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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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marmonna-t-il.
    A cette date, la porte de pierre serait grande ouverte et, en lui mettant une pierre quelconque dans la main, ils pourraient renvoyer l’importun à sa famille.
    Il se glissa sous les draps, posa une main ferme sur la fesse brûlante de sa femme et lui susurra à l’oreille :
    — Je t’aurai, toi et ton petit chien 5 .
    Elle fut agitée d’un petit tremblement de rire souterrain et, sans rouvrir les yeux, glissa une main derrière elle et effleura sa chair devenue très sensible.
    — Mmm, je foooooooonds ! 6 murmura-t-elle.
     
    Cette fois, il s’endormit mais pour se réveiller à nouveau un peu plus tard, désespérément alerte.
    Ce doit être à cause de lui, pensa-t-il en se levant. Je ne parviendrai pas à dormir tranquillement tant qu’il sera chez nous. Il ne se donna pas la peine d’être discret ; au léger son qu’émettait Brianna, il était clair qu’elle dormait comme un loir. Il enfila son pyjama et sortit dans le couloir. Il écouta.
    Lallybroch se parlait à elle-même pendant la nuit, comme toutes les vieilles maisons. Il s’était habitué aux craquements soudains des poutres et des planchers, notamment celui du deuxième étage qui donnait l’impression que quelqu’un marchait au-dessus de votre tête ; ainsi qu’au cliquetis des fenêtres quand le vent soufflait de l’ouest. Ce soir, la maison était particulièrement calme, enveloppée dans la somnolence d’une nuit profonde.
    Ils avaient installé William Buccleigh dans la chambre au bout du couloir, ayant décidé sans même se concerter qu’ils ne voulaient pas de lui à l’étage supérieur où dormaient les enfants. Mieux valait l’avoir à l’œil.
    Roger s’avança à pas de loup dans le couloir et tendit l’oreille. La fente sous la porte de Buccleigh était sombre.A l’intérieur, il entendit un ronflement profond et régulier. Celui-ci se tut un instant quand le dormeur se retourna dans son lit, marmonnant des paroles inintelligibles, puis reprit.
    Roger rebroussa chemin. Son cortex cérébral, muselé un peu plus tôt, reprenait patiemment le dessus. Bien sûr que cela avait à voir avec la présence d’un étranger dans la maison, et pas de n’importe quel étranger. Pour des raisons obscures, Brianna et lui se sentaient menacés.
    Dans son propre cas, il y avait un solide substrat de colère sous la méfiance, ainsi que de la confusion. Par nécessité et par conviction religieuse, il avait pardonné à Buccleigh son rôle dans la pendaison qui lui avait volé sa voix. Après tout, il n’avait pas tenté de le tuer de ses propres mains et ne pouvait avoir prévu ce qui s’était passé.
    Mais il était nettement plus facile de pardonner à quelqu’un mort depuis deux cents ans qu’à l’ordure qui vivait sous votre toit, mangeait votre nourriture et faisait du charme à votre femme et à vos enfants.
    Et n’oublions pas que c’est un bâtard, pensa-t-il avec cynisme en descendant l’escalier. L’arbre généalogique qu’ils lui avaient montré le plaçait là où il était censé être, soigneusement encadré par des parents et un fils. Mais cet arbre était un mensonge. William Buccleigh MacKenzie était un changeling , le fils illégitime de Dougal MacKenzie, chef de guerre du clan MacKenzie, et de Geillis Duncan, sorcière. Lui-même ne le savait probablement pas.
    Une fois au pied de l’escalier, il alluma la lumière et se rendit dans la cuisine pour vérifier que la porte était bien fermée.
    Quand ils en avaient discuté, Brianna et lui, ils n’avaient pas réussi à se mettre d’accord. Lui était pour ne pas réveiller le chien qui dort. En quoi le fait de révéler à Buccleigh la vérité sur ses origines l’aiderait-il ? Les Highlands qui avaient engendré ces deux créatures infernales n’existaient plus, ni dans le présent ni même à l’époque de Buccleigh.
    Bree soutenait que Buccleigh avait le droit de savoir même si, mise au pied du mur, elle était incapable d’expliquer ce qu’était au juste ce droit. Finalement, frustrée de ne pas parvenir à se faire comprendre, elle avait rétorqué :
    « Tu es ce que tu crois être et tu l’as toujours été. Pas moi. Tu penses qu’il aurait mieux valu que je ne sache jamais qui était mon vrai père ? »
    En toute sincérité, oui il le pensait. Le fait d’apprendre la vérité avait bouleversé leurs vies et les avait exposés à de terribles dangers. Cela lui avait coûté la voix. Cela avait

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