé par ce qui lui arrivait. Ça, je peux le comprendre.
    — Sans parler que nous, au moins, nous savions ce que nous faisions. Il m’a raconté son passage à travers les pierres. Il t’en a parlé aussi ?
    Ils avaient marché lentement mais étaient à présent presque sur le pas de la porte. Brianna pouvait entendre Annie dans le couloir, posant une question, les exclamations des enfants et la voix plus grave de Buccleigh.
    — Oui, répondit Roger. Il veut rentrer chez lui de tout son cœur. Comme il a deviné que je savais comment m’y prendre, il voulait me parler. Mais seul un fou aurait frappé à la porte d’un inconnu pour lui poser ce genre de questions, surtout un inconnu que tu as bien failli tuer et d’autant plus un inconnu capable de te foudroyer sur place ou de te transformer en corbeau. Il a donc quitté son travail et nous a épiés. Il voulait peut-être vérifier que nous ne jetions pas des os humains dans la poubelle, ce genre de choses. Un jour, il est tombé sur Jem près du Broch et lui a dit qu’il était le Nuckelavee, en partie pour lui faire peur mais aussi parce que, si Jem m’en parlait, je monterais peut-être là-haut pour faire quelque chose de magique. Auquel cas…
    Elle acheva à sa place :
    — Auquel cas, il aurait su que tu étais dangereux mais aussi que tu avais le pouvoir de le renvoyer chez lui, comme le Magicien d’Oz.
    Il hocha la tête.
    — Pourtant, il ne ressemble pas du tout à la petite Dorothée…
    Il fut interrompu par Annie MacDonald qui exigeait de savoir pourquoi ils traînaient devant la porte à se faire dévorer par les moustiques alors que le dîner était servi. Se confondant en excuses, ils entrèrent.
     
    Brianna dîna sans vraiment remarquer ce qu’il y avait dans son assiette. Jem devait à nouveau passer la nuit chez Bobby et aller pêcher le lendemain avec Rob sur le domaine Rothiemurchus. Elle eut un petit pincement au cœur en y pensant. Elle revoyait son père enseigner patiemment à son petit-fils la pêche à la mouche avec leur canne de fortune et du fil à coudre. Jem s’en souviendrait-il ?
    Cela dit, il ne serait pas dans leurs pattes ce samedi. Roger et elle devaient avoir une conversation sérieuse avec Buccleigh et décider de la meilleure manière de le renvoyer dans le passé. Autant que Jem ne soit pas là pour écouter aux portes. Elle se demanda soudain si elle devait consulter Fiona.
    Fiona Graham était la petite-fille de la vieille Mme Graham, la gouvernante du père adoptif de Roger, le révérend Wakefield. La très convenable vieille dame était également une « grande prêtresse », la détentrice d’une tradition très ancienne. Lors de la fête du feu de Beltane, les femmes qui avaient hérité cette tradition de leur famille se réunissaient à l’aube, vêtues de blanc, et réalisaient une danse que Roger avait identifiée comme étant une ancienne ronde nordique. Au terme de celle-ci, la grande prêtresse chantait dans une langue que personne ne comprenait plus, faisant se lever le soleil. Lorsque celui-ci s’élevait au-dessus de l’horizon, un rayon passait droit à travers la brèche de la pierre fendue.
    Mme Graham était morte paisiblement dans son sommeil des années plus tôt mais pas avant d’avoir transmis son savoir et son rôle à sa petite-fille Fiona.
    Cette dernière avait aidé Roger lorsqu’il avait traversé les pierres pour retrouver Brianna, allant jusqu’à lui donner sa bague de fiançailles en diamant. C’était après son premier essai désastreux, celui qui s’était soldé comme ce qu’avait décrit William Buccleigh : au centre du cercle de menhirs et en feu.
    Trouver une pierre précieuse ne présentait pas trop de difficultés, se dit-elle en passant machinalement le saladier à Roger. D’après ce qu’ils savaient, il n’était pas nécessaire que ce soit une gemme de grande valeur ni même de grosse taille. Lors de sa tentative avortée, les grenats du médaillon de sa mère lui avaient évité d’être tué.
    Elle songea soudain aux traces de brûlure sur la poitrine de Buccleigh et se rendit compte qu’elle était en train de le fixer du regard. Il la dévisageait lui aussi. Elle en avala de travers sa rondelle de

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