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Les guerriers fauves

Les guerriers fauves

Titel: Les guerriers fauves Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Viviane Moore
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à peine surpris et répliqua tranquillement :
    — Eh bien, vous m’avez trouvé, messires ! Que me voulez-vous ?
    — Parler, Bjorn, et vous enseigner aussi.
    — M’enseigner, moi ? Que voulez-vous dire par là ?
    — Si nous allions dans cette auberge, nous y serions plus tranquilles et je pourrais vous expliquer de quoi il retourne.
    Le géant haussa ses larges épaules.
    — Ma foi, si vous m’offrez à boire, cela m’aidera à digérer tout ce miel. Allons-y.
    Il leur emboîta le pas, dévorant à belles dents son beignet.
    — Vous ne le regretterez pas, fit Hugues en l’entraînant vers une auberge à l’enseigne du Rovin Vignon, dont le crieur, debout sur une pierre, haranguait la foule, un pichet dans une main, un godet dans l’autre.
    — Oyez, oyez, bonnes gens, ce vin-là est du meilleur ! Venez goûter notre vin de Provins ! Oyez, oyez ! criait-il. Les tonneaux sont en perce ! Oyez !
    Les passants écoutaient, faisaient des commentaires. La plupart entraient dans la salle basse où brûlait un bon feu. Un homme jouait du rebec au fond de la pièce, les clients buvaient debout près des tonneaux, quelques tables étaient vides.
    — Messire de Tarse ! les héla une voix à l’accent du Sud.
    Hugues se retourna lentement. Devant lui, un sourire sur ses lèvres minces, se tenait Bartolomeo d’Avellino. Le chevalier noir s’inclina devant l’Oriental qui ne bougea ni ne dit mot.
    — Vous ne me présentez pas votre jeune compagnon ? insista d’Avellino en détaillant Tancrède qui avait rejoint son maître.
    — Ce n’est que mon écuyer. Je vous espérais mort, Bartolomeo.
    — Je n’ai pas payé ma dette envers vous, sire de Tarse, je ne peux donc mourir que de votre main.
    — Je n’ai pas l’habitude de reprendre ce que j’ai donné ! répliqua Hugues.
    — L’honneur vous perdra, messire ! Je pense que vous savez que nous naviguons de concerve. Ce sera un plaisir de vous revoir aux escales et encore plus de poser le pied en Sicile à vos côtés. Bien le bonsoir.
    Et l’homme s’éloigna, disparaissant bientôt dans la foule des passants et des pêcheurs. Hugues resta un moment immobile.
    — Voilà donc Bartolomeo d’Avellino, déclara Tancrède. Je suis heureux d’avoir enfin vu son visage de près. Quand je pense à nos poursuites dans les dunes de Pirou ! Mais pourquoi avez-vous dit que j’étais votre écuyer ?
    — Laissons cela, voulez-vous ? Je crois que, lui aussi, voulait vous examiner de près. Où est notre ami Bjorn ?
    — Parti à l’intérieur chercher une table libre. L’auberge est pleine.
    — Alors allons-y.
    Ils rejoignirent le géant blond qui les attendait, à l’écart des buveurs. Une fois les pichets de vin posés devant eux avec une assiette de jambon sec, ils burent une rasade.
    Bjorn fit la grimace.
    — J’en ai goûté de meilleur. Bon, je vous écoute, messire. Mais il faut faire vite, nous n’allons pas tarder à repartir.
    Hugues, qui n’avait fait que tremper ses lèvres dans le vin aigre, commença :
    — Il s’est passé bien des choses après votre départ du château, Bjorn. Tancrède a trouvé le corps de Ranulphe, le mari de Mu...
    — Je sais qui est Ranulphe, le coupa Bjorn.
    Hugues s’en voulut d’avoir aussi maladroitement évoqué celle que le pêcheur avait aimée plus que tout : Muriel, épouse de Ranulphe de l’Épine.
    — Le sire de Pirou a pensé, pendant un temps, que vous étiez le meurtrier.
    — J’aurais pu l’être, répondit tranquillement le marin.
    — Nous avons trouvé le coupable, c’était le jeune Mauger.
    Le visage de Bjorn s’assombrit davantage, un tremblement dont il parut ne pas avoir conscience agitait ses mains.
    — Il lui ressemblait, et la petite plus encore, murmura-t-il.
    — C’est vrai.
    — Mais ce n’est pas pour cela que vous vouliez me parler.
    — Tancrède vous a dit que Sven était mort.
    — Oui. Sven était un brave homme, il m’a recueilli à la mort de ma mère et m’a élevé. Je lui dois beaucoup.
    — Avant de mourir, il a eu le temps de parler et de nous confier certaines choses sur votre naissance.
    Bjorn se troubla.
    — Que voulez-vous dire ? Il avait même oublié le nom de ma mère ! Sven était déjà vieux quand il m’a adopté, alors quand j’ai été en âge de lui poser des questions...
    — Il savait, tout au contraire, mais n’osait vous le dévoiler. Bien des fois, ces dernières années, il a failli

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