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Les guerriers fauves

Les guerriers fauves

Titel: Les guerriers fauves Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Viviane Moore
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recommandé à moi, déclara Harald. Il m’a dit que tu étais bon marin, que tu connaissais la mer intérieure et que tes prix étaient raisonnables.
    — C’est vrai. Mais je veux de la viande et du vin non coupé à tous les repas.
    — Tu les auras.
    Les manières abruptes de l’homme n’étaient pas pour déplaire au stirman qui ajouta :
    — Pourras-tu nous mener jusqu’à Syracuse ?
    — Oui. Si Dieu le veut, ajouta-t-il en se signant.
    — Tu as déjà navigué sur une esnèque ?
    — Non.
    — Où sont tes affaires ?
    — Près de la passerelle.
    — Tu verras les détails avec Knut. Pour les mouillages, tu auras une tente avec notre sondeur. D’ailleurs, je veux te le présenter.
    — Mais, j’ai le mien ! protesta Jacques. Il attend sur le quai.
    — Eh bien, il te faudra lui dire qu’il se trouve un autre embarquement ! Ça te pose problème ?
    L’homme secoua négativement la tête.
    — J’vais lui dire.
    — Fais vite ! On lève bientôt l’ancre. Nous faisons route avec un navire marchand.
    — Bien.
    — Je te présente Pique la Lune, ton nouveau sondeur. Et l’homme de gouvernail rejoignit Knut à la poupe.
    Le pilote hésita, puis salua le Breton d’un bref signe de tête.
    — T’as déjà sondé ? demanda-t-il.
    — Oui. Pendant des années.
    Et, sans bien savoir pourquoi, sans doute pour éviter quelque sourde rivalité entre eux, le Breton se garda de dire que, lui aussi, était pilote.

49
    Hugues et Tancrède avaient posé leurs sacs à bord du knörr. Maître Richard n’était pas revenu, ni le chevalier d’Avellino, et il restait des paillasses libres dans le dortoir du château arrière. Giovanni, qui se sentait redevable envers Hugues après l’affaire de La Rochelle, accepta avec enthousiasme l’idée qu’ils se joignent à eux.
    « Pour quelques escales seulement », avait précisé l’Oriental qui disait vouloir discuter avec le passager nouvellement embarqué, un géographe d’origine musulmane du nom d’Afflavius. Hugues, qui avait rencontré le flamboyant Al-Idrisi à la cour de Roger II, à Palerme, était curieux de s’entretenir avec un des hommes effectuant pour lui le relevé cartographique du monde.
    Les deux navires étaient déjà au large du phare de Cordoue, cette tour de pierre marquant l’embouchure de la Gironde, quand Hugues et Tancrède trouvèrent un moment pour s’isoler loin des autres.
    Dans ces parages, le trafic était important et le feu marquant l’entrée du grand fleuve brillait de nuit comme de jour. Ils avaient croisé des galées et des nefs lourdement chargées se rendant à Bordeaux ou le quittant, ainsi que des barques chargées de filets de pêche.
    — Il y avait des enfants dans cette étuve, n’est-ce pas ? commença abruptement Hugues.
    — Oui, avoua Tancrède. Je me suis réveillé à côté d’une fillette qui ne devait guère avoir plus de douze ans.
    — Giovanni était au courant ?
    — Oui, mais lui était surtout fasciné par la vieille femme qui tenait le bourdeau, la Guenièvre. C’est avec elle qu’il a passé la nuit. Depuis que nous avons quitté La Rochelle, vous êtes soucieux, mon maître... Je regrette ce qui s’est passé. Jamais je n’aurais dû...
    — La lucidité est un bien précieux. Vous êtes en train de l’apprendre à vos dépens, et je préfère que ce soit ici plutôt qu’en Sicile. Là-bas, il vous faudra « garder le nord », comme disent les marins, quoi qu’il arrive. Il est en Orient des venins, des pièges et des beautés que vous ne pouvez imaginer.
    — Pourquoi nous avoir fait embarquer sur le knörr ? Même si ce géographe vous intéresse, je ne crois pas que sa présence soit la seule raison de notre venue à bord.
    — Vous avez raison, fit Hugues en fouillant dans sa bourse. Connaissez-vous ce médaillon ? demanda-t-il en tendant à son protégé la médaille d’étain qu’il avait conservée.
    — Non ! D’où vient-il ? répondit le jeune homme après avoir retourné la pièce, et examiné les symboles et lettres qui creusaient ses deux faces.
    — De la main du petit Gabik, le petit mort de La Rochelle, il l’a sans doute arrachée au cou de l’assassin.
    — Nous n’avons guère eu le temps de parler depuis que nous avons levé l’ancre et je ne sais pas grand-chose de ce qui s’est passé là-bas.
    — Ces bateaux se prêtent moins à la discrétion que les galées, déclara l’Oriental qui, baissant la voix,

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