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Les guerriers fauves

Les guerriers fauves

Titel: Les guerriers fauves Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Viviane Moore
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bien folle de parler ainsi ?
    — Non.
    — Pardonnez-moi, je m’emporte, mais ce n’est pas après vous. Je suis heureuse de vous voir. J’avais plutôt l’impression que, ces derniers temps, vous m’évitiez.
    — Un proverbe arabe dit : « Ne reste jamais en tête à tête avec une femme qui ne soit pas la tienne, même si tu as l’intention de lui lire le Coran. »
    Eleonor se tourna vers le large afin que l’Oriental ne puisse la voir s’empourprer.
    — Plus sérieusement, je suis venu à bord, damoiselle, pour plusieurs raisons. L’une d’elles étant de vous mettre en garde. Mais d’abord, poursuivit Hugues, m’autorisez-vous à vous poser une question ?
    — Je vous en prie, fit-elle.
    — Connaissiez-vous le sire d’Avellino avant de monter sur ce bateau ?
    — Quelle drôle de question ! Mais non, je ne le connaissais pas. C’est un homme fort aimable au demeurant et, surtout, il connaît celui qui sera mon époux.
    — Expliquez-vous.
    — Vous vous souvenez, je vous avais dit que je partais en Sicile rejoindre mon promis...
    — Je m’en souviens.
    — Mon futur époux est le seigneur Sylvestre de Marsico.
    Le visage de l’Oriental ne trahit aucune émotion. Pourtant, sans jamais l’avoir rencontré, il avait entendu parler du fiancé d’Eleonor. Un homme influent que les intrigues de palais ne rebutaient pas, bien au contraire, et qu’il voyait mal épouser une femme comme elle.
    Mais en ces temps rendus difficiles par la succession de Roger II, le royaume de Sicile comptait ses alliés et il devait être de bon ton dans la noblesse sicilienne de renforcer les liens avec le duché de Normandie.
    — Un proche de Guillaume I er , murmura-t-il.
    — Oui, répondit la jeune fille. Le sire d’Avellino est de ses amis et c’est à ce titre qu’il est venu me parler. J’avoue...
    Elle s’interrompit.
    — Continuez.
    — Vous allez me trouver ridicule. Mais je n’ai jamais vu le sire de Marsico, et rencontrer quelqu’un de son entourage m’a fait du bien. Personne ne m’avait jamais parlé de lui. Je ne savais pas même la couleur de ses yeux ni celle de ses cheveux... Vous devez penser que ce sont là futilités bien féminines.
    — Il y a dans les soucis des femmes des choses dont les hommes devraient se préoccuper plus souvent, damoiselle.
    — Ce ne sont pas des paroles que l’on entend souvent dans la bouche des hommes, messire. Mais je ne vous parle que de moi. Pardon. Je vous écoute.
    — Ce que j’ai à vous dire doit rester entre nous. Il y aurait grand danger à vous confier à qui que ce soit d’autre que Tancrède ou moi. Vous souvenez-vous de ce qui s’est passé à Barfleur avant notre départ ? Ce qui a poussé le prévôt Eudes à vous confier son chien ?
    — Mon Dieu, oui ! Bien sûr, répondit la jeune fille. Cette horrible affaire de meurtres.
    — Il me faut votre promesse que vous ne parlerez de ceci à personne, pas même au sire d’Avellino.
    — Mais enfin, qu’avez-vous contre lui ? Vous m’en dites trop ou pas assez !
    Il y avait à nouveau de la colère dans ses yeux bleus.
    Hugues hésita, puis finit par demander :
    — Vous a-t-il dit que nous nous connaissions depuis longtemps ?
    — Non. Il vous ignore. De façon trop ostensible d’ailleurs. Je n’ai pas pu ne pas remarquer à quel point il s’arrangeait pour vous éviter, vous et Tancrède.
    — Alors sachez qu’après avoir été longtemps frères d’armes, nous sommes devenus ennemis, lui et moi. Il y a entre nous bien des cadavres et je sais qu’il y en aura d’autres. Je ne peux vous en dire davantage, pas maintenant.
    — Vous me laissez donc juge.
    — J’ai confiance en votre droiture, damoiselle de Fierville.
    — Vous êtes un drôle d’homme, Hugues de Tarse. À la fois si réservé et si direct. Je garderai le silence. Barto-lomeo d’Avellino ne saura rien de cet entretien, ni quiconque d’autre d’ailleurs, je vous en fais la promesse.
    — Merci. Il faut que vous sachiez que l’assassin de Barfleur est parmi nous.
    Eleonor pâlit.
    — Sur le knörr ?
    — Ou sur l’esnèque. C’est la première chose que vous deviez savoir.
    — Il y en a donc une seconde, aussi terrible que la première ? Mais, vous voulez dire que le mousse...
    — A été tué comme les enfants de Barfleur.
    La jeune fille avala sa salive. Hugues reprit :
    — Nous avons des pirates à nos trousses, vous l’avez vu, et, à mon sens, ils ne

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