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Les guerriers fauves

Les guerriers fauves

Titel: Les guerriers fauves Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Viviane Moore
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aussi et c’est sur nous, les rameurs, que l’orage finira par retomber.
    L’Oriental saisit la main qu’il lui tendait et la serra longuement dans les siennes.
    — Merci, Bjorn.
    Une fois l’homme parti, Hugues raconta à son protégé comment Bjorn et lui s’étaient trouvés côte à côte sur le navire marchand.
    — Et vous, où étiez-vous donc passé ? finit-il par demander.
    Tancrède montra d’un geste large les berges recouvertes de roseaux et la prairie environnante.
    — Je ne saurais vous le dire, avoua-t-il. J’ai d’abord marché sans but puis, à cause de ma rencontre avec le pèlerin...
    — Quel pèlerin ?
    — Vous savez, celui qui est à bord du knörr, maître Richard.
    — Vous l’avez rencontré le long du fleuve ? Mais qu’y faisait-il ?
    — Je ne sais pas, fit le jeune homme en haussant les épaules. Je l’ai trouvé à errer. Quand il est retourné vers le camp, je me suis assis sur un rocher et j’ai dû m’y assoupir sans vraiment m’en rendre compte. C’est le murmure de voix toutes proches qui m’a ramené à moi. Des hommes armés passaient. Leur chef était un gaillard enveloppé d’un grand mantel, portant une arbalète.
    — Celui-là a réussi à tuer les guerriers qui gardaient l’esnèque. Et ensuite ?
    — Je me suis glissé à leur suite et, dès que j’ai pu, j’ai attaqué un traînard. Après lui avoir brisé la nuque, j’ai pris son arme et suis parti vers le camp. J’avais peur pour vous. Il n’y avait plus personne dans la tente et l’alerte a retenti presque aussitôt.
    — C’est moi qui sonnais. Ils avaient déjà tué la sentinelle.
    — Nous avons beaucoup de morts ?
    — Moins que nous aurions pu en avoir, répondit gravement Hugues. Peut-être serions-nous morts tous deux si vous n’étiez pas parti ainsi en pleine nuit. Qui sait ? Venez, retournons au camp, il reste bien des choses à éclaircir et je voudrais m’assurer qu’il n’est rien arrivé à notre jeune amie.
    Devant eux était apparue la silhouette du grand chien qui leur emboîta le pas en remuant la queue.
    — Eh bien, Tara, aurais-tu entendu que je parlais de ta maîtresse ? demanda Hugues. Tu ferais mieux de monter la garde au lieu de rôder sans donner l’alarme alors que tu es le premier à avoir senti le danger.
    Le chien émit un grognement qui aurait pu être une protestation, puis il partit en courant de sa longue foulée souple vers le campement.
    Une grande agitation y régnait. Les marins avaient porté les morts près du feu. Des brassées de bois sec avaient ranimé les flammes. Le frère infirmier de l’abbaye pansait les blessés.
    Alors qu’ils s’approchaient, Eleonor apparut. La jeune fille était pâle, mais son expression résolue. Son visage s’illumina quand elle les aperçut et elle courut à leur rencontre.
    — Vous êtes blessé ! s’exclama-t-elle en voyant le sang qui souillait les habits de Tancrède.
    — Non, non, tout va bien, protesta ce dernier. Et vous, damoiselle ?
    — Je vais bien aussi.
    La jeune fille avait rendu son salut à l’Oriental qui s’était incliné courtoisement devant elle.
    — Nous venions nous assurer que vous n’aviez rien, déclara-t-il.
    — Je vous en remercie, sire de Tarse. C’est le départ de mon chien en pleine nuit qui m’a réveillée, poursuivit-elle. J’ai même failli le suivre. Le temps que j’hésite en me disant que, sans doute, il partait chasser les lapins qui sont nombreux autour du camp et que j’enfile mes bottes, on sonnait l’alerte.
    — Il avait dû sentir les assaillants, mais il n’a pas averti. Il a des habitudes de chien de combat, il n’aboie jamais.
    — C’est vrai. Que s’est-il passé ? Expliquez-moi. Qui nous a attaqués et pourquoi ?
    — Sans doute des pirates, éluda-t-il, mais nous n’en savons pas davantage. Excusez-moi.
    Déjà, Hugues tournait les talons.
    — Je peux aider aux soins s’il est besoin, protesta Eleonor.
    — Il y a malheureusement plus de morts que de blessés, rétorqua-t-il sans se retourner.
    L’Oriental s’était arrêté près des cadavres : la sentinelle du camp, celle du ponton, le plongeur, un mousse, les guerriers fauves...
    — Ne faites pas attention à mon maître ni à ses manières, fit doucement Tancrède. Cela n’a rien à voir avec vous, damoiselle. Quand il a cette figure-là, c’est que quelque chose le tourmente.
    — Je comprends, murmura la jeune fille.
    La lueur des flammes

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