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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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concombre et, dans le tohu-bohu qui s’ensuivit, entre la toux, les tapes dans le dos et l’ingestion d’eau, parvint à masquer sa gêne.
    Quand le calme fut revenu et que chacun se fut remis à manger, elle surprit le regard interrogateur de Roger. Elle lui répondit discrètement d’un battement de cils et d’une légère inclinaison de la tête qui signifiait « Plus tard, dans notre chambre ». Il se détendit et se replongea dans sa conversation avec Buccleigh et Jem à propos des meilleurs appâts pour attraper une truite.
    Elle voulait lui rapporter ce que lui avait dit Buccleigh et discuter de ce qu’ils allaient faire de lui le plus tôt possible. Sans pour autant lui raconter ce que Buccleigh avait dit au sujet de Rob Cameron.
     
    Couché dans leur lit, Roger observait le clair de lune sur le visage de Brianna. Il était très tard mais il ne trouvait pas le sommeil. C’était inhabituel. D’ordinaire, quand ils faisaient l’amour, il s’endormait dans les secondes qui suivaient. Fort heureusement, Brianna aussi. Elle s’était lovée contre lui puis s’était endormie, nue, chaude et molle dans ses bras.
    Cela avait été merveilleux quoique légèrement différent. Elle était presque toujours bien disposée, voire enthousiaste. Cette fois-ci n’avait pas fait exception même si elle avait insisté pour verrouiller la porte. Ils avaient fait poser un verrou de sûreté quand Jem avait appris à crocheter les serrures à l’âge de sept ans. D’ailleurs, elle était toujours fermée à clef et il se leva précautionneusement pour la rouvrir. Jem dormait chez son nouveau meilleur ami mais, si Mandy avait besoin d’eux pendant la nuit, il tenait à ce qu’elle puisse entrer.
    Il faisait frais dans la chambre mais ce n’était pas désagréable. Ils avaient installé des radiateurs plinthes dont la chaleur était tout ce qu’il y a de plus insuffisant pour affronter les rigueurs de l’hiver des Highlands mais convenait parfaitement pour l’automne.
    La nuit, Bree était une vraie bouillotte. Il aurait juré que sa température augmentait de deux ou trois degrés quand elle dormait. De ce fait, elle repoussait souvent les couvertures. Comme à présent. Elle était nue jusqu’à la taille, les bras relevés au-dessus de la tête et ronflotait. Il glissa une main sous ses bourses, se demandant s’ils pourraient remettre ça. Elle n’y verrait sans doute pas d’inconvénient mais…
    Ce n’était peut-être pas une bonne idée. Il aimait prendre son temps. Quand venait le moment crucial, il était rempli d’une joie barbare lorsqu’elle lui cédait sa vulve rousse, de bon gré certes, mais toujours après un instant d’hésitation, un dernier frisson de quelque chose qui n’était pas tout à fait de la résistance. Il l’interprétait comme une manière de s’assurer à elle-même (ainsi qu’à lui) qu’elle pouvait toujours refuser. Une place forte dont les remparts avaient été percés puis réparés possédait des défenses plus solides. Elle ne se rendait sans doute pas compte de ce qu’elle faisait ; il ne lui en avait jamais parlé de crainte de faire surgir un fantôme entre eux.
    Cette nuit, cela avait été légèrement différent. Elle avait d’abord rechigné, avant de lui céder avec fougue, le tirant en elle, lui labourant le dos de ses ongles.
    Il avait d’abord été pris de court puis, une fois dans la place, avait été saisi d’une impulsion folle de la mettre à sac, de se montrer (ainsi qu’à elle) qu’elle n’appartenait qu’à lui ; sa propre forteresse inviolée.
    Et elle l’avait encouragé.
    Il remarqua qu’il se tenait toujours les bourses et qu’il contemplait sa femme comme un soldat romain jaugerait une Sabine, évaluant son poids et la difficulté de la transporter sous le bras. Le terme latin était raptio , souvent traduit à tort par « viol » mais signifiant enlèvement ou rapt. Raptio , le raptor, le rapace qui enlevait ses proies. On pouvait le comprendre dans un sens comme dans l’autre. A ce stade, il se touchait toujours le sexe et décida unilatéralement que non, elle n’y verrait pas d’inconvénient.
    Son cortex cérébral, rapidement submergé par une force beaucoup plus ancienne et située nettement plus bas, se hasarda à suggérer que cela avait peut-être à voir avec laprésence d’un étranger dans la maison, notamment un certain William Buccleigh MacKenzie.
    — Il sera parti à la Samhain,

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