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Les héritiers

Les héritiers

Titel: Les héritiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
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taciturne se révélait fort séduisant.
    Les mains parcouraient son dos, s’attardaient au creux de la taille, la pressaient de façon à lui faire sentir la vigueur de l’érection contre son ventre. La poigne sur ses fesses la fit sursauter, mais la jeune femme ne se déroba pas. En constatant sa bonne volonté, Mathieu l’amena { reculer jusqu’{ ce que ses genoux touchent le bord du lit. En la poussant et en la retenant tout { la fois, il l’étendit sur le dos, se pencha sur elle pour reprendre le baiser.
    — Je n’ai jamais fait cela, lui confia-t-elle en le repoussant avec ses deux mains.
    Elle voulait dire : s’abandonner en dehors des liens sacrés du mariage.
    — D’une certaine façon, moi non plus.

    Elle le regarda dans les yeux. Le soleil pénétrait par la lucarne, jetait une lumière dorée sur le couple illicite.
    — Je veux dire. .
    Jane posa les doigts sur les lèvres de son compagnon.
    Le moment se prêtait mal à des explications de ce genre.
    Le jeune homme commença à détacher les boutons de la blouse, maladroit. A la fin, elle déclara :
    — Je vais m’en occuper. Je ne voudrais pas que le désordre de mes vêtements me trahisse.
    Son appétit s’opposait aux principes moraux de la religion méthodiste dans laquelle ses parents l’avaient élevée.
    Pourtant, elle se redressa sur son séant, défit les boutons avec des mains tremblantes. Mathieu apprécia la brassière ivoire, la pointe des seins raidis se déplaçant sous le tissu à chacun de ses mouvements. Quand elle dégagea ses épaules de la blouse, il porta la main sur la poitrine, apprécia une rondeur tiède de toute sa paume.
    Leurs lèvres se trouvèrent encore. Elle se laissa entraîner de nouveau vers l’arrière jusqu’{ être étendue sur le dos.
    Quand la main masculine descendit sur le ventre, trouva la peau, remonta sous le tissu vers les seins, Jane chuchota:
    —Je ne veux pas tomber enceinte.
    —Je comprends. Aussi, je veux bien étrenner avec vous un souvenir rapporté de Londres.

    *****
    La lumière du soleil disparut bientôt tout à fait, le rectangle du ciel visible
    par
    la
    lucarne
    se
    couvrit
    d’encre.
    Jane
    se tenait étendue sur le côté, enveloppée dans un drap, tout près de son compagnon. Mathieu demeurait sur le dos, vêtu d’un seul caleçon, exposé { son regard curieux. Au début, son examen le mit terriblement mal { l’aise, puis il choisit de ne pas se soucier de l’inconvenance de la situation. Il était condamné à ne jamais revoir cette personne, de toute façon.
    — Vous avez eu beaucoup de chance, observa-t-elle en passant le bout de son index sur les boursoufflures d’un rose malsain de son avant-bras.
    La lumière électrique donnait une plus mauvaise allure encore aux cicatrices. Il en avait du poignet { l’épaule.
    — Il s’agissait de blessures superficielles, des petits morceaux de métal pénétrant la peau, se logeant dans les muscles. Les chirurgiens ont fait tous ces dégâts en les extirpant avec leurs lames, malgré la merveilleuse invention de monsieur Rôntgen.
    Grâce aux rayons X, les médecins pouvaient localiser un morceau de métal dans un corps humain sans aller à la pêche avec un scalpel.
    — Ce ne furent pas seulement de petits morceaux.
    Les doigts suivaient maintenant des sillons profonds sur la poitrine. Des éclats d’obus avaient labouré le côté droit.
    Il avait bel et bien eu une chance exceptionnelle, tous les organes vitaux se trouvant épargnés.
    — Pouvons-nous changer de sujet? Je vais soulever ce drap et vous examiner de près à mon tour.
    La jeune femme rougit, se troubla un peu.
    — Je n’ai jamais fait cela. .
    — Vous me l’avez déj{ dit.
    Mathieu posa ses doigts sur ses lèvres. Il ne tenait pas à l’entendre formuler des regrets. Bien sûr, aucune compagne respectable ne s’abandonnait ainsi. S’il la laissait faire, elle se traiterait elle-même de traînée dans un moment.
    — Je ne veux pas entendre parler de culpabilité ou de moralité. Jusqu’au lever du soleil, nous ferons semblant que tous les bien-pensants du Canada français comme du Canada anglais n’existent plus. Si vous voulez vous désoler demain, vous le ferez sans moi. Car, voyez-vous, je suis las de ces gens. Ils réprouvent ce que nous venons de faire, et que nous recommencerons encore dans un instant, mais ils trouvaient respectable de m’envoyer tuer des jeunes gens de mon âge.
    — Des ennemis. .
    — Vous savez, habillé

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